La fin du ramadan pourrait ramener la violence en Egypte
Manifestation des Frères musulmans, place Rabaa Adawiya le 11 août au Caire. (Photo Asmaa Waguih. Reuters)
Alors que les partisans de Mohamed Morsi font vœu de poursuivre leurs manifestations, les autorités préviennent que l'ordre de dispersion sera exécuté de façon imminente, le ramadan étant désormais achevé.
Par AFP
Libération
Les partisans du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l’armée ont appelé lundi à de nouvelles manifestations en Egypte alors que la police évoquait une dispersion imminente mais «graduelle» de leurs sit-in au Caire à l’expiration d’un ultimatum fixé à la fin du ramadan.
A l’aube, à l’issue des quatre jours décrétés fériés à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, la fête de fin du ramadan, des milliers d’islamistes étaient barricadés depuis plus d’un mois avec femmes et enfants sur deux places du Caire. La communauté internationale, qui a récemment tenté en vain une médiation, redoute une nouvelle effusion de sang en cas d’intervention des forces de l’ordre.
Des hauts responsables de la police et du ministère de l’Intérieur ont toutefois affirmé à l’AFP que les policiers allaient d’abord encercler les sit-in des places Rabaa al-Adawiya et Nahda avant de les disperser en «plusieurs jours» et après «plusieurs sommations». Une fois le siège entamé, la police attendra «deux ou trois jours avant de se mettre en mouvement pour disperser les manifestants», selon l’un d’eux. Ils n’ont pas précisé quand débuterait l’opération et assuré dimanche soir que «la décision n’était pas encore prise».
Sur la place Rabaa, aucune présence policière n’était visible, alors que des milliers de partisans du président déchu achevaient à l’aube les prières nocturnes, derrière des remparts de fortune, faits de sacs de sable et de briques empilés, et gardés par des volontaires. L’un d’eux a dit s’attendre à ce que la police finisse par intervenir par la force. «Nous aurons des martyrs. Le prix à payer sera élevé mais la victoire nous attendra au bout du chemin», a-t-il assuré.
Plus tôt, en réponse aux menaces gouvernementales, Farid Ismaïl, haut responsable des Frères musulmans, la confrérie de Mohamed Morsi, avait assuré que «le peuple égyptien poursuivrait sa révolution» pour exiger le retour du premier président élu démocratiquement du pays. S’adressant aux «dirigeants du coup d’Etat» lors d’une conférence de presse sur la place Rabaa dans la nuit, il avait appelé les Egyptiens à occuper «toutes les places» du pays, tandis que son mouvement annonçait de nouvelles manifestations «massives» pour lundi et mardi.
Escalade
Ces appels font redouter une escalade dans le bras de fer qui oppose les partisans des Frères musulmans et les nouvelles autorités installées par l’armée suite à la destitution et l’arrestation de Morsi le 3 juillet, alors que plus de 250 personnes - essentiellement des manifestants pro-Morsi - ont déjà péri dans des heurts entre pro et anti-Morsi et entre pro-Morsi et forces de l’ordre depuis fin juin. Dans la journée, plusieurs milliers de pro-Morsi ont ainsi manifesté pour réclamer le retour du président «légitime» renversé par «un coup d’Etat militaire sanglant», conspuant le nouvel homme fort du pays, le chef de la toute-puissante armée, le général Abdel Fattah al-Sissi.
Les Frères musulmans réclament la libération de Mohamed Morsi et des principaux dirigeants de la confrérie arrêtés depuis le 3 juillet - certains seront jugés le 25 août notamment pour incitation au meurtre - et la restauration du président et de la Constitution suspendue par les militaires. Depuis la destitution de Morsi après des manifestations monstres réclamant son départ, le gouvernement intérimaire a promis des élections pour début 2014 et assuré que les Frères musulmans pourraient participer à la transition.
Ces derniers refusent tout dialogue avec les autorités «illégitimes», tandis que le pouvoir intérimaire, relayé par la presse quasi unanime, les accuse d’être des «terroristes», d’avoir stocké des armes automatiques sur les deux places et de se servir des innombrables femmes et enfants qui s’y trouvent comme «boucliers humains».
Les opposants à Morsi lui reprochent d’avoir accaparé tous les pouvoirs au seul profit des Frères musulmans et d’avoir achevé de ruiner une économie déjà exsangue. Ahmed al-Tayyeb, grand imam d’Al-Azhar, principale institution sunnite du pays, a appelé dimanche à la réconciliation nationale et assuré qu’il avait invité toutes les parties à venir négocier un compromis. Il y a peu de chances que les Frères musulmans acceptent, l’imam al-Tayyeb ayant ouvertement pris fait et cause pour le général Sissi le 3 juillet.
Pour l’organisation de défense des droits de l’Homme International Crisis Group (ICG), «en l’absence d’un accord politique, le résultat le plus probable est une impasse prolongée, des heurts à répétition». Mais, «personne ne doit sous-estimer le risque que certains islamistes, convaincus qu’ils n’auront pas de place dans le processus démocratique, se tournent vers la violence». Dans le Sinaï, où des combattants islamistes multiplient les attaques depuis le 3 juillet, l’armée a tué au moins huit jihadistes dans des raids samedi soir. Mercredi, les militaires avaient affirmé y avoir tué en un mois «60 terroristes».
Egypte: les pro-Morsi appellent à manifester malgré les menaces
(AFP)
Le Caire — Les partisans du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée ont appelé lundi à de nouvelles manifestations en Egypte alors que la police évoquait une dispersion imminente mais "graduelle" de leurs sit-in au Caire à l'expiration d'un ultimatum fixé à la fin du ramadan.
A l'aube, à l'issue des quatre jours décrétés fériés à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, la fête de fin du ramadan, des milliers d'islamistes étaient barricadés depuis plus d'un mois avec femmes et enfants sur deux places du Caire. La communauté internationale, qui a récemment tenté en vain une médiation, redoute une nouvelle effusion de sang en cas d'intervention des forces de l'ordre.
Des hauts responsables de la police et du ministère de l'Intérieur ont toutefois affirmé à l'AFP que les policiers allaient d'abord encercler les sit-in des places Rabaa al-Adawiya et Nahda avant de les disperser en "plusieurs jours et après "plusieurs sommations".
Une fois le siège entamé, la police attendra "deux ou trois jours avant de se mettre en mouvement pour disperser les manifestants", selon l'un d'eux.
Ils n'ont pas précisé quand débuterait l'opération et assuré dimanche soir que "la décision n'était pas encore prise".
Sur la place Rabaa, aucune présence policière n'était visible, a constaté un journaliste de l'AFP, alors que des milliers de partisans du président déchu achevaient à l'aube les prières nocturnes, derrière des remparts de fortune, faits de sacs de sable et de briques empilés, et gardés par des volontaires.
L'un d'eux a dit s'attendre à ce que la police finisse par intervenir par la force. "Nous aurons des martyrs. Le prix à payer sera élevé mais la victoire nous attendra au bout du chemin", a-t-il assuré à l'AFP.
Plus tôt, en réponse aux menaces gouvernementales, Farid Ismaïl, haut responsable des Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi, avait assuré que "le peuple égyptien poursuivrait sa révolution" pour exiger le retour du premier président élu démocratiquement du pays.
S'adressant aux "dirigeants du coup d'Etat" lors d'une conférence de presse sur la place Rabaa dans la nuit, il avait appelé les Egyptiens à occuper "toutes les places" du pays, tandis que son mouvement annonçait de nouvelles manifestations "massives" pour lundi et mardi.
Ces appels font redouter une escalade dans le bras de fer qui oppose les partisans des Frères musulmans et les nouvelles autorités installées par l'armée suite à la destitution et l'arrestation de M. Morsi le 3 juillet, alors que plus de 250 personnes --essentiellement des manifestants pro-Morsi-- ont déjà péri dans des heurts entre pro et anti-Morsi et entre pro-Morsi et forces de l'ordre depuis fin juin.
Dans la journée, plusieurs milliers de pro-Morsi ont ainsi manifesté pour réclamer le retour du président "légitime" renversé par "un coup d'Etat militaire sanglant", conspuant le nouvel homme fort du pays, le chef de la toute-puissante armée, le général Abdel Fattah al-Sissi.
Les Frères musulmans réclament la libération de M. Morsi et des principaux dirigeants de la confrérie arrêtés depuis le 3 juillet --certains seront jugés le 25 août notamment pour incitation au meurtre-- et la restauration du président et de la Constitution suspendue par les militaires.
Depuis la destitution de M. Morsi après des manifestations monstres réclamant son départ, le gouvernement intérimaire a promis des élections pour début 2014 et assuré que les Frères musulmans pourraient participer à la transition.
Ces derniers refusent tout dialogue avec les autorités "illégitimes", tandis que le pouvoir intérimaire, relayé par la presse quasi unanime, les accuse d'être des "terroristes", d'avoir stocké des armes automatiques sur les deux places et de se servir des innombrables femmes et enfants qui s'y trouvent comme "boucliers humains".
Les opposants à M. Morsi lui reprochent d'avoir accaparé tous les pouvoirs au seul profit des Frères musulmans et d'avoir achevé de ruiner une économie déjà exsangue.
Ahmed al-Tayyeb, grand imam d'Al-Azhar, principale institution sunnite du pays, a appelé dimanche à la réconciliation nationale et assuré qu'il avait invité toutes les parties à venir négocier un compromis.
Il y a peu de chances que les Frères musulmans acceptent, l'imam al-Tayyeb ayant ouvertement pris fait et cause pour le général Sissi le 3 juillet.
Pour l'organisation de défense des droits de l'Homme International Crisis Group (ICG), "en l'absence d'un accord politique, le résultat le plus probable est une impasse prolongée, des heurts à répétition". Mais, "personne ne doit sous-estimer le risque que certains islamistes, convaincus qu'ils n'auront pas de place dans le processus démocratique, se tournent vers la violence".
Dans le Sinaï, où des combattants islamistes multiplients les attaques depuis le 3 juillet, l'armée a tué au moins huit jihadistes dans des raids samedi soir. Mercredi, les militaires avaient affirmé y avoir tué en un mois "60 terroristes".
Israël va libérer 26 prisonniers palestiniens
Cette première série de libérations, peu avant la reprise à Jérsualem du dialogue de paix, doit être suivie de plusieurs autres en fonction de l'avancée du processus.
Par AFP
Libération
Le gouvernement israélien a donné son feu vert dimanche à la libération de 26 Palestiniens détenus de longue date, selon un communiqué officiel, et ce avant la reprise prévue pour mercredi des négociations de paix. «A la suite de la décision du gouvernement de reprendre les négociations de paix avec les Palestiniens et de nommer une commission ministérielle en vue de libérer des prisonniers pendant les négociations (...) la commission a donné son aval à la libération de 26 prisonniers», a expliqué le bureau du Premier ministre Benyamin Nétanyahou dans le communiqué. Peu après cette annonce, les noms des prisonniers concernés ont été publiés sur le site internet des prisons israéliennes. Il était prévu que les familles des défunts soient informées avant cette publication.
Selon des médias, la plupart des 104 Palestiniens et Arabes israéliens placés en détention avant les accords de paix d’Oslo de 1993 qui doivent au total, et par étapes (quatre sont prévues en fonction des progrès réalisés dans les négociations de paix), être remis en liberté, ont été impliqués dans des attaques ayant provoqué la mort d’Israéliens. Les familles de ces derniers devraient à cet égard faire appel auprès de la Haute Cour de Justice contre ces libérations imminentes. «Quatorze prisonniers figurant sur la liste approuvée (dimanche par la commission gouvernementale, ndlr) seront transférés à Gaza et douze en Judée et Samarie», le terme biblique pour désigner la Cisjordanie, d’après le communiqué. «Huit des prisonniers sur la liste devaient être libérés dans les trois années à venir, deux d’entre eux dans les six mois», ajoute la commission gouvernementale, selon laquelle «la libération des prisonniers aura lieu au moins 48 heures après la publication de la liste».
Le communiqué précise que les trois ministres faisant partie de cet organisme - ceux de la Défense Moshe Yaalon, de la Justice Tzipi Livni et des Sciences et Technologies Yaakov Peri, un ancien chef du Shin Beth, les services de sécurité intérieure - ont souligné que «si un des (détenus) libérés reprenait des activités hostiles à l’égard d’Israël, il serait remis en prison pour purger sa peine».
La plupart des 26 détenus avaient été arrêtés pour meurtre. Les victimes de trois d’entre eux portent des noms palestiniens, ce qui laisse penser qu’ils ont été tués parce qu’ils étaient soupçonnés de collaborer avec Israël. A l’exception d’un seul, arrêté en 2001, tous ces prisonniers ont été arrêtés avant 1994.
Nous «saluons toute libération de détenu palestinien des prisons israéliennes», a déclaré à l’AFP le vice-ministre palestinien des prisonniers, Ziad Abu Ain, espérant qu’Israël allait remettre en liberté le reste des prisonniers. Selon lui, 20 des 26 détenus désignés dimanche appartiennent au Fatah, le mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas. Deux sont membres du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), deux du Hamas, et deux du Jihad islamique.
Le chef d'Aqpa promet de libérer les prisonniers d'Al-Qaïda
(AFP)
Sanaa — Le chef d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), Nasser al-Whaychi, a promis de libérer les prisonniers membres du réseau extrémiste, dans un message mis en ligne dans la nuit de dimanche à lundi.
Dans ce message intitulé "lettre aux captifs dans les prisons des tyrans", le chef de la branche yéménite d'Al-Qaïda affirme que "la détention (des prisonniers du réseau) ne saurait durer".
"L'emprisonnement ne va pas durer et les chaînes vont se défaire", insiste le chef jihadiste en promettant aux prisonniers d'Al-Qaïda "une sortie rapide".
"Vos frères sont en train d'abattre les remparts et les trônes du mal (...) et la victoire est à portée de main", ajoute-t-il. "Nous sommes sur le même navire, certains se trouvent sur le pont et d'autres en cale et chaque équipe doit son salut à l'autre", a encore affirmé le chef d'Aqpa.
Ancien bras droit d'Oussama ben Laden, Nasser al-Whaychi est à la tête de la branche du réseau qui est considérée la plus active par les Etats-Unis.
Aqpa est soupçonné d''être derrière les menaces d'attentats ayant justifié la fermeture de missions diplomatiques américaines dans une vingtaine de pays dont le Yémen.
Deux finalistes pour le fauteuil malien
La favori Ibrahim Boubacar Keïta (à gauche) et son challenger, Soumaïla Cissé. (Photos Reuters)
Portraits Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé se disputeront dimanche les voix des électeurs pour la présidentielle.
Par CORDÉLIA BONAL
Libération
Ibrahim Boubacar Keïta Le vieux routier charismatique
Ibrahim Boubacar Keïta en campagne à Bamako, le 26 juillet. (Photo Reuters)
«IBK», 68 ans, est le mieux placé pour l’emporter ce dimanche. Arrivé avec vingt points d’avance au premier tour le 28 juillet contre son principal adversaire (39,7% contre 19,7% à Soumaïla Cissé), il a reçu l’appui du candidat arrivé en troisième position. Ancien Premier ministre (de 1994 à 2000), ce vétéran de la politique malienne, réputé homme à poigne et de principes, en est à sa troisième tentative à la présidentielle, après deux échecs, en 2002 et 2007.
Natif du sud du pays, Ibrahim Boubacar Keïta, homme rond à petites lunettes, a fait une partie de ses études à Paris. Il en conserve une certaine francophilie. Il a mené pour ce scrutin une campagne très nationaliste, axée sur l' «honneur» du Mali. Habile tactitien, il a su ratisser large pour se scrutin. Il a trouvé le soutien à la fois des putschistes du capitaine Sanogo, des jeunes du Haut Conseil islamique, institution à l’influence grandissante à Bamako, sans s’aliéner les séparatistes touaregs du Nord. Pour beaucoup d’électeurs, surtout de la capitale, Bamako, il est l’homme d’autorité qui pourra rendre sa fierté et son unité au pays.
Soumaïla Cissé en campagne à Bamako le 20 juillet. (Photo Reuters)
«Soumi», 63 ans, est un ex-ministre des Finances (de 1993 à 2000) à la rigueur et la compétence reconnues mais qui n’a pas la dimension politique et charismatique d’IBK. Battu une première fois à la présidentielle de 2002 par le président Amadou Toumani Touré, renversé dix ans plus tard, il était candidat au scrutin qui devait se tenir en 2012 mais qui a été annulé par le coup d’Etat du 22 mars de la même année. Farouche opposant au putsch, il a été brutalement arrêté par les hommes armés du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des putschistes, à son domicile à Bamako.
Il est originaire de la région de Tombouctou, dans le vaste Nord malien occupé pendant près de dix mois par les jihadistes, ce qui peut être considéré comme un handicap par une partie de l’électorat de la région de Bamako, même si sa femme est issue d’une famille de notables du Sud. Bardé de diplômes, il a lui aussi vécu en France, où il a travaillé chez IBM, Péchiney, Thomson, Air Inter. Rentré au Mali en 1984, il a occupé plusieurs très hauts postes. Il a créé en 2003 son propre parti, l’Union pour la République et la démocratie (URD), devenu la deuxième force politique à l’Assemblée nationale. Sa campagne, qu’il a menée sur le terrain, dans les campagnes, est axée sur la création d’emplois et la relance économique tous azimuts. Il se dit «beaucoup plus moderne» qu'IBK, qu'il accuse par ailleurs de trop jouer sur la fibre religieuse pour gagner des voix.
Un second tour sans débat
A Bamako ce dimanche. (Photo Joe Penney. Reuters)
Second tour de l'élection ce dimanche. «IBK», favori, a engrangé les soutiens et décliné un affrontement télévisé avec son concurrent Soumaïla Cissé.
Par Cordélia Bonal
Libération
Des deux finalistes, Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé, lequel sera élu ce dimanche président du Mali ? Le premier, «IBK», a le plus de chances de l’emporter, fort de sa longueur d’avance acquise lors du premier tour, qui s’est déroulé dans le calme le 28 juillet : 39,8% des voix, contre 19,7% pour Soumaïla Cissé, dit «Soumi», selon les résultats publiés par la Cour constitutionnelle.
Ce scrutin, à valeur de nouveau départ démocratique, avait attiré les foules, avec un taux de participation de 48,9%, un record dans le pays. Mais il s’est aussi soldé par un gros couac : plus de 400 000 bulletins ont été déclarés nuls pour cause de dysfonctionnements divers - cartes d’électeurs non remises, listes électorales mal affichées, etc.
Non-recevoir. IBK, poids lourd de la vie politique malienne, y croit d’autant plus qu’il a reçu le soutien de la plupart des candidats éliminés. Dont celui, inattendu, du prétendant arrivé en troisième position, Dramane Dembélé (près de 10% des voix), le représentant de l’Adéma, principale force politique malienne. Cissé, cependant, compte sur la mobilisation des abstentionnistes pour remonter la pente. Sa proposition de débat d’entre-deux tours s’est heurtée à une fin de non-recevoir d’IBK, qui a prétexté vouloir «privilégier la rencontre avec les Maliens sur le terrain». Le favori s’est contenté d’appeler à un «grand rassemblement» dans les urnes pour obtenir «une majorité indiscutable, qui [lui] donnera la force de conduire le redressement national».
«Le jeu du report des voix n’a rien d’automatique au Mali, ce qui rend tout pronostic difficile. Mais avec un tel écart au premier tour, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait empêcher IBK de gagner», commente un diplomate français bon connaisseur du pays, soulignant que «l’enjeu, pour lui, ce sera surtout de l’emporter avec 5 points d’avance. Il lui faut une victoire assez nette pour ne pas être contestée par le camp d’en face et éviter une crise post-électorale».
Les deux hommes ont mené campagne de manière très différente. IBK, 68 ans, ancien Premier ministre de 1994 à 2000, s’est posé en homme charismatique, en père de la nation, seul à même de restaurer l’honneur perdu du Mali. En jouant sur la fibre nationaliste, il a largement convaincu les électeurs de la capitale, Bamako, tout en parvenant à amadouer la minorité touareg du nord, qui a pu être sensible à son discours d’homme de principes.
Labouré. A l’inverse, c’est le vote de la province qui a permis à son adversaire de se maintenir dans la course. Ancien ministre des Finances et ex-dirigeant de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest, Cissé, 63 ans, a méthodiquement labouré le pays durant la campagne. Son programme, pas toujours très lisible, promet des centaines de milliers d’emplois, la reconstruction des infrastructures, le développement des écoles, bref, la relance d’un pays économiquement exsangue. Mais son étiquette de technocrate et son origine du nord restent pour lui des handicaps.
Quel qu’il soit, le vainqueur aura à relever les défis de la stabilisation politique, du redressement économique et de la réconciliation nationale après l’accord de Ouagadougou, signé le 18 juin entre le gouvernement de transition et la rébellion touareg.
Cambodge : le parti au pouvoir donné officiellement vainqueur
La commission électorale a officiellement annoncé la victoire du Parti du Peuple Cambodgien du Premier ministre lors des législatives de fin juillet. Mais l'opposition rejette toujours les résultats du scrutin et menace de lancer des manifestations de masse si une commission indépendante n'est pas mis en place. Des véhicules blindés ont été déployés à Phnom Penh.
Sans surprise, la commission électorale vient de confirmer ce lundi la victoire du parti au pouvoir lors des élections législatives du 28 juillet dernier. D'après les résultats officiels, le Parti du Peuple cambodgien a obtenu 49% des 6,6 millions de vots contre 44% pour le Parti du sauvetage national du Cambodge. D'après ces résultats encore partiels, la formation du Premier ministre Hun Sen obtient 68 sièges au parlement contre 55 pour celle du leader de l'opposition Sam Rainsy, de retour d'exil.
En attendant les résultats définitifs attendus pour la fin de semaine, la tension continue de monter dans le pays. Outre l'opposition, plusieurs ONG locales et internationales ont dénoncé un scrutin entaché d'irrégularités massives. Mais le parti au pouvoir a refusé la mise en place d'une commission d'enquête indépendante proposée par l'Onu.
Le gouvernement a également déployé des soldats et des véhicules blindés dans les rues Phnom Penh. Il s'agit officiellement de sécuriser la capitale en attendant la nomination d'un nouveau gouvernement. Mais pour l'opposition, le Premier ministre au pouvoir depuis 28 ans cherche surtout à décourager la population de descendre dans la rue.
Primaires: Kirchner garderait la majorité, l'opposition progresse
(AFP)
Buenos Aires — La présidente argentine Cristina Kirchner conserverait la majorité au parlement lors des législatives de mi-mandat en octobre, indiquent les primaires de dimanche qui marquent une progression de l'opposition.
L'opposition arrive en tête dans les cinq provinces les plus peuplées du pays: Buenos Aires, Cordoba, Mendoza, Santa Fe et dans la capitale, alors que la plupart des 19 autres provinces sont acquises à la présidente.
Le scrutin a été marqué par l'ascension de Sergio Massa, ancien chef de cabinet de Mme Kirchner qui a fait dissidence. Le maire de Tigre (périphérie de Buenos Aires), 41 ans, péroniste comme Mme Kirchner, s'est imposé dimanche comme un acteur clé de la politique argentine en plaçant sa liste au premier rang dans la province de Buenos Aires, une circonscription stratégique concentrant 35 des 257 députés.
"Nous avons fait le premier pas vers un grand front politique", a lancé Sergio Massa, que ses partisans voient comme candidat à la présidentielle de 2015 contre celui du clan Kirchner.
Lors d'un vote ressemblant à une répétition générale avant le scrutin du 27 octobre, le Front pour la victoire (FPV, centre-gauche) de Mme Kirchner renforcerait sa main-mise à la Chambre des députés alors que sa majorité au Sénat est fragilisée, selon les projections du ministère de l'Intérieur.
"Nous sommes en passe de maintenir ou augmenter la représentation du FPV", s'est réjouie Mme Kirchner dans la soirée.
Ses adversaires reprochent à Mme Kirchner ses pratiques autoritaires, de ne pas lutter contre la corruption, une politique économique protectionniste, une lutte insuffisante contre l'insécurité ou la nationalisation en 2012 de la compagnie pétrolière publique YPF au détriment de l'espagnol Repsol.
Le front de gauche UNEN, rassemblant le Parti socialiste d'Hermès Biner (2e de la présidentielle 2011) et les socio-démocrates de l'UCR (Union civile radicale) s'impose dans la capitale Buenos Aires, devant la liste du PRO (Proposition républicaine, conservateur) conduite par le rabbin Sergio Bergman.
Le mode de scrutin des primaires étant identique à celui du scrutin législatif du 27 octobre, le vote de dimanche, auxquels ont participé tous les partis du pays, marque une tendance à deux mois et demi des législatives partielles au cours desquelles 127 des 257 sièges de députés et 24 des 72 mandats de sénateurs seront renouvelés.
Pour la première fois, 600.000 mineurs âgés de 16 à 18 ans (sur 30 millions de votants) figurent sur les listes électorales et pourront élire leurs parlementaires.
La perspective d'un troisième mandat de Cristina Kirchner (2007-2011, 2011-2015) s'éloigne, son parti ne semblant pas en mesure de construire une majorité des deux tiers pour modifier la constitution, qui prévoit actuellement un maximum de deux mandats.
Norvège: le Premier ministre chauffeur de taxi... un après-midi
Capture vidéo montrant le Premier ministre norvégien conduisant un taxi, à Oslo (Photo -. AFP)
Par AFP
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Le Premier ministre norvégien, Jens Stoltenberg, a révélé dimanche sur internet qu’il avait conduit un taxi le temps d’un après-midi, afin de mieux comprendre les préoccupations de ses électeurs.
«C’est important pour moi d’entendre ce que les gens pensent vraiment. Et s’il y a bien un endroit où les gens disent ce qu’ils pensent, c’est dans le taxi», a expliqué le chef du gouvernement dans une vidéo, publiée notamment sur Facebook, Twitter et YouTube.
Filmé dans la tenue des chauffeurs de taxi d’Oslo Taxi, M. Stoltenberg a conduit incognito un véhicule un après-midi de juin dans les rues de la capitale norvégienne.
«Ça fait huit ans que je n’ai pas conduit mais ça se passe très bien», a-t-il confié à une cliente, qui l’a reconnu.
«En tous cas, je suis toujours vivante», s’est amusée cette dernière.
Grâce à une caméra cachée, la vidéo montre les réactions de certains de ses passagers, l’un d’entre eux estimant que «de cet angle-là, il ressemble vraiment au Premier ministre».
«Quoi, quoi, mon Dieu!», se sont exclamées deux jeunes filles avant de partir dans un fou rire.
«Ca tombe bien, je comptais justement vous écrire», a indiqué pour sa part une vieille dame en imperméable rouge, après l’avoir elle aussi identifié.
«Tous les salaires des chefs, ils ne devraient pas gagner des millions comme ça», a-t-elle rouspété, espérant une intervention de M. Stoltenberg «en tant que Premier ministre».
La publication de cette vidéo de plus de trois minutes intervient tandis que la campagne électorale bat son plein. M. Stoltenberg, à la tête du Parti travailliste, et la coalition de gauche sortante ne sont pas favoris dans les sondages.
«Je pense que le pays et les passagers des taxis norvégiens sont mieux servis si je suis Premier ministre et non chauffeur de taxi», a plaisanté M. Stoltenberg, interrogé par le tabloïd Verdens Gang (VG).
Les élections se dérouleront le 9 septembre dans l’ensemble de la Norvège et dès le 8 pour les municipalités qui le souhaitent.
Selon VG, tous les passagers ont été exonérés du prix de la course.
Londres envisage des poursuites contre Madrid pour ses contrôles à la frontière avec Gibraltar
LONDRES (Angleterre) - Le Royaume-Uni envisage de poursuivre l'Espagne à propos de ses contrôles disproportionnés à la frontière avec le territoire britannique de Gibraltar, qui fait l'objet d'un regain de tensions entre les deux pays, a indiqué lundi un porte-parole du Premier ministre David Cameron.
Ces contrôles, qui causent de longues files d'attente, ont des motivations politiques et sont totalement disproportionnés, a indiqué le porte-parole, indiquant qu'une telle action en justice serait une démarche sans précédent.
Ayrault aux commandes pendant les vacances d'Hollande
Le Premier ministre est de retour ce lundi à Paris, une semaine avant la rentrée du gouvernement. Pendant que le chef de l'État va prendre ses congès d'été à La Lanterne à Versailles, Jean-Marc Ayrault compte se montrer cette semaine, alternant déplacements et réunions de travail sur différents thèmes, à commencer par la jeunesse dès ce lundi.
L'exécutif l'avait annoncé : il n'y aura pas, cet été, de vacance du pouvoir pendant les vacances des Français. Alors, dix jours seulement après le dernier conseil des ministres, Jean-Marc Ayrault est de retour au travail ce lundi.
Ce lundi, le Premier ministre doit notamment rencontrer des enfants et adolescents à Matignon. Le communiqué officiel précise : "Le Premier ministre a choisi de dialoguer avec quelques-uns de celles et ceux qui, dans leur diversité, d'une manière ou d'une autre, feront la France de 2025". La "conversation" sera retranscrite dans deux titres spécialisés de la presse jeunesse, Mon Quotidien et L'Actu.
Mais la journée de Jean-Marc Ayrault ne s'arrête pas là. Avec son épouse, il a invité dans les jardins de Matignon 300 enfants privés de vacances. Là encore, le thème affiché par le communiqué est clair : "Chaque enfant pourra s'il le souhaite rédiger son idée ou son voeu pour la France de 2025". Rappelons que les membres du gouvernement son partis en vacances il y a dix jours avec des devoirs à rendre sur ce thème précis.
Rencontre avec des ouvriers
Mardi, changement d'ambiance pour le Premier ministre. Il doit se rendre sur le chantier de la future ligne 6 du tramway francilien Châtillon-Viroflay. Au programme, à l'aube, une rencontre avec des ouvriers travaillant de nuit, pour percer un tunnel à Vélizy-Villacoublay.
Durant ce déplacement, il devrait notamment être question de la question de la pénibilité au trabail, en préparation de la rentrée gouvernementale dans laquelle la réforme des retraites aura une grande place.
Le message est clair, la communication sans ambiguïté : même en plein mois d'août, le travail continue au sommet de l'État.
ECONOMIE
Croissance nulle en 2013 en dépit de la sortie de récession
Le ministre de l'Economie table sur une croissance comprise entre - 0,1 et + 0,1. La production industrielle en hausse sur le trimestre.
La prévision officielle de croissance du gouvernement pour l'année 2013 ne sera connu que le 25 septembre, mais le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a annoncé samedi dans la presse régionale que l'évolution du produit intérieur brut serait comprise entre - 0,1 % et + 0,1 %. Pour le patron de Bercy, il ne s'agit en aucun cas d'une révision de la prévision de croissance. Pourtant, le gouvernement français tablait jusqu'à présent sur une modeste croissance de l'ordre de 0,1 %. Si le ministre de l'Economie reconnaît que la croissance pourrait être négative, il se veut rassurant sur la tendance. « Les deuxième et troisième trimestres 2013 renoueront avec une croissance positive », a t-il souligné. Les chiffres de l'Insee, pour le deuxième trimestre, seront connus mercredi.
« La France est sortie de la récession, s'enthousiasme Pierre Moscocivi dans la même interview, 2014 sera la première année de croissance véritable depuis trois ans ». L'optimisme du gouvernement s'appuie notamment sur les bonnes performances de la production industrielle. Selon les données publiées vendredi par l'Insee, la production industrielle a certes connu une baisse en juin (- 1,4 %), mais est en hausse significative (+ 1,4 %) sur l'ensemble du deuxième trimestre. Le mois d'avril, qui avait vu la production manufacturière bondir de 2,6 %, a, il est vrai, un peu brouillé les repères mensuels : la forte consommation d'énergie causée par le printemps pluvieux et frais ainsi que les très nombreuses commandes dans l'aéronautique ont expliqué ce pic, mais aussi en partie le repli constaté ensuite. « En mai et juin, nous assistons à un retour à des niveaux de production plus stables, en accord avec nos prévisions, ce qui explique ce léger tassement de la production industrielle », précise Corinne Prost, chef du département des études économiques de l'Insee.
« Un effet de rattrapage »
Sur le trimestre, la principale cause de cette tendance positive est à chercher du côté de la production de matériels de transport (+ 7,8 %), et notamment la production automobile (+ 9,2 %, après deux trimestres désastreux à - 9,1 % et - 4 % conséquence du durcissement du malus écologique et d'un marché atone). « Après six mois très difficiles pour l'industrie automobile, on assiste à un effet de rattrapage assez flagrant », explique Corinne Prost.
La consommation des ménages a quant à elle été quasi stable au deuxième trimestre.
N'en déplaise à Bercy, il reste du chemin à parcourir avant de pouvoir parler de vraie reprise. L'Insee anticipe une stabilisation de la production industrielle au second semestre et une croissance du PIB quasi nulle (0 % au troisième trimestre, puis 0,1 % au quatrième).
Au Japon, la croissance déçoit au deuxième trimestre
Au second trimestre, le PIB nippon a progressé de 0,6% par rapport à la période allant de janvier à mars. Les ménages consomment plus mais les entreprises continuent de freiner leurs investissements.
Le PIB japonais a progressé de 2,6% en rythme annuel d’avril à juin, contre 3,8% au premier trimestre - DR
La pression monte sur Shinzo Abe, le Premier ministre japonais. Ce lundi matin, son gouvernement a dévoilé un rythme de hausse du PIB bien inférieur à celui espéré par les économistes. Et l’exécutif va être contraint d’accélérer la mise en chantier de plusieurs grandes réformes structurelles s’il ne veut pas assister à un rapide essoufflement de sa stratégie de croissance, célébrée, dans l’archipel, sous le nom “d’Abenomics”.
Si le Japon jouit désormais d’une croissance bien supérieure à celles mesurées aux Etats-Unis ou dans l’Union européenne, il n’a pas encore réussi à convaincre l’ensemble de ses acteurs économiques de la durabilité de cette reprise. A la mi-journée, le Nikkei 225, le principal indice de la place de Tokyo était en recul de 0,43%. Les entreprises du pays apparaissent d’ailleurs les plus sceptiques face à la solidité de la croissance. Pour le sixième trimestre consécutif, elles ont ainsi encore freiné leurs investissements. Sur la période avril – juin, ce recul de leurs dépenses en capital a été de 0,1%.
Notant la bonne santé du Nikkei, qui a progressé de 30% depuis janvier et la hausse spectaculaire des profits nets des grands groupes sur les six premiers mois de 2013, les analystes avaient espéré une hausse de 0,7% en rythme trimestriel. Ils estiment maintenant que les entreprises attendent de voir évoluer la situation économique de leurs principaux partenaires économiques, notamment aux Etats-Unis, en Chine et en Europe, avant d’oser se lancer dans de nouveaux investissements.
les salaires sous pression
Cette grande prudence a, pour l’instant, incité les sociétés à refuser les hausses de salaires demandées par le gouvernement qui espère pouvoir engendrer, avec les Abenomics, un cycle économique vertueux. Cherchant à sortir le pays de la déflation qui déprime les entreprises, Shinzo Abe a déjà enclenché un vaste plan de dépenses publiques – elles ont encore progressé de 1,8% sur le trimestre - et contraint la banque centrale a se lancer dans un spectaculaire programme d’assouplissement quantitatif. Le pouvoir espère pousser à la hausse les prix dans l’archipel afin d’inciter les sociétés à produire plus et à distribuer de meilleures payes à leurs employés.
Pour l’instant, une partie des ménages se satisfait de ce scénario et alimente une progression solide de la consommation. Ces dépenses des particuliers, qui ont connu une hausse de 0,8% sur la période avril-juin , ont d’ailleurs constitué l’essentiel de la croissance au cours du dernier trimestre. Elles ont été portées notamment par les familles les plus aisées qui ont fait le bonheur des marques de luxe étrangères, des agences de voyage et des restaurants. Les dépenses des particuliers dans l’immobilier ont elles reculé de 0,2%.
Taxe sur la consommation
Pointant cette bonne santé de la consommation, plusieurs élus et économistes ne vont pas manquer, dans les prochains jours, de remettre en question le programme de hausse de la TVA voté l’an dernier par le Parlement. Cherchant à doper les recettes fiscales de l’Etat, qui doit faire face à une dette publique équivalente à plus de 240% du PIB , les grands partis ont accepté de faire passer cette “taxe sur la consommation” de 5% à 8% en avril prochain. En octobre 2015, elle devrait théoriquement atteindre 10%. Mais les détracteurs de ce plan estiment qu’il va brutalement décourager la demande et casser la dynamique de reprise dans l’archipel. Shinzo Abe s’est donné quelques semaines de réflexion avant de probablement confirmer, à l’automne, le maintien de cette hausse graduelle. Pour entretenir la croissance, il promet de réformer le marché du travail, d’ouvrir plus le pays à la concurrence étrangère ou encore de déréguler plusieurs grands secteurs industriels.
L'Inde va lancer le premier porte-avions construit par ses soins
(AFP)
New Delhi — L'Inde va lancer lundi le premier porte-avions construit par ses soins, pour un budget de quelque 5 milliards de dollars US, dans un effort de moderniser son équipement militaire qui provient en partie de l'Union soviétique.
Le lancement officiel du navire de 40.000 tonnes aura lieu dans le port de Cochin (sud), en présence de hauts responsables militaires et de diplomates. Il marquera l'entrée de l'Inde dans le club restreint des pays qui conçoivent et construisent leurs porte-avions, avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, la France...
"Ca nous a pris huit ans pour le concevoir", a déclaré l'ingénieur en chef de l'armée, A.K. Saxena.
Les travaux ont deux ans de retard. Une fois une série de tests effectués, le porte-avions entrera en service d'ici 2018. Il sera accompagné par l'ancien navire de guerre russe Admiral Gorshkov, rebaptisé INS Vikramaditya, qui doit être livré d'ici fin 2013, avec quatre années de retard.
L'Inde possède actuellement un seul porte-avions, un vaisseau britannique de 60 ans, acquis en 1987 et rebaptisé INS Viraat.
Le gouvernemen indien investit des milliards de dollars US dans la modernisation de son équipement militaire. Selon le cabinet KPMG, le pays va dépenser 112 milliards de dollars US dans l'armement de 2010 à 2016.
Samedi, le gouvernement a annoncé que le premier sous-marin nucléaire bâti par ses soins était prêt pour des essais.
Le Premier ministre Manmohan Singh a déclaré être "ravi d'apprendre que le réacteur à propulsion nucléaire à bord de l'INS Arihant, le premier à avoir été construit en Inde, est en état de fonctionnement".
Petrobras: Technip remporte 8 contrats pour 1,35 milliard d'euros
(AFP)
Paris — La société française d'ingénierie pétrolière Technip a annoncé lundi avoir remporté huit contrats auprès du groupe pétrolier brésilien Petrobras, pour une valeur totale de 1,35 milliard d'euros.
Ces contrats ont été attribués à la coentreprise formée par Technip et l'armateur norvégien DOF, ont précisé les deux sociétés dans un communiqué commun.
"La valeur totale pour Technip est d'environ 1,35 milliard d?euros", précise le texte.
Les contrats portent sur la construction de quatre nouveaux navires de pose de conduites sous-marines et sur leur exploitation dans les eaux brésiliennes pour installer des conduites flexibles, ont ajouté les deux sociétés.
Technip sera responsable de la pose des conduites flexibles et DOF sera en charge des opérations en mer, tandis que la conception et la construction des quatre navires ont été confiées à Vard, groupe norvégien de construction navale coté à Singapour et détenu en majorité par l'italien Fincantieri.
Deux des bateaux, d'une capacité de tension de pose de 300 tonnes, seront fabriqués au Brésil. Les deux autre auront une capacité de tension de 650 tonnes, soit "la plus importante capacité de tension de pose de flexibles au monde", ce qui permettra l'installation de conduites flexibles de large diamètre dans des eaux ultra profondes au large du Brésil.
La livraison des navires est prévue pour 2016-2017 et les contrats auront une durée de huit ans à compter du début des opérations. Ils pourront être renouvelés pour une période additionnelle de huit ans, ont ajouté Technip et DOF.
JUSTICE ?
Bo Xilai: la mère du Britannique assassiné sort de son silence
Bo Xilai, alors ministre du Commerce, lors d'une conférence de presse à Pékin, le 30 mai 2005 (AFP/Archives, Goh Chai Hin)
(AFP)
Pékin — La mère d'un homme d'affaires britannique assassiné en Chine, et dont la mort avait précipité la chute du dirigeant politique Bo Xilai, est sortie de son silence pour exiger un dédommagement des autorités chinoises.
Dans une déclaration publiée lundi par le Wall Street Journal (WSJ), Ann Heywood a indiqué que la disparition de son fils Neil laissait les deux enfants de ce dernier sans sécurité financière.
Elle s'est également dite "déçue" que les autorités chinoises n'aient pas engagé un contact suivi avec la famille de Neil Heywood après le meurtre de ce dernier en novembre 2011 à Chongqing, métropole géante du centre de la Chine.
Interrogé lundi par l'AFP, le ministère chinois des Affaires étrangères n'était pas immédiatement en mesure de commenter ces déclarations.
Ancien patron du Parti communiste et étoile montante de la politique chinoise, Bo Xilai avait été interpellé au printemps 2012 après l'implication de son épouse Gu Kailai dans la mort de Neil Heywood.
Bo Xilai a été récemment inculpé pour corruption et abus de pouvoir. De son côté, Gu Kailai avait été condamnée en août 2012 pour le meurtre de M. Heywood -- homme d'affaires décrit comme un proche du couple depuis les années 1990, mais dont les relations avec Gu s'étaient sérieusement détériorées à la suite de désaccords financiers.
Selon des documents légaux transmis à un Tribunal de commerce français et obtenus par l'AFP, Neil Heywood avait été entre 2007 et juin 2011 gérant statutaire d'une société domiciliée dans une luxueuse villa de Cannes (sud de la France).
Il avait succédé à un autre proche de Bo Xilai, l'architecte français Patrick Devillers, comme gérant de cette société créee en 2001, selon les documents que l'AFP s'est procurés.
Selon des informations du New York Times, la villa cannoise, achetée en 2001 par l'intermédiaire de cette société, pourrait être présentée lors du procès à venir de Bo Xilai comme une pièce à conviction témoignant des pots-de-vins substantiels que le dirigeant aurait reçus.
"Les circonstances m'obligent à sortir de mon silence (...) Je suis surprise et déçue que, en dépit de démarches discrètes auprès des autorités chinoises, il n'y ait eu aucune réponse substantielle ou pratique de leur part", a indiqué Mme Heywood au WSJ.
"J'ai bon espoir que les dirigeants de cette grande nation, que Neil aimait et respectait, vont à présent agir de façon résolue et avec compassion, afin d'offrir un dédommagement pour les conséquences de ce terrible crime et permettre à ma famille de trouver une sorte de dénouement à ce cauchemar permanent", a-t-elle poursuivi.
Dirigeant charismatique et controversé, Bo Xilai avait vu sa chute précipitée par la défection de son bras droit, l'ancien superpolicier Wang Lijun, qui avait essayé en février 2012 de demander l'asile politique au consulat américain de Chengdu, métropole voisine de Chongqing.
Il y avait exposé les malversations de son patron, considéré alors comme une étoile montante du Parti communiste.
Mort de Laszlo Csatary, criminel de guerre nazi le plus recherché
Le Monde.fr avec AFP
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Le Hongrois Laszlo Csatary, le criminel de guerre nazi le plus recherché au monde, est mort, lundi 12 août, à l'âge de 98 ans. Il avait été inculpé en juin par la justice hongroise de crimes de guerre, pour des actes de torture et d'exécutions sommaires, ainsi que pour avoir participé à la déportation de quelque quinze mille juifs vers le camp d'extermination d'Auschwitz. Il a nié ces accusations.
Le centre Simon-Wiesenthal, qui traque les criminels de guerre nazis, avait fait de Csatary sa cible numéro un l'an dernier. Il avait alerté à la fin de 2011 la justice hongroise sur son passé suspect et lui avait fourni les preuves que Laszlo Csatary avait aidé à organiser en 1944 la déportation de quinze mille sept cents juifs de la ville slovaque de Kosice vers le camp d'Auschwitz. Csatary avait été arrêté le 18 juillet 2012 par la police à Budapest et assigné à résidence.
Laszlo Csatary avait été nommé à l'automne 1942 chef de la police dans la ville de Kassa (aujourd'hui Kosice). "Après l'occupation allemande de Kassa en mars 1944, un ghetto a été établi dans la ville, où la majorité des juifs locaux ont été déportés entre le 15 et le 22 avril 1944 avec l'aide de la police locale et de la gendarmerie", avait précisé le parquet hongrois.
Condamné à mort par contumace en 1948 à Kosice, alors en Tchécoslovaquie, Csatary, s'était réfugié au Canada. En 1995, les autorités canadiennes avaient découvert sa véritable identité et il s'était alors enfui en Hongrie. La peine de mort a été abolie en 1990 en Tchécoslovaquie (dont la Slovaquie faisait alors partie).
SOCIETE
La Corée du Sud face à un manque d'électricité cet été
(AFP)
Séoul — Eteindre la climatisation, préférer l'escalier à l'ascenseur et cesser de rafraîchir l'eau des fontaines: telles sont les consignes données lundi par le ministère sud-coréen de l'Energie aux administrations publiques pour économiser l'énergie, après la fermeture de deux centrales.
La centrale Dangjin III, d'une capacité de 500.000 kilowatts, a été stoppée et ne devrait pas reprendre du service avant une semaine en raison de problèmes techniques, a indiqué un porte-parole du distributeur d'électricité Korea Power Exchange (KPE).
Une autre centrale s'est arrêtée de fonctionner pendant une heure lundi matin et elle n'a repris qu'à la moitié de ses capacités, qui sont au total de 200.000 kilowatts, a ajouté le porte-parole.
"Nous faisons face à une crise énergétique qui sera peut-être la plus grave", a déclaré le ministre du Commerce, de l'Industrie et de l'Energie Yoon Sang-Jick, alors que la Corée du Sud est submergée par une vague de chaleur et que plusieurs réacteurs de ses centrales nucléaires ont été stoppés.
Le ministre a appelé les usines, les particuliers et les commerces à limiter au maximum leur consommation d'électricité au cours des trois prochains jours.
Si les réserves nationales descendent sous les deux millions de kilowatts, une alerte est automatiquement déclenchée, qui demande aux administrations publiques d'éteindre la climatisation, les lumières et tout appareil électrique non essentiel, tels que les fontaines d'eau potable.
Cette alerte n'a pas été déclenchée mais le ministère de l'Energie a demandé la mise en place de ces mesures d'ores et déjà, qualifiant la situation d'"extrême urgence".
Le ministère va également renforcer a surveillance des centres commerciaux, qui ne doivent pas chercher à ramener la température intérieure sous les 26 degrés.
Des températures plus élevées que la normale cet été et la fermeture de plusieurs réacteurs nucléaires (six sur un total de 23) ont provoqué un pic de la consommation d'électricité alors que l'offre était en baisse.
En Russie, on brave les animaux sauvages avec insouciance
De Marina LAPENKOVA-MAXIMOVA (AFP)
Moscou — Un coup de peigne à la petite Macha et sa maman la fait poser à côté d'un guépard, simplement tenu en laisse à l'entrée d'un cirque à Moscou: les Russes bravent souvent les animaux sauvages avec insouciance, au prix de quelques drames.
Les familles russes, l'été venu, se dirigent vers les parcs et les chapiteaux en y emmenant leurs enfants, dans l'espoir de faire "une photo inoubliable" avec des animaux parfois présentés dans les endroits les plus animés des grandes villes.
Piotr Loznitsa, père de deux fils de 12 et un an, ne craint rien de la part des animaux-modèles. Il laisse son aîné prendre la pose à côté d'un jeune guépard à l'entrée du cirque de Tsvetnoï Boulevard, au centre de Moscou. "J'ai confiance en dresseurs", explique-t-il.
Cette confiance serait-elle "un héritage de notre infantilisme soviétique, où nous nous croyions aveuglément protégés par l?État qui contrôlait tout?", s'interroge ce décorateur de 49 ans.
Même après une série de piqûres contre la rage que son fils aîné avait subies, mordu à la jambe par un singe, poser avec un animal avant une représentation de cirque est pour Piotr "aussi naturel que de prendre une coupe de champagne au ballet, au Bolchoï".
"Tout le monde fait ça", explique-t-il. Mais Piotr a un tabou: il ne laissera jamais ses fils poser avec un ours. "Avec les ours, vous n'êtes jamais protégés, croyez-moi, j'ai vécu un temps dans la taïga", dit-il d'un ton grave.
Evguénia, une vendeuse de 44 ans, a eu elle aussi une mauvaise expérience avec sa Dacha de six ans, qui, rassurée par le dresseur-photographe, a pris un iguane sur son épaule, le mois dernier.
"Ma fille garde toujours les traces de cette égratignure sur son épaule", confie-t-elle, avant d'en conclure: "Maintenant on se fera photographier avec n'importe quel animal sauf l'iguane".
Comme Dacha, des dizaines d'enfants sont victimes d'accidents avec des animaux sauvages chaque année en Russie, relève le chargé russe pour les droits de l'enfant Pavel Astakhov qui appelle à interdire cette activité lucrative. Malgré le soutien des organisations de défense des animaux, l'initiative reste cependant lettre morte.
Après les chevaux classiques de l'époque soviétique, que l'on peut du reste toujours croiser en plein Moscou sans grandes mesures de sécurité, les Russes de tous âges posent souvent sans hésiter avec des ours, lions, guépards et tigres, présentés au public dans des parcs ou des complexes de loisirs.
Drogués et privés parfois de griffes et de crocs, ces fauves, souvent des animaux de cirque à la retraite, "ne présentent pas de danger", assurent leurs maîtres.
"L'intérêt lucratif remplace ici le bon sens", explique de son côté Boris Maïkhrovski, vice-directeur de la Compagnie d?État du Cirque de Russie, qui a strictement interdit l'utilisation des animaux dans ce type d'activité après une série d'accidents.
"Un éléphant par exemple est capable de tuer n'importe qui en l'écrasant contre le sol avec sa trompe", explique à l'AFP cet ancien dresseur.
Mais la pratique reste toujours courante dans les établissements privés, aux risques et périls des participants.
L'an dernier, trois graves accidents ont été enregistrés au seul mois d'août.
Une fillette a été gravement mutilée par un ours, détenu dans une cage mal protégée, dans un complexe touristique au nord de Moscou, alors qu'elle lui offrait une friandise sous l'oeil bienveillant de ses parents.
La veille, un léopard avait attaqué et blessé deux adolescentes dans un cirque à Togliatti, une ville sur la Volga, et quelques jours plus tôt, un ours avait mutilé une fillette qui voulait lui donner à boire dans une colonie de vacances à Blagovechtchensk, en Sibérie.
Deux ans plus tôt, dans la même région de Sibérie, un garçon de trois ans que ses parents avaient posé près de la cage d'un tigre pour le prendre en photo, a été grièvement mutilé par le fauve.
Manif pour tous : attention à la marche
Le 5 mai, place Vauban à Paris, à l’occasion d’une manifestation contre la loi Taubira. (Photo Albert Facelly)
Cortèges à travers la France, universités d’été ou activisme sur les réseaux sociaux… Les anti-mariage homo se remobilisent avant la rentrée.
Par CHARLOTTE ROTMAN, KIM HULLOT-GUIOT
Libération
Les lettres ONLR (pour «on ne lâche rien) tracées dans le sable d’une plage à Carnac (Morbihan), un drapeau accroché sur un voilier ou à l’entrée d’une tente, ou encore une photo de famille avec parents et enfants en sweat-shirt au logo bleu et rose devant une cascade sur l’île de São Tomé… Même en vacances, ils embarquent la Manif pour tous dans leurs bagages, avec ses couleurs, ses emblèmes, ses valeurs. Et le font savoir sur la page Facebook du mouvement, qui dispose d’un album dédié, sans cesse réactualisé. L’initiative peut sembler anecdotique, mais elle vise à entretenir le sentiment d’appartenance à une communauté qui s’est découverte lors du débat sur l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels, et qui ne veut pas s’éteindre. Franchise. Pas de trêve estivale : sur les réseaux sociaux, qui leur ont été si précieux pour mobiliser toute cette année, les opposants au mariage pour tous s’activent tous azimuts. Le mouvement a même furtivement passé les frontières et lancé sa franchise italienne. Environ 200 Français se sont rassemblés à Rome devant le Parlement le 25 juillet, le jour de l’examen d’un texte sur la pénalisation de l’homophobie.
Dans l’Hexagone, les militants de la Manif pour tous ont squatté plusieurs étapes du Tour de France, agitant leurs drapeaux au passage des coureurs et des caméras. D’autres poursuivent leurs bruyants comités d’accueil des membres de l’exécutif (François Hollande,en déplacement en Vendée mardi, a été reçu aux cris de «dictature socialiste» et «police politique»). La Manif pour tous continue aussi à faire tourner sa pétition pour «la liberté de conscience» des maires (63 800 signatures revendiquées). Et invite ses sympathisants à faire de la retape auprès du maire de leur lieu de vacances ou de résidence. Plusieurs procédures juridiques ont été lancées : devant le Conseil d’Etat sur les textes d’application de la loi Taubira, ou auprès du Défenseur des droits sur les conditions d’arrestations de manifestants… «L’an II». Pour mieux connaître ses troupes, le mouvement, qui évolue sans son égérie originelle Frigide Barjot, veut faire passer un questionnaire approfondi à ses soutiens. Les 14 et 15 septembre, une université d’été les réunira dans le bois de Vincennes, au Parc floral. Pour préparer «l’an II». Au menu, «pédagogie» et «formation» : 4 plénières, 24 forums, avec pour thèmes : «Lobbying auprès des lieux de pouvoir»,«s’engager dans le monde politique», ou «approche culturelle d’un bouleversement de société». La Manif pour tous annonce 80 intervenants, dont l’entrepreneur UMP Charles Beigbeder et l’écrivain proche de Chirac Denis Tillinac, et un millier de participants sont attendus.
Ils ne sont pas les seuls à préparer la rentrée. La dernière semaine d’août, les membres du Printemps français, un sous-ensemble encore plus radical de la mobilisation, organisent dans le Cher une formation pour les 15-35 ans intitulée «Université d’été pour tous» (ce qui énerve la Manif pour tous) : l’organisation promet «un moment d’amitié, où une jeunesse animée d’une même conviction va se retrouver, échanger et tisser des liens durables». Au programme : «Lever à 8 h 30», puis interventions diverses et variées sur «le réveil de la France bien élevée», l’«extension du domaine de la lutte», ou encore «l’homophobe en nous», raconté par… un homo revendiqué ; une table ronde annoncée avec Robert Ménard. Et dimanche, «temps libre-messe». Les participants sont invités à apporter «tente, sac de couchage, affaires de sport ; tapis de sol, affaires de toilette, une tenue correcte pour la journée portes ouvertes, un cahier et des stylos pour la prise de notes», indique le site de l’événement qui ne recueille pour l’instant que 383 like.
Enfin, samedi, les Veilleurs, une émanation du mouvement se définissant comme «non violente» et «spontanée» (lire page 5), vont entamer depuis Rochefort, en Charente-Maritime, une marche de plus de 600 kilomètres. Elle les mènera à Paris à la fin du mois, en passant par les Sables-d’Olonne, Nantes ou Sarcelles. Les Veilleurs ont même un temps pensé s’arrêter à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), où ils espéraient «susciter une rencontre», car «il est bon de dialoguer en vérité sur les convergences possibles de nos mouvements respectifs». Avant de se rendre compte qu’ils n’étaient pas les bienvenus.
Des fiançailles d'homosexuels perturbées par des violences en Haïti
Le Monde.fr avec AFP
Procession dans les rues de Port-au-Prince, le 30 mai. | AFP/THONY BELIZAIRE
Des dizaines de riverains en colère ont violemment perturbé samedi 10 août au soir les fiançailles d'un couple d'homosexuels célébrées en Haïti dans une résidence privée sur les hauteurs de la capitale, a-t-on appris de source policière. Plusieurs personnes ont été blessées et deux véhicules incendiés.
Les manifestants "sont arrivés en lançant des cocktails molotov et des pierres sur la maison. La police est (intervenue) juste à temps pour éviter des morts", a déclaré un inspecteur de la police haïtienne. Des vitres de la résidence où la cérémonie se déroulait ont été brisées à coups de pierre et des pare-brises de véhicules cassés. "Les gens voulaient mettre le feu (...) samedi soir et ce dimanche, ils ont tenté de saccager" l'endroit, a ajouté la même source.
"C'est un acte criminel et homophobe. Rien ne peut justifier que des gens qui se retrouvaient dans une résidence privée soient attaqués. J'espère que la justice réagira contre les auteurs de cet acte", a réagi Charlot Jeudy, responsable d'une organisation de défense des droits des homosexuels "Kouraj" (en français, Courage).
Max, l'un des deux fiancés, coopérant anglais de la Croix-rouge, a déploré de son côté "un événement malheureux". "Mais il n'y a pas eu trop de dommages corporels", a-t-il tempéré, refusant de révéler le nom de son ami haïtien. "Citer son nom le mettrait en danger. Je peux quitter le pays, lui non".
En juillet dernier, des milliers de fidèles d'églises protestantes d'Haïti avaient manifesté au rythme de chants religieux dans les rues de Port-au-Prince pour dire"non au mariage gay en Haïti", alors que des organisations d'homosexuels s'alarment du traitement qui leur est réservé.
Le cuberdon, un produit typiquement belge entouré de mystère
(AFP)
Gand — La Belgique, ses innombrables bières, ses frites incomparables et ses chocolats de légende. Mais le royaume recèle une gourmandise beaucoup moins connue et pourtant 100% belge: le cuberdon, un bonbon conique au goût framboise entouré de mystère.
"Une seule chose est sûre: il fut inventé en Belgique pendant la deuxième moitié du 19e siècle. Pour le reste, il n'existe aucune trace précise de son apparition", explique à l'AFP Jérôme Stéfanski, créateur de "Cuberdons Léopold", une société spécialisée dans la production artisanale de cuberdons hauts de gamme.
Dans ce pays divisé entre néerlandophones et francophones, "Flamands et Wallons ne sont pas d'accord sur sa provenance. Les uns la disent originaire de Gand ou de Bruges, les autres de Liège. Même les Bruxellois s'attribuent sa naissance."
La légende la plus répandue prétend que le cuberdon, ou neuzeke (petit nez) en néerlandais ait été créé par un membre du clergé vivant dans la région de Bruges, d'où ses autres noms de "bonnet de curé" et "boudenne de nonnette" mais aussi "cupidon".
Il existe une autre version tout aussi célèbre: un pharmacien de Gand aurait mis au point ce bonbon par hasard, en 1873. "A l'époque, les médicaments étaient présentés sous forme de sirop. Après avoir jeté une préparation à la poubelle et l'y avoir laissée pendant dix jours, le pharmacien s'est rendu compte qu'une croûte s'était formée, mais que le coeur restait coulant", raconte Daniel Bernon, directeur commercial de la confiserie Geldhof, le plus gros producteur de cuberdons, dans les environs de Gand.
Cette hypothèse a le mérite d'expliquer la spécificité du cuberdon: sa fine croûte extérieure qui éclate en bouche et libère un sirop sucré. Mais un élément essentiel à sa fabrication est la gomme arabique, qui donne à la friandise sa texture particulière.
La friandise est en fait, selon Jérôme Stéfanski, "le bonbon le plus difficile à confectionner", car "la couche extérieure doit être ferme alors que l'intérieur doit rester fondant". "Pour cela, un processus en six étapes et de sept jours est nécessaire".
Les artisans sont peu nombreux, mais quelques-uns se sont transformés en entreprises semi-industrielles et leurs produits sont maintenant vendus dans les supermarchés. Trois entreprises, Geldhof et Confiserie 2000 en Flandre, Bonbons à l'ancienne en Wallonie, se partagent l'essentiel du marché du cuberdon, estimé à environ 6 millions d'euros par an.
Ces fabricants ont plus ou moins la même recette, mais avec des petites nuances. Ils gardent chacun leur préparation secrète, car un long travail de recherche et de nombreux essais sont nécessaires à l'élaboration de la composition optimale de la sucrerie. Confiserie 2000, par exemple, "a mis plus de 20 ans à obtenir son cuberdon actuel", explique à l'AFP Isabelle Scheir, fille du créateur de cette firme familiale. "Aujourd'hui, notre recette est au top et les cuberdons se vendent bien. C'est un bonbon ancien et tout ce qui est vieux redevient fort à la mode depuis quelques années", ajoute-t-elle.
Les "bonnets de curé" doivent être consommés frais car au delà de huit semaines, l'intérieur se cristallise. Impossible de le congeler ou de le mettre au réfrigérateur, ce qui a longtemps empêché son exportation. Les progrès logistiques ont tout changé: des cuberdons maintenus à température ambiante dans la soute d'un avion peuvent, en moins de 48 heures, se retrouver à l'autre bout du monde et y être dégustés encore frais.
Pour rester fidèle à l'esprit d'innovation de ses créateurs, les fabricants ne sont pas à court d'imagination. La confiserie Geldhof teste ainsi depuis 2011 une variété enrobée de chocolat qui permettrait d'allonger la conservation sans modifier le goût. Les parfums se sont multipliés depuis quelques années, de cassis à vodka, en passant par melon, poire ou cannelle. De nombreux produits dérivés ont aussi été lancés: glaces, sirops, crèmes, granulés, biscuits ou pâtes à tartiner à base de cuberdons.
DIVERS
Un militaire arrêté pour avoir projeté de tirer sur une mosquée
Photo prise le 11 novembre 2005 lors de la prière du vendredi à la grande mosquée de Lyon. (Photo Philippe Merle. AFP)
Le jeune homme, sergent dans l'armée de l'air, a reconnu avoir eu l'intention d'ouvrir le feu sur une mosquée de Vénissieux pour la fin du ramadan.
Par AFP
Libération
Parce qu’il projetait, selon les enquêteurs, de tirer sur une mosquée, un militaire de 23 ans «proche des idées de l’extrême droite radicale» a été arrêté sur sa base aérienne près de Lyon, a annoncé dimanche le ministère de l’Intérieur.
Au terme de quatre jours de garde à vue dans les locaux de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le jeune homme, sergent dans l’armée de l’Air, a été mis en examen pour «détention de munitions de quatrième catégorie en relation avec une entreprise terroriste» et «dégradation de lieu de culte en relation avec une entreprise terroriste». Il a été placé en détention provisoire, a indiqué à l’AFP une source judiciaire.
Le ministère de l’Intérieur a précisé que le jeune homme, interpellé sur la base aérienne de Lyon Mont Verdun, «avait projeté de tirer à l’arme à feu contre une mosquée de la région lyonnaise». Selon une source judiciaire, le suspect a reconnu devant les enquêteurs qu’il avait prévu de tirer sur la mosquée des Minguettes, à Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, le 8 août, à l’occasion de la fin du Ramadan.
Lors de sa garde à vue entamée le 7 août, le suspect a également reconnu avoir lancé, dans la nuit du 20 au 21 août 2012, un cocktail molotov sur la porte de la mosquée de Libourne (Gironde), qui n’avait fait que peu de dégâts et pas de victime. Les pompiers, dont la caserne se situe juste en face de la mosquée, étaient rapidement intervenus et avaient éteint les flammes avec un simple extincteur.
Dérive
Selon la même source proche de l’enquête, le jeune homme, solitaire et fragile psychologiquement, était dans une période difficile à la suite de déboires amoureux. Ce sont des proches qui, alertés notamment par des documents trouvés en sa possession et craignant une dérive extrémiste, ont signalé son cas aux autorités.
Selon la même source, le jeune homme aurait tenté à trois reprises, sans y parvenir, d’entrer en contact avec Maxime Brunerie, le jeune militant d’extrême-droite auteur, le 14 juillet 2002, d’une tentative d’attentat contre le président Jacques Chirac lors du défilé sur les Champs Élysées. Il aurait également été très touché par le suicide, le 21 mai devant l’autel de Notre Dame, de l’historien d’extrême-droite Dominique Venner dont il admirait les travaux, a précisé la même source.
Le communiqué de l’Intérieur ajoute que le ministre Manuel Valls «félicite les agents de la DCRI pour leur enquête ayant permis de mettre préventivement à la disposition de la justice et hors d’état de nuire» ce suspect. «Le ministre de l’Intérieur réitère son engagement le plus résolu à lutter contre toutes les violences s’inspirant des idéologies les plus extrémistes, qui portent atteinte aux valeurs de la République et qui ont pour seul objectif de créer des tensions dans la société et de propager un climat de haine», ajoute le communiqué. «Aucune tolérance ne sera admise», conclut-il.
Interrogé, un porte-parole du ministère de la Défense n’a fait aucun commentaire. «Il s’agit d’une opération de police judiciaire», a-t-il dit. Dans une première réaction à l’AFP, Abdallah Zekri, président de l’Observatoire contre l’islamophobie, s’est «félicité que cet individu ait pu être arrêté avant d’avoir pu commettre un autre acte ignoble visant la communauté musulmane». «Les actions anti-musulmanes ont augmenté de 50% au cours du premier semestre de cette année», a-t-il ajouté. «Il est bon que des individus pareils soient mis hors d’état de nuire.» Parce qu’il projetait, selon les enquêteurs, de tirer sur une mosquée, un militaire de 23 ans «proche des idées de l’extrême droite radicale» a été arrêté sur sa base aérienne près de Lyon, a annoncé dimanche le ministère de l’Intérieur.
Au terme de quatre jours de garde à vue dans les locaux de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le jeune homme, sergent dans l’armée de l’Air, a été mis en examen pour «détention de munitions de quatrième catégorie en relation avec une entreprise terroriste» et «dégradation de lieu de culte en relation avec une entreprise terroriste». Il a été placé en détention provisoire, a indiqué à l’AFP une source judiciaire.
Le ministère de l’Intérieur a précisé que le jeune homme, interpellé sur la base aérienne de Lyon Mont Verdun, «avait projeté de tirer à l’arme à feu contre une mosquée de la région lyonnaise». Selon une source judiciaire, le suspect a reconnu devant les enquêteurs qu’il avait prévu de tirer sur la mosquée des Minguettes, à Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, le 8 août, à l’occasion de la fin du Ramadan.
Lors de sa garde à vue entamée le 7 août, le suspect a également reconnu avoir lancé, dans la nuit du 20 au 21 août 2012, un cocktail molotov sur la porte de la mosquée de Libourne (Gironde), qui n’avait fait que peu de dégâts et pas de victime. Les pompiers, dont la caserne se situe juste en face de la mosquée, étaient rapidement intervenus et avaient éteint les flammes avec un simple extincteur.
Dérive
Selon la même source proche de l’enquête, le jeune homme, solitaire et fragile psychologiquement, était dans une période difficile à la suite de déboires amoureux. Ce sont des proches qui, alertés notamment par des documents trouvés en sa possession et craignant une dérive extrémiste, ont signalé son cas aux autorités.
Selon la même source, le jeune homme aurait tenté à trois reprises, sans y parvenir, d’entrer en contact avec Maxime Brunerie, le jeune militant d’extrême-droite auteur, le 14 juillet 2002, d’une tentative d’attentat contre le président Jacques Chirac lors du défilé sur les Champs Élysées. Il aurait également été très touché par le suicide, le 21 mai devant l’autel de Notre Dame, de l’historien d’extrême-droite Dominique Venner dont il admirait les travaux, a précisé la même source.
Le communiqué de l’Intérieur ajoute que le ministre Manuel Valls «félicite les agents de la DCRI pour leur enquête ayant permis de mettre préventivement à la disposition de la justice et hors d’état de nuire» ce suspect. «Le ministre de l’Intérieur réitère son engagement le plus résolu à lutter contre toutes les violences s’inspirant des idéologies les plus extrémistes, qui portent atteinte aux valeurs de la République et qui ont pour seul objectif de créer des tensions dans la société et de propager un climat de haine», ajoute le communiqué. «Aucune tolérance ne sera admise», conclut-il.
Interrogé, un porte-parole du ministère de la Défense n’a fait aucun commentaire. «Il s’agit d’une opération de police judiciaire», a-t-il dit. Dans une première réaction à l’AFP, Abdallah Zekri, président de l’Observatoire contre l’islamophobie, s’est «félicité que cet individu ait pu être arrêté avant d’avoir pu commettre un autre acte ignoble visant la communauté musulmane». «Les actions anti-musulmanes ont augmenté de 50% au cours du premier semestre de cette année», a-t-il ajouté. «Il est bon que des individus pareils soient mis hors d’état de nuire.»
Etudiant tué à Marseille : un suspect interné
Le procureur-adjoint de Marseille, Jean-Jacques Fagni, le 11 août. (Photo Boris Horvat. AFP)
Meurtre. L’agresseur présumé de Jérémie, 22 ans, serait un SDF déséquilibré connu de la police.
Par G.Li (avec AFP)
Libération
L’émotion était grande hier en fin de journée dans le centre de Marseille, sur les lieux où un homme de 22 ans a été poignardé vendredi. Une trentaine d’habitants et d’étudiants de la même école (Euromed) que la victime se sont recueillis dans le silence en présence de Patrick Mennucci, le maire (PS) du secteur. Le matin, Jérémie, originaire des Vosges et venu en vacances chez des amis, avait succombé au coup de couteau qu’il avait reçu la veille en allant chercher une amie à la gare Saint-Charles.
Samedi soir, un individu d’une quarantaine d’années, qui semble correspondre au suspect repéré sur les images des caméras de surveillance, a été interpellé. D’après les premiers éléments, il s’agirait d’un SDF, connu des services de police pour vols et violences. Et souffrant de troubles psychiatriques. Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, évoque un individu «manifestement et gravement déséquilibré, qui fera l’objet de soins psychiatriques sans consentement».
L’auteur présumé de l’agression, qui se trouve dans un état «très délirant», a été examiné par un expert psychiatre qui a ordonné son internement. L’arrestation de ce marginal, qui s’est faite sans difficulté, a été rendue possible grâce aux recoupements faits entre l’enquête de voisinage effectuée par les policiers et les images de vidéosurveillance.
L’agression de l’étudiant a eu lieu vendredi soir, aux alentours de 23 heures. Gravement blessé à la gorge, il se rend dans un bar situé boulevard d’Athènes et explique à la gérante avoir été agressé, avant de s’effondrer. Son téléphone portable n’ayant pas été retrouvé sur les lieux de l’agression, les enquêteurs n’ont pas écarté, dans un premier temps, l’hypothèse d’une rixe provoquée par le vol du téléphone. Selon une source proche de l’enquête, l’homme interpellé, «qui ne semble pas avoir pris conscience de ses actes», est «bien sûr» le suspect numéro 1, «même s’il n’a pas pu être entendu», en raison de son état.
A Marseille, la droite s’est emparée de ce drame pour relancer la polémique sur l’insécurité dans la cité phocéenne. Pour le maire (UMP) de Marseille, Jean-Claude Gaudin, «cet acte de violence […] démontre la nécessité absolue pour l’Etat d’augmenter les effectifs et la présence policière dans les rues de la deuxième ville de France». Le ministre de l’Intérieur a, lui, appelé tous les responsables publics à la retenue, «afin d’éviter les surenchères et polémiques déplacées».
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