HUMOUR......ENCORE QUE......
La fumée des cigarettes électroniques est-elle toxique ?
POLITIQUE
Syrie: Washington prêt à frapper, Damas promet de se défendre

Les Etats-Unis étaient prêts mardi à mener une action militaire contre la Syrie qu'ils ont accusée d'avoir perpétré le 21 août un massacre aux armes chimiques, mais Damas a promis de répondre à cette éventuelle frappe.
Les Etats-Unis étaient prêts mardi à mener une action militaire contre la Syrie qu'ils ont accusée d'avoir perpétré le 21 août un massacre aux armes chimiques, mais Damas a promis de répondre à cette éventuelle frappe.
Pour préparer le terrain de cette opération armée, Washington a pour la première fois explicitement montré du doigt Damas, le vice-président Joe Biden déclarant que "les responsables de cet usage effroyable d'armes chimiques en Syrie ne font aucun doute: c'est le régime syrien".
Pour préparer le terrain de cette opération armée, Washington a pour la première fois explicitement montré du doigt Damas, le vice-président Joe Biden déclarant que "les responsables de cet usage effroyable d'armes chimiques en Syrie ne font aucun doute: c'est le régime syrien".
"Le président (Barack Obama) pense et je pense que ceux qui utilisent des armes chimiques contre des hommes, des femmes et des enfants sans défense doivent rendre des comptes", a martelé le numéro deux de la Maison Blanche.
Son gouvernement doit rendre publique cette semaine une partie d'un rapport des services de renseignement étayant la responsabilité syrienne.
Et la perspective d'une opération militaire s'est faite plus précise.
D'après le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, les Etats-Unis ont "positionné des éléments pour être capables de répondre à toute option choisie par le président": "Nous sommes prêts à y aller".
L'intervention serait limitée à une campagne ponctuelle de quelques jours de tirs de missiles de croisière Tomahawk depuis les quatre destroyers croisant au large de la Syrie, ont affirmé à l'AFP des responsables de l'administration Obama.
"Des moyens de défense qui vont surprendre"
Toutefois, "le président n'a pas encore pris sa décision" formelle, ont insisté la Maison Blanche et le département d'Etat.
Cette montée de fièvre à Washington s'accompagne de consultations diplomatiques à tout-va menées par le président Obama et son secrétaire d'Etat John Kerry: ils ont téléphoné en cinq jours à une trentaine de dirigeants des pays alliés européens --notamment le Royaume-Uni et la France-- de pays arabes, du Canada et d'Australie.
M. Kerry a aussi appelé les secrétaires généraux de l'ONU, de l'Otan et de la Ligue arabe et même ses homologues russe et syrien.
Après un premier appel samedi, le président Obama et le Premier ministre britannique David Cameron ont de nouveau parlé mardi "des réponses possibles de la communauté internationale au recours aveugle aux armes chimiques le 21 août", selon la Maison Blanche.
Dans la palette d'options militaires dont dispose M. Obama, le gouvernement américain a d'ores et déjà exclu l'envoi de "troupes au sol". Washington souligne aussi que "les possibilités que nous examinons ne sont pas destinées à renverser le régime" du président Bachar al-Assad.
Les habitants de Damas vivent dans la peur
De fait, l'objectif de cette opération ne serait pas de modifier le rapport de forces entre la rébellion et les forces syriennes, mais de "dissuader" Damas de recourir de nouveau à son stock d'armes chimiques, ont expliqué des responsables américains.
Il s'agit bien, a confirmé David Cameron, de "réduire les capacités d?utilisation" de cet arsenal.
Principal allié Les forces armées britanniques se préparent d'ailleurs aussi à une action militaire, Londres assurant également qu'il "n'essaierait pas de renverser" le président Assad. M. Cameron a convoqué le Parlement jeudi pour voter "la réponse du Royaume-Uni aux attaques à l'arme chimique".
Autre allié Paris s'est dit tout aussi "prêt" à intervenir militairement pour "punir" Damas qui a "gazé" son peuple. La France prendra sa décision "dans les prochains jours", a déclaré le président François Hollande, qui recevra jeudi le président de la Coalition nationale syrienne (opposition), Ahmad al-Jarba.
"Une question de jours"
Une éventuelle frappe contre la Syrie est effectivement une "question de jours", a renchéri Ahmad Ramadan, dirigeant de cette Coalition de l'opposition.
Il a fait état de "rencontres entre la Coalition, l'Armée syrienne libre (rébellion) et les pays alliés, où ont été discutées les cibles éventuelles", dont des aéroports, bases militaires et dépôts d'armes.
En réponse, la Syrie a affirmé qu'elle se défendrait.
"Nous avons deux options: soit nous rendre, soit nous défendre (...) Le seconde alternative est la meilleure", a affirmé le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem: "Nous avons des moyens de défense qui vont surprendre".
Selon lui, une intervention militaire "servira les intérêts d'Israël et en deuxième lieu du Front al-Nosra", groupe armé jihadiste combattant avec les rebelles et qui a prêté allégeance à Al-Qaïda.
M. Mouallem a aussi "mis au défi" les pays prêts à frapper "de montrer ce qu'ils ont comme preuves" du recours à des armes chimiques.
Allié de Damas, Moscou a haussé le ton contre Washington, prévenant qu'une action armée aurait des conséquences "catastrophiques" pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Cela menacerait "la sécurité et la stabilité de la région", a ajouté l'Iran, qui soutient aussi la Syrie.
Dans le camp opposé, l'Arabie saoudite, qui appuie les rebelles, a appelé à une action "ferme et sérieuse" contre Damas, que la Ligue arabe a accusé d'être derrière l'attaque chimique du 21 août.
Enfin, Israël, voisin de la Syrie, lui a promis une riposte "violente" si elle l'attaquait.
Lors d'une réunion à Amman de hauts responsables militaires occidentaux et de la région, le représentant jordanien a averti que son pays ne servirait pas de "rampe de lancement" à une opération armée.
Les habitants de Damas vivent dans la peur
Le quotidien du Vatican, l'Osservatore Romano, a de son côté déploré la préparation d'une intervention sans attendre les résultats de la mission de l'ONU en cours en Syrie.
De fait, des experts des Nations unies sont près de Damas et enquêtent sur l'attaque chimique, qui, selon l'opposition, a tué des centaines de personnes le 21 août à Moadamiyat al-Cham et dans la Ghouta orientale, deux régions contrôlées par les rebelles à l'ouest et à l'est de Damas. Malgré des tirs sur leur convoi, ils se sont rendus lundi à Mouadamiyat al-Cham, où ils ont effectué, selon l'ONU, une collecte "productive" de preuves.
Ils devaient continuer mardi, mais leur mission a été repoussée à mercredi faute, selon M. Mouallem, de garanties des rebelles sur leur sécurité. Les insurgés ont nié ces accusations.
Dans la capitale syrienne, la perspective d'une intervention militaire imminente a semé la peur.
"Ils vont frapper Mazzé, j'en suis sûre, c'est une cible sensible", a affirmé Jihane, une femme résidant près de l'aéroport militaire de Mazzé, le plus important de Syrie, qui a décidé de plier bagage. "J'ai envoyé ma femme au marché et elle a acheté en grande quantité de la viande, des tomates, du pain et des pâtes", confie Malek, un vendeur.
Les cours du pétrole ont bondi à New York, les investisseurs craignant qu'une action militaire en Syrie ne perturbe la production et le transport d'or noir au Moyen-Orient.
Son gouvernement doit rendre publique cette semaine une partie d'un rapport des services de renseignement étayant la responsabilité syrienne.
Et la perspective d'une opération militaire s'est faite plus précise.
D'après le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, les Etats-Unis ont "positionné des éléments pour être capables de répondre à toute option choisie par le président": "Nous sommes prêts à y aller".
L'intervention serait limitée à une campagne ponctuelle de quelques jours de tirs de missiles de croisière Tomahawk depuis les quatre destroyers croisant au large de la Syrie, ont affirmé à l'AFP des responsables de l'administration Obama.
"Des moyens de défense qui vont surprendre"
Toutefois, "le président n'a pas encore pris sa décision" formelle, ont insisté la Maison Blanche et le département d'Etat.
Cette montée de fièvre à Washington s'accompagne de consultations diplomatiques à tout-va menées par le président Obama et son secrétaire d'Etat John Kerry: ils ont téléphoné en cinq jours à une trentaine de dirigeants des pays alliés européens --notamment le Royaume-Uni et la France-- de pays arabes, du Canada et d'Australie.
M. Kerry a aussi appelé les secrétaires généraux de l'ONU, de l'Otan et de la Ligue arabe et même ses homologues russe et syrien.
Après un premier appel samedi, le président Obama et le Premier ministre britannique David Cameron ont de nouveau parlé mardi "des réponses possibles de la communauté internationale au recours aveugle aux armes chimiques le 21 août", selon la Maison Blanche.
Dans la palette d'options militaires dont dispose M. Obama, le gouvernement américain a d'ores et déjà exclu l'envoi de "troupes au sol". Washington souligne aussi que "les possibilités que nous examinons ne sont pas destinées à renverser le régime" du président Bachar al-Assad.
Les habitants de Damas vivent dans la peur
De fait, l'objectif de cette opération ne serait pas de modifier le rapport de forces entre la rébellion et les forces syriennes, mais de "dissuader" Damas de recourir de nouveau à son stock d'armes chimiques, ont expliqué des responsables américains.
Il s'agit bien, a confirmé David Cameron, de "réduire les capacités d?utilisation" de cet arsenal.
Principal allié Les forces armées britanniques se préparent d'ailleurs aussi à une action militaire, Londres assurant également qu'il "n'essaierait pas de renverser" le président Assad. M. Cameron a convoqué le Parlement jeudi pour voter "la réponse du Royaume-Uni aux attaques à l'arme chimique".
Autre allié Paris s'est dit tout aussi "prêt" à intervenir militairement pour "punir" Damas qui a "gazé" son peuple. La France prendra sa décision "dans les prochains jours", a déclaré le président François Hollande, qui recevra jeudi le président de la Coalition nationale syrienne (opposition), Ahmad al-Jarba.
"Une question de jours"
Une éventuelle frappe contre la Syrie est effectivement une "question de jours", a renchéri Ahmad Ramadan, dirigeant de cette Coalition de l'opposition.
Il a fait état de "rencontres entre la Coalition, l'Armée syrienne libre (rébellion) et les pays alliés, où ont été discutées les cibles éventuelles", dont des aéroports, bases militaires et dépôts d'armes.
En réponse, la Syrie a affirmé qu'elle se défendrait.
"Nous avons deux options: soit nous rendre, soit nous défendre (...) Le seconde alternative est la meilleure", a affirmé le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem: "Nous avons des moyens de défense qui vont surprendre".
Selon lui, une intervention militaire "servira les intérêts d'Israël et en deuxième lieu du Front al-Nosra", groupe armé jihadiste combattant avec les rebelles et qui a prêté allégeance à Al-Qaïda.
M. Mouallem a aussi "mis au défi" les pays prêts à frapper "de montrer ce qu'ils ont comme preuves" du recours à des armes chimiques.
Allié de Damas, Moscou a haussé le ton contre Washington, prévenant qu'une action armée aurait des conséquences "catastrophiques" pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Cela menacerait "la sécurité et la stabilité de la région", a ajouté l'Iran, qui soutient aussi la Syrie.
Dans le camp opposé, l'Arabie saoudite, qui appuie les rebelles, a appelé à une action "ferme et sérieuse" contre Damas, que la Ligue arabe a accusé d'être derrière l'attaque chimique du 21 août.
Enfin, Israël, voisin de la Syrie, lui a promis une riposte "violente" si elle l'attaquait.
Lors d'une réunion à Amman de hauts responsables militaires occidentaux et de la région, le représentant jordanien a averti que son pays ne servirait pas de "rampe de lancement" à une opération armée.
Les habitants de Damas vivent dans la peur
Le quotidien du Vatican, l'Osservatore Romano, a de son côté déploré la préparation d'une intervention sans attendre les résultats de la mission de l'ONU en cours en Syrie.
De fait, des experts des Nations unies sont près de Damas et enquêtent sur l'attaque chimique, qui, selon l'opposition, a tué des centaines de personnes le 21 août à Moadamiyat al-Cham et dans la Ghouta orientale, deux régions contrôlées par les rebelles à l'ouest et à l'est de Damas. Malgré des tirs sur leur convoi, ils se sont rendus lundi à Mouadamiyat al-Cham, où ils ont effectué, selon l'ONU, une collecte "productive" de preuves.
Ils devaient continuer mardi, mais leur mission a été repoussée à mercredi faute, selon M. Mouallem, de garanties des rebelles sur leur sécurité. Les insurgés ont nié ces accusations.
Dans la capitale syrienne, la perspective d'une intervention militaire imminente a semé la peur.
"Ils vont frapper Mazzé, j'en suis sûre, c'est une cible sensible", a affirmé Jihane, une femme résidant près de l'aéroport militaire de Mazzé, le plus important de Syrie, qui a décidé de plier bagage. "J'ai envoyé ma femme au marché et elle a acheté en grande quantité de la viande, des tomates, du pain et des pâtes", confie Malek, un vendeur.
Les cours du pétrole ont bondi à New York, les investisseurs craignant qu'une action militaire en Syrie ne perturbe la production et le transport d'or noir au Moyen-Orient.
Crise en Syrie: les Israéliens s’équipent en masques à gaz

Des israéliens viennent prendre des masques à gaz distribués à Jérusalem, le 26 août 2013 (Photo Menahem Kahana. AFP)
Libération
Craignant les conséquences d’une intervention militaire étrangère contre la Syrie, les Israéliens se hâtaient de s’équiper en masques à gaz, même si le risque d’attaques de représailles contre le territoire israélien est considéré comme faible.
«Depuis le début de la semaine (démarrant le dimanche en Israël, ndrl), il y a eu quatre fois plus d’appels que d’habitude vers notre centre de renseignements, une augmentation significative», a déclaré à l’AFP une porte-parole des services postaux israéliens, qui distribuent les masques à gaz.
Les commandes actuelles qui doivent être livrées par courrier sont supérieures de 300% à la «normale», a-t-elle précisé.
La porte-parole a par ailleurs fait état d’une légère hausse du nombre de personnes visitant les centres de distribution, sans en préciser le nombre.
Les premières distributions de masques à gaz au grand public israélien remontent en 1991 lorsque l’Irak de Saddam Hussein avait tiré 39 missiles Scud sur Israël, alors qu’une coalition conduite par les Etats-Unis lançait l’opération «Tempête du désert», après l’invasion par Bagdad du Koweït.
Des experts israéliens affirment cependant que les risques d’une attaque similaire de la part du régime syrien ou du mouvement chiite libanais Hezbollah, son allié, sont «faibles».
«Mais les responsables de la Défense sont préparés à cette éventualité», a assuré la correspondante en charge des affaires militaires sur la radio publique, Carmela Menashe.
Les Etats-Unis et leurs alliés semblent de plus en plus déterminés à lancer une frappe contre le régime syrien, accusé d’être responsable d’une attaque chimique près de Damas le 21 août.
Le régime syrien a promis mardi de se défendre en cas d’intervention. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait assuré pour sa part fin avril que les alliés du président Bachar al-Assad ne permettraient «pas que ce pays tombe entre les mains des Etats-Unis, d’Israël ou des groupes takfiri (extrémistes sunnites)».
Le vice-ministre de la Défense Danny Danon a mis en garde contre toute attaque.
«Si Israël est attaqué, nous réagirons, cela n’est pas nouveau (...) En cas de réponse, elle sera sérieuse, tous nos ennemis de la région en sont conscients», a-t-il averti sur la radio publique.
Israël estime que le Hezbollah dispose d’un arsenal de 60.000 roquettes et missiles au Liban voisin.
En juillet 2006, une guerre avait opposé l’armée israélienne au Hezbollah pendant 33 jours, donnant lieu au tir de milliers de missiles depuis le Liban vers l’Etat hébreu.
Ce conflit avait fait 1.200 morts --principalement des civils-- au Liban et détruit des régions entières, tandis que 60 Israéliens --41 civils et 19 soldats-- avaient été tués.
«Israël est préparé à la possibilité que d’autres acteurs, comme le Hezbollah, agissent depuis le Liban», a estimé Mme Menashe.
«Cette possibilité est cependant faible (...) en raison essentiellement de l’opposition à l’intérieur du Liban aux activités du Hezbollah et à son engagement en Syrie» aux côtés des troupes de Bachar al-Assad, a-t-elle ajouté.
Face au risque d’escalade, une délégation de hauts responsables de la défense israélienne a été reçu lundi à la Maison Blanche.

«Depuis le début de la semaine (démarrant le dimanche en Israël, ndrl), il y a eu quatre fois plus d’appels que d’habitude vers notre centre de renseignements, une augmentation significative», a déclaré à l’AFP une porte-parole des services postaux israéliens, qui distribuent les masques à gaz.
Les commandes actuelles qui doivent être livrées par courrier sont supérieures de 300% à la «normale», a-t-elle précisé.
La porte-parole a par ailleurs fait état d’une légère hausse du nombre de personnes visitant les centres de distribution, sans en préciser le nombre.
Les premières distributions de masques à gaz au grand public israélien remontent en 1991 lorsque l’Irak de Saddam Hussein avait tiré 39 missiles Scud sur Israël, alors qu’une coalition conduite par les Etats-Unis lançait l’opération «Tempête du désert», après l’invasion par Bagdad du Koweït.
Des experts israéliens affirment cependant que les risques d’une attaque similaire de la part du régime syrien ou du mouvement chiite libanais Hezbollah, son allié, sont «faibles».
«Mais les responsables de la Défense sont préparés à cette éventualité», a assuré la correspondante en charge des affaires militaires sur la radio publique, Carmela Menashe.
Les Etats-Unis et leurs alliés semblent de plus en plus déterminés à lancer une frappe contre le régime syrien, accusé d’être responsable d’une attaque chimique près de Damas le 21 août.
Le régime syrien a promis mardi de se défendre en cas d’intervention. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait assuré pour sa part fin avril que les alliés du président Bachar al-Assad ne permettraient «pas que ce pays tombe entre les mains des Etats-Unis, d’Israël ou des groupes takfiri (extrémistes sunnites)».
Le vice-ministre de la Défense Danny Danon a mis en garde contre toute attaque.
«Si Israël est attaqué, nous réagirons, cela n’est pas nouveau (...) En cas de réponse, elle sera sérieuse, tous nos ennemis de la région en sont conscients», a-t-il averti sur la radio publique.
Israël estime que le Hezbollah dispose d’un arsenal de 60.000 roquettes et missiles au Liban voisin.
En juillet 2006, une guerre avait opposé l’armée israélienne au Hezbollah pendant 33 jours, donnant lieu au tir de milliers de missiles depuis le Liban vers l’Etat hébreu.
Ce conflit avait fait 1.200 morts --principalement des civils-- au Liban et détruit des régions entières, tandis que 60 Israéliens --41 civils et 19 soldats-- avaient été tués.
«Israël est préparé à la possibilité que d’autres acteurs, comme le Hezbollah, agissent depuis le Liban», a estimé Mme Menashe.
«Cette possibilité est cependant faible (...) en raison essentiellement de l’opposition à l’intérieur du Liban aux activités du Hezbollah et à son engagement en Syrie» aux côtés des troupes de Bachar al-Assad, a-t-elle ajouté.
Face au risque d’escalade, une délégation de hauts responsables de la défense israélienne a été reçu lundi à la Maison Blanche.
Attaques chimiques : le renseignement américain a écouté des conversations de l'armée syrienne
AFP

Les services de renseignement américains ont écouté un responsable du ministère syrien de la Défense "en panique" au cours "de conversations téléphoniques avec le chef de l'unité des armes chimiques", après l'attaque de la semaine dernière, rapporte mardi le magazine Foreign Policy.
"Lundi dernier, dans les heures qui ont suivi la terrifiante attaque chimique à l'est de Damas, un responsable du ministère syrien de la Défense a eu des conversations téléphoniques paniquées avec le chef de l'unité des armes chimiques, demandant des réponses sur la frappe à l'agent neurotoxique qui a tué plus de 1.000 personnes", selon le magazine.
"Ces conversations ont été écoutées par les services de renseignement américains", a affirmé le magazine dans un communiqué. "C'est la principale raison pour laquelle les responsables américains disent maintenant qu'ils sont certains que ces attaques sont l'oeuvre du régime de Bachar al-Assad et pourquoi l'armée américaine s'apprête à attaquer ce régime dans les jours à venir".
L'information est révélée alors que les forces américaines se préparent à frapper la Syrie, bien que les alliés occidentaux soulignent que le but n'est pas de renverser le régime actuel mais de punir le gouvernement de Bachar al-Assad pour avoir employé des armes chimiques contre des populations civiles.
Les bases pour une intervention militaire ont été présentées par le vice-président américain Joe Biden qui a déclaré en premier que les attaques chimiques de la semaine passée tuant des centaines de personnes, ne pouvaient avoir été perpétrées que par les forces de Bachar al-Assad.
L'Etat islamique en Irak et au Levant (EILL), branche irakienne d'Al-Qaida, a revendiqué une récente vague d'attentats qui a fait plus de 80 morts en deux jours lors de la fête de l'Aïd marquant la fin du ramadan.
Peu à peu, l'Irak retourne à la guerre civile, qui avait culminé entre 2005 et 2008. Le mois de juillet est, avec un millier de morts, le plus meurtrier depuis cinq ans. Depuis début 2013, plus de 3 700 personnes ont péri dans des attentats.
La stratégie de l'EIIL consiste à entraîner le pays dans un cycle infernal de violences confessionnelles et ethniques, qui fait le terreau de sa propagande antichiite, antichrétienne et antikurde. La rhétorique et la logique utilisées par l'actuel chef du mouvement, Abou Bakr Al-Baghdadi, sont les mêmes que celles d'Abou Moussab Al-Zarkaoui, le chef historique d'Al-Qaida en Mésopotamie, tué dans un raid aérien américain en juin 2006.
"Lundi dernier, dans les heures qui ont suivi la terrifiante attaque chimique à l'est de Damas, un responsable du ministère syrien de la Défense a eu des conversations téléphoniques paniquées avec le chef de l'unité des armes chimiques, demandant des réponses sur la frappe à l'agent neurotoxique qui a tué plus de 1.000 personnes", selon le magazine.
"Ces conversations ont été écoutées par les services de renseignement américains", a affirmé le magazine dans un communiqué. "C'est la principale raison pour laquelle les responsables américains disent maintenant qu'ils sont certains que ces attaques sont l'oeuvre du régime de Bachar al-Assad et pourquoi l'armée américaine s'apprête à attaquer ce régime dans les jours à venir".
L'information est révélée alors que les forces américaines se préparent à frapper la Syrie, bien que les alliés occidentaux soulignent que le but n'est pas de renverser le régime actuel mais de punir le gouvernement de Bachar al-Assad pour avoir employé des armes chimiques contre des populations civiles.
Les bases pour une intervention militaire ont été présentées par le vice-président américain Joe Biden qui a déclaré en premier que les attaques chimiques de la semaine passée tuant des centaines de personnes, ne pouvaient avoir été perpétrées que par les forces de Bachar al-Assad.
Les inspecteurs de l'ONU reprennent leur mission en Syrie

Le 26 août, un spécialiste des armes chimiques de l'ONU examine le site d'une des attaques menées le 21 août en banlieue de Damas. (Photo stringer. Reuters)
heure par heure : http://www.liberation.fr/monde/2013/08/28/en-direct-les-inspecteurs-de-l-onu-reprennent-leur-mission-en-syrie_927623?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter
Ces experts sont chargés de mener l'enquête sur l'attaque chimique menée le 21 août près de Damas, tandis que les pays occidentaux préparent une possible riposte militaire.
Libération
L'essentiel
• Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France ont annoncé mardi être prêts à une intervention militaire en Syrie, en réaction à l'attaque au gaz menée la semaine dernière dans les faubourgs de Damas.
• La France doit réunir ce mercredi un conseil de défense autour de François Hollande pour faire le point sur la situation. Le parlement britannique se rassemble quant à lui jeudi pour voter sur l'attitude que Londres adoptera.
• Sur le terrain, les inspecteurs de l'ONU doivent reprendre aujourd'hui leur mission visant à faire la lumière sur l'attaque chimique qui, selon l’opposition, avait fait plus de 1 300 morts dans la Ghouta orientale, majoritairement des femmes et des enfants.
• La journée de mardi a été marquée par une forte intensification de l'activité diplomatique, par une rhétorique belliqueuse dans les pays occidentaux et la défense du régime syrien en Russie. Damas fait pour sa part vœu de riposter à toute attaque.
A lire aussi : Syrie : l’Occident sur le pied de guerre
9h20. Le Premier ministre britannique David Cameron et le président américain Barack Obama, qui se sont entretenus mardi au téléphone sur la Syrie, «n’ont aucun doute sur la responsabilité du régime d’Assad» dans l'«attaque chimique» du 21 août, indique Downing Street. Les deux dirigeants ont «discuté davantage de la réponse importante à apporter à l’attaque chimique de la semaine dernière en Syrie», selon un communiqué du bureau de Cameron.
Ils «ont convenu que toutes les informations disponibles confirment qu’une attaque chimique a eu lieu (...). Et ils ont tous les deux convenu qu’il n’y avait aucun doute sur la responsabilité du régime d’Assad», le président syrien, précise Downing Street.
9h10. Les enquêteurs de l’ONU se sont dirigés mercredi vers un des sites de l’attaque chimique présumée imputée au régime syrien, après avoir suspendu mardi leur mission pour des raisons de sécurité.
Un photographe de l'AFP a vu les inspecteurs, qui sont basés à Damas, partir à bord d’un convoi de six voitures de l’ONU. On ignore vers quel site ils se dirigeaient.
8h20. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov prévient qu’une solution militaire en Syrie déstabiliserait le pays et le Moyen-Orient, indique mercredi dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères. Lors d’une conversation téléphonique mardi avec l’envoyé spécial de la Ligue arabe et de l’ONU, Lakhdar Brahimi, «Sergueï Lavrov a insisté sur le fait qu’il n’y avait pas d’alternative à une solution politico-diplomatique en Syrie, en remarquant que les tentatives de solution militaire ne mèneraient qu’à une déstabilisation supplémentaire de la situation dans le pays et la région.»
La Russie évacue par avion plus d'une centaine de personnes de Syrie
AFP
La Russie a évacué depuis mardi 116 Russes et citoyens d'autres ex-républiques soviétiques à bord de deux avions du ministère des Situations d'urgence, a indiqué mercredi ce dernier.
Le premier avion, un Iliouchine 76, a ramené mardi soir de Lattaquié (ouest de la Syrie) 89 personnes, selon un communiqué du ministère.
"Parmi eux se trouvent 75 citoyens russes, essentiellement des femmes et des enfants", a déclaré le porte-parole du ministère, Mme Irina Rossious, citée dans le communiqué.
Neuf Bélarusses et cinq Ukrainiens ont aussi été évacués à bord de cet appareil, qui avait amené en Syrie 20 tonnes d'aide humanitaire. Un deuxième avion, un Iliouchine 62, a décollé mercredi matin de Lattaquié avec 27 Russes à bord, a indiqué Mme Rossious. Lattaquié est une ville portuaire située dans le fief du clan du président Bachar al-Assad.
Le premier avion, un Iliouchine 76, a ramené mardi soir de Lattaquié (ouest de la Syrie) 89 personnes, selon un communiqué du ministère.
"Parmi eux se trouvent 75 citoyens russes, essentiellement des femmes et des enfants", a déclaré le porte-parole du ministère, Mme Irina Rossious, citée dans le communiqué.
Neuf Bélarusses et cinq Ukrainiens ont aussi été évacués à bord de cet appareil, qui avait amené en Syrie 20 tonnes d'aide humanitaire. Un deuxième avion, un Iliouchine 62, a décollé mercredi matin de Lattaquié avec 27 Russes à bord, a indiqué Mme Rossious. Lattaquié est une ville portuaire située dans le fief du clan du président Bachar al-Assad.
Irak : plus de 30 morts et 100 blessés après une série d'explosions à Bagdad
Le Monde.fr avec AFP
Au moins 32 personnes ont été tuées et plus d'une centaine d'autres blessées, mercredi 28 août, dans une nouvelle vague d'attentats à la bombe à Bagdad, selon des sources médicales et policières.
Ces nouveaux attentats ont suivi le même modus operandi que les centaines d'autres qui ont frappé la capitale irakienne depuis plusieurs mois : une dizaine de voitures piégées ont explosé presque au même moment, visant différents quartiers de la capitale, principalement à majorité chiite. Dimanche, 48 personnes sont mortes dans des attentats similaires dans la région de Bagdad et dans les villes du nord du pays.L'Etat islamique en Irak et au Levant (EILL), branche irakienne d'Al-Qaida, a revendiqué une récente vague d'attentats qui a fait plus de 80 morts en deux jours lors de la fête de l'Aïd marquant la fin du ramadan.
Peu à peu, l'Irak retourne à la guerre civile, qui avait culminé entre 2005 et 2008. Le mois de juillet est, avec un millier de morts, le plus meurtrier depuis cinq ans. Depuis début 2013, plus de 3 700 personnes ont péri dans des attentats.
La stratégie de l'EIIL consiste à entraîner le pays dans un cycle infernal de violences confessionnelles et ethniques, qui fait le terreau de sa propagande antichiite, antichrétienne et antikurde. La rhétorique et la logique utilisées par l'actuel chef du mouvement, Abou Bakr Al-Baghdadi, sont les mêmes que celles d'Abou Moussab Al-Zarkaoui, le chef historique d'Al-Qaida en Mésopotamie, tué dans un raid aérien américain en juin 2006.
Lire l'analyse : "Al-Qaida cherche à exporter le chaos irakien en Syrie"
Allocution du président de la République à l’occasion de la Conférence des Ambassadeurs
Syrie : le Parlement français convoqué en session extraordinaire mercredi 4 septembre
L'information a été donnée par le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies. Un Conseil de défense se tient ce mercredi midi autour du président François Hollande. Il s'agit de déterminer la position de la France dans une éventuelle intervention militaire contre le régime syrien.
Ayrault accusé de "manque de courage" ou salué comme un "démineur"

Les avis sont contrastés après l'annonce de la réforme des retraites par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, accusé de "manque de courage politique" par certains éditorialistes mais salué comme un "démineur" par d'autres. (c) Afp
Paris (AFP) - Les avis sont contrastés après l'annonce de la réforme des retraites par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, accusé de "manque de courage politique" par certains éditorialistes mais salué comme un "démineur" par d'autres.
Gaëtan de Capele dans Le Figaro estime que "faute de courage politique, cette réforme se résume donc, comme on le craignait, à un renvoi de l’allongement de la durée de cotisation aux calendes grecques et à une nouvelle hausse des prélèvements.(...) le gouvernement a choisi – c’est une manie - de ponctionner encore la fiche de salaire des Français et d’alourdir encore un peu les charges des entreprises", déplore-t-il.
De son côté, Henry Lauret dans Le Télégramme juge que " mécaniquement opportuniste, politiquement habile, la réforme des retraites siglée Ayrault renforce le chef d’une majorité viscéralement chamailleuse qui y trouvera sans doute quelque apaisement momentané." Et de saluer le savoir faire de Jean-Marc Ayrault : "le démineur de Matignon ne doit pas être mécontent de son tour de passe-passe."
Dans La Croix, Dominique Quinio note que "le gouvernement a choisi la prudence et de ne pas s’attaquer aux dossiers les plus polémiques." "La situation économique, malgré les quelques signes de reprise de la croissance, aurait tout à perdre d’un grave désordre social", reconnaît-elle.
S'il croit que "dans ses "arbitrages", Jean-Marc Ayrault a manifestement voulu contenter un peu tout le monde", Hervé Favre(La Voix du Nord) suppose qu'"en abattant son jeu dès hier soir, Jean-Marc Ayrault a aussi cherché à désamorcer la mobilisation syndicale avant la journée d’action prévue le 10 septembre.'
Raymond Couraud de L'Alsace a bien noté que le Premier ministre précisait "qu’il faudra bien de temps à autre +remettre le dossier en chantier+. " "C’est de bonne guerre. Tous les gouvernements l’ont fait, à la manière de nos anciens qui juraient que la guerre de 14 serait "la der des der", avoue-t-il.
"Cela revient presque à un succès politique, dans la mesure où la CFDT et le patronat ont été enrôlés dans une forme de coalition des pragmatismes.(...)", calcule Philippe Waucampt dans Le Républicain Lorrain.
"Contrairement à ce qu'a affirmé Jean-Marc Ayrault, cette réforme n'est pas juste, puisqu'elle ne réduit pas les inégalités de départ entre régimes, mais elle est habile", assure Jacques Camus (La Montagne Centre Presse).
"En tout cas, le front social, qu’on imaginait "explosif" avec un dossier comme celui des retraites, vient d’être momentanément désamorcé. On dira qu’il est sans doute plus difficile de négocier avec Al-Assad qu’avec Gattaz, Mailly. Ou même Mélenchon. Quoique…" ironise Jean-Claude Souléry de La Dépêche du Midi.
Gaëtan de Capele dans Le Figaro estime que "faute de courage politique, cette réforme se résume donc, comme on le craignait, à un renvoi de l’allongement de la durée de cotisation aux calendes grecques et à une nouvelle hausse des prélèvements.(...) le gouvernement a choisi – c’est une manie - de ponctionner encore la fiche de salaire des Français et d’alourdir encore un peu les charges des entreprises", déplore-t-il.
De son côté, Henry Lauret dans Le Télégramme juge que " mécaniquement opportuniste, politiquement habile, la réforme des retraites siglée Ayrault renforce le chef d’une majorité viscéralement chamailleuse qui y trouvera sans doute quelque apaisement momentané." Et de saluer le savoir faire de Jean-Marc Ayrault : "le démineur de Matignon ne doit pas être mécontent de son tour de passe-passe."
Dans La Croix, Dominique Quinio note que "le gouvernement a choisi la prudence et de ne pas s’attaquer aux dossiers les plus polémiques." "La situation économique, malgré les quelques signes de reprise de la croissance, aurait tout à perdre d’un grave désordre social", reconnaît-elle.
S'il croit que "dans ses "arbitrages", Jean-Marc Ayrault a manifestement voulu contenter un peu tout le monde", Hervé Favre(La Voix du Nord) suppose qu'"en abattant son jeu dès hier soir, Jean-Marc Ayrault a aussi cherché à désamorcer la mobilisation syndicale avant la journée d’action prévue le 10 septembre.'
Raymond Couraud de L'Alsace a bien noté que le Premier ministre précisait "qu’il faudra bien de temps à autre +remettre le dossier en chantier+. " "C’est de bonne guerre. Tous les gouvernements l’ont fait, à la manière de nos anciens qui juraient que la guerre de 14 serait "la der des der", avoue-t-il.
"Cela revient presque à un succès politique, dans la mesure où la CFDT et le patronat ont été enrôlés dans une forme de coalition des pragmatismes.(...)", calcule Philippe Waucampt dans Le Républicain Lorrain.
"Contrairement à ce qu'a affirmé Jean-Marc Ayrault, cette réforme n'est pas juste, puisqu'elle ne réduit pas les inégalités de départ entre régimes, mais elle est habile", assure Jacques Camus (La Montagne Centre Presse).
"En tout cas, le front social, qu’on imaginait "explosif" avec un dossier comme celui des retraites, vient d’être momentanément désamorcé. On dira qu’il est sans doute plus difficile de négocier avec Al-Assad qu’avec Gattaz, Mailly. Ou même Mélenchon. Quoique…" ironise Jean-Claude Souléry de La Dépêche du Midi.

ECONOMIE
Cette nuit en Asie : Pékin fait miroiter des réformes ambitieuses
Le Congrès du PC chinois va se tenir cette année en novembre sous le signe des réformes en profondeur et des mesures fortes.
Le Congrès du PC chinois va se tenir cette année en novembre sous le signe des réformes en profondeur et des mesures fortes. AFP PHOTO/Mark RALSTON - AFP
Le Congrès automnal du Parti communiste chinois se tient traditionnellement au mois d’octobre. Mais cette année, comme en 2012, il se déroulera en novembre, d’après un communiqué publié hier soir à Pékin. L’an dernier, l’explication de cette date tardive ne faisait pas de doute : en pleine crise de régime, liée à la disgrâce d’un des piliers du système, Bo Xilai, le Parti devait d’abord mettre de l’ordre dans ses rangs avant de tenter d’afficher son unité devant les caméras. Cette année, le scénario est différent. Après être convenus, hier, de se réunir en novembre, les dirigeants centraux du Parti ont mis l’accent sur la nécessité de réformes en profondeur en Chine. Bien qu’ils se soient gardés d’établir un lien logique entre ces deux déclarations successives, les médias y voient le signe de la volonté de Pékin d’annoncer, lors du prochain congrès, des mesures fortes. Depuis qu’ils ont pris leurs fonctions, les nouveaux dirigeants affichent leur réformisme, et multiplient les initiatives sur des fronts variés. Mais pour l’instant, ils ne se sont pas attaqués aux sujets les plus épineux, et les plus essentiels pour débloquer le potentiel de croissance du pays. Pour tous les spécialistes de la Chine, c’est lors du prochain congrès que les mesures fortes devraient être annoncées. En repoussant cette échéance, Pékin accentue un peu plus les attentes.
L’internet chinois sous l’emprise croissante du régime
Les autorités chinoises ont identifié la source potentielle des menaces les plus déstabilisantes : internet. C’est la conclusion qui s’impose au vu de la vague de fermeture de sites internet, de comptes de microblog et d’arrestations intervenue ces derniers jours. Hier, deux personnes étaient interpellées dans la province du Zhejiang (limitrophe à Shanghai), qui annonçait par ailleurs avoir fermé 1.978 sites, et bloqué 207 comptes « Weibo » -l’équivalent chinois de Twitter. Les autres provinces ne sont pas en reste : dans le Hebei, aujourd’hui, on annonce avoir fermé 9 sites, traité 124 rumeurs sur internet et arrêté 11 personnes. Dans le Shanxi, 49 personnes ont été arrêtées, et 144 dossiers traités. Une campagne appuyée par le pouvoir central, comme en témoigne un éditorial de l’agence officielle Xinhua qui, hier, appelait à lutter contre la propagation des rumeurs infondées sur le web. Dans leur combat contre la liberté de parole sur le web, les autorités utilisent, depuis le début, la même technique de communication : elles mettent en exergue des affaires d’escroquerie ou des rumeurs qui se sont révélées fausses pour mieux légitimer la reprise en main du web.
La Syrie, coup dur pour les bourses asiatiques
Tokyo en baisse de 2,32% à la mi-séance, Hong Kong à -1,75%, Shanghai en léger repli, de même que Séoul ou Singapour : pas une place financière asiatique n’évoluait en territoire positif, ce matin. En cause : les inquiétudes autour d’une possible intervention américaine en Syrie, aux conséquences incertaines sur le prix du baril de pétrole. S’y ajoutent les interrogations persistantes sur la façon dont la Banque centrale américaine (FED) compte mettre fin à sa politique monétaire ultra-accommodante. Alors que de nombreux pays émergents, dont la Chine, ont maintes fois protesté contre cette politique qui aurait, selon eux, provoqué un afflux de liquidités et une vague d’inflation dans leurs pays, nombreux sont ceux qui s’inquiètent aujourd’hui d’un phénomène inverse. Le vice-ministre des Finances, Zhu Guangyao, a exhorté Washington, hier, à la prudence dans la façon dont il va mettre un terme à son « assouplissement quantitatif », afin de ne pas trop déstabiliser les économies émergentes.
Corruption : Petrochina dans la tourmente
En matière de lutte contre la corruption, Pékin a décidé de frapper fort. Ou plutôt : Pékin a décidé de faire passer le message qu’il frappe fort… En témoigne la mise en cause de quatre membres de l’équipe de direction du géant pétrolier Petrochina. Souvent accusé de s’en prendre exclusivement aux « petits poissons », le régime chinois attaque, cette fois, la première entreprise chinoise par sa capitalisation. Alors que l’un des vice-présidents de Petrochina a été accusé il y a deux jours, trois nouveaux membres de la direction du groupe ont démissionné ce matin, sous le coup d’une enquête, ce qui a fait chuter le titre Petrochina de près de 5% à la Bourse de Hong Kong. Alors que Xi Jinping, le chef de l’Etat, a jugé publiquement que la corruption représentait un risque pour la légitimité même du Parti communiste, son équipe multiplie les enquêtes dans ce domaine. La médiatisation exceptionnelle du récent procès de Bo Xilai est une illustration de cette volonté de transparence. Mais alors que Bo Xilai a été démis de ses fonctions sous l’ère Hu Jintao, les nouveaux dirigeants chinois cherchent aujourd’hui à faire éclater de nouvelles affaires, comme celle qui a fait tomber, au début de l’été, Liu Tienan, l’un des piliers de la NDRC, une commission centrale extrêmement puissante en matière économique.
Le Sénat doit examiner en octobre la future loi sur l'indépendance de l'audiovisuel public.
Dernière ligne droite pour la réforme de l'audiovisuel
Le Sénat doit examiner en octobre la future loi sur l'indépendance de l'audiovisuel public.
Le CSA est pressé de récupérer les pouvoirs de l'Hadopi.
En cette année 2013, c'est sous le signe de la réglementation qu'est placée la rentrée des médias. Une loi sur l'indépendance de l'audiovisuel public à l'automne, une grande loi audiovisuelle début 2014, une taxe sur les objets connectés, de nouvelles règles publicitaires à la télévision... Cela fait des années que le secteur n'avait pas connu un tel chambardement. L'aube d'une nouvelle ère ? Il revient au gouvernement d'en décider. Lui seul détient la clef : on pourra déduire l'étendue de son ambition en matière de politique audiovisuelle, des mesures qui seront arbitrées. Après le long temps de la réflexion (rapport Lescure sur l'acte II de l'exception culturelle, Assises de l'audiovisuel, mission Vallet sur les relations entre producteurs de programmes et chaînes de télévision...), vient en tout cas celui de l'action.
Rendez-vous en octobre
D'abord en octobre, avec l'arrivée au Sénat de la discussion sur la loi relative à l'indépendance de l'audiovisuel public, votée par l'Assemblée nationale en juillet. Elle vise à défaire l'une des réformes de l'ère Sarkozy, en rendant au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) le pouvoir de nommer les présidents des groupes audiovisuels publics.
Celui-ci pourra d'ailleurs exercer son nouveau pouvoir dès mai 2014 avec la désignation du successeur de Jean-Luc Hees à la présidence de Radio France. Le Sénat doit aussi confirmer les nouveaux pouvoirs confiés au CSA, qui apparaît aujourd'hui comme le grand gagnant de la réforme audiovisuelle en cours. Son nouveau président depuis janvier, Olivier Schrameck, veut notamment pouvoir décider du passage d'une chaîne payante de la TNT vers le gratuit. Et il est en bonne voie de l'obtenir, ce qui pourrait faire les affaires de LCI, voire de Paris Première.
Autre grande réforme pour le CSA : le transfert en son sein des pouvoirs de l'Hadopi. Ce qui va lui donner, en quelque sorte, un pouvoir de régulation de l'internet. Tout un symbole. Les débats promettent d'être houleux avec la sphère Internet. Cette mesure pourrait faire partie de la grande loi audiovisuelle appelée de ses voeux par le gouvernement pour début 2014. A moins que le CSA ne soit doté de ce nouveau pouvoir beaucoup plus tôt. Il est en effet question d'essayer de faire passer cette mesure dans la loi sur l'indépendance de l'audiovisuel public, à l'automne. Un pari risqué. Mais cela serait un vrai coup politique pour le gouvernement.
Toutes ces réformes se feront aussi avec un objectif budgétaire : le gouvernement pourrait ponctionner un peu moins de 100 millions d'euros sur le Centre national du cinéma. Et il espère au moins 3,5 milliards d'euros de la vente aux opérateurs télécoms de fréquences actuellement aux mains des chaînes de télé.
Les femmes ne sont à l'origine que de 30 % des créations d'entreprises. Un nombre trop faible selon le gouvernement, qui souhaite l'élever de dix points d'ici à la fin du quinquennat et qui a pour cela présenté, mardi 27 août, un plan de sensibilisation à l'entrepreneuriat au féminin.
Les femmes encouragées par l'Etat à créer des entreprises
Le Monde.fr avec AFP

Trois ministres, Najat Vallaud-Belkacem (droits des femmes), Geneviève Fioraso (enseignement supérieur et recherche) et Fleur Pellerin (PME, innovation et économie numérique), ont détaillé ce plan devant un parterre de femmes chefs d'entreprises réunies dans l'entreprise Talentia Software à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), mardi.
DÈS LA SIXIÈME
Actuellement, le parcours de la créatrice d'entreprise s'apparente encore trop souvent à un "parcours de la combattante", ont constaté les participantes, tandis que "seule une sur dix des entreprises innovantes nouvellement créées sont dirigées par des femmes". La France a pris du retard par rapport à d'autres pays : en 2011, "3 % des Françaises de 18-64 ans ont créé une entreprise ou repris une entreprise récemment créée, comparé à 10 % aux Etats-Unis", a souligné Najat Vallaud-Belkacem.
Parmi les obstacles rencontrés par les femmes figurent "une faible incitation tout au long de leur scolarité à l'esprit d'entreprise". Pour que l'entrepreneuriat soit désormais présenté comme "une voie ouverte aux femmes autant qu'aux hommes", des actions de sensibilisation seront développées dans les collèges à partir de la classe de sixième, dans les lycées et dans l'enseignement supérieur, progressivement, à partir de la rentrée.
SOLUTIONS POUR LA GARDE D'ENFANTS, PRÊTS BANCAIRES...
Pour simplifier l'accès à l'information des femmes souhaitant créer ou reprendre une entreprise, un "site de référence" sera créé en octobre. Leur accompagnement sera "renforcé", avec des "plans d'action régionaux" associant divers partenaires, parmi lesquels la Caisse des dépôts et la Banque publique d'investissement (Bpifrance). Il s'agira par exemple de les aider à trouver des solutions à la garde d'enfants, un local pour installer leur entreprise, etc.
Pour faciliter l'accès des créatrices d'entreprises au financement, des "solutions de financement spécifiques" seront mises en place avec Bpifrance Investissement, tandis que "la visibilité et les moyens du Fonds de garantie à l'initiative des femmes [FGIF] seront renforcés et déclinés dans les quartiers de la politique de la ville". Ce fonds, qui "pour un euro garanti entraîne environ sept euros de prêts bancaires", voit ses moyens augmenter de 25 %, permettant de mobiliser "30 à 40 millions d'euros de prêts bancaires", selon la ministre des droits des femmes.
Un fonds expérimental partenarial, associant la Caisse des dépôts, les conseils régionaux, les organismes consulaires et les banques privées, sera créé dans trois régions (Poitou-Charentes, Rhône-Alpes et Limousin) afin de compléter les financements, avec des participations pouvant aller jusqu'à 35 000 euros par projet. Les dispositifs de Bpifrance destinés à soutenir l'investissement dans les quartiers "accorderont une attention particulière aux projets portés par des femmes".
Enfin, une charte sera signée en septembre avec la Fédération bancaire française pour sensibiliser les conseillers bancaires à l'entrepreneuriat féminin. Afin de pouvoir mesurer les progrès, chacun des acteurs concernés par le soutien à l'entrepreneuriat devra publier "des statistiques sexuées".
La réforme des retraites, le chômage, la 4G : la revue de presse de l'industrie
Par Julien Bonnet
A retrouver dans cette revue de presse de l'industrie du mercredi 28 août : la réforme des retraites annoncée par Jean-Marc Ayrault décryptée, la publication des chiffres du chômage pour le mois de la juillet et la bataille de la 4G entre opérateurs à Paris.
L'annonce du projet de réforme des retraites par Jean-Marc Ayrault occupe la plupart des unes de la presse ce mercredi 28 août :"Retraites : le choix de la hausse de prélèvements", titre Les Echos, qui met en avant le choix d'augmenter les cotisations plutôt que la CSG.

"Nous cotiserons plus longtemps", constate de son côté Le Parisien - Aujourd'hui en France, qui insiste donc sur l'allongement de la durée de cotisation à 43 ans en 2035.

Même constat à la une de La Voix du Nord qui titre : "On cotisera plus... avant de travailler plus"

"Retraites : mini reforme, maxi cotisations", résume enfin Le Figaro.

Le président du Medef réagit dans les colonnes du quotidien : il qualifie le projet du gouvernement de "réforme dangereuse qui n'est pas acceptable pour nous". "À vrai dire, c'est même une non-réforme : aucun problème structurel n'est résolu. Le gouvernement ne fait que taxer, taxer", déplore Pierre Gattaz.
Interrogé par France Info, le vice-président du Medef, Jean-François Pillard, cette réforme va "à l'inverse de ce qu'il est souhaitable de faire".
Léger mieux sur le front de l'emploi
Avec l'annonce du projet de réforme des retraites, la publication des derniers chiffres du chômage est presque passée inaperçue.
En juillet, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans activité) a augmenté de 0,2% avec notamment un recul pour le troisième mois consécutif du nombre de demandeurs d'emploi de moins de 25 ans (-0,8% en juillet).
Parmi les seuls journaux à faire les gros titres sur cette actualité, l'Est Eclair se félicite de la "baisse spectaculaire du chômage dans l'Aube", une première après 20 mois consécutifs de hausse, mais souligne que le nombre d'emplois d'avenir reste "largement en deça des objectifs".

Paris, champs de bataille 4G pour les opérateurs
A lire dans Les Echos : "Mobile : la bataille de la 4G est lancée à Paris".
Une bataille de chiffres entre les opérateurs télécoms français. Avant l'ouverture de son réseau très haut débit mobile en octobre, SFR déclare par exemple plus d'antennes qu'Orange. Mais les deux opérateurs attendent surtout "de pouvoir allumer leurs antennes 800 MHz, une fréquence particulièrement efficace pour mieux pénétrer à l'intérieur des bâtiments", explique le journal économique.
Luxe, immobilier, polluants : la Chine prépare une rafale de taxes
Le pouvoir chinois planche sur une série de taxes afin d’encadrer certaines dérives.

Le nouveau pouvoir chinois a fait des réformes la pierre angulaire de sa politique économique, avec pour objectif de parvenir à une économie tirée par la consommation et non plus par les exportations, l’industrie et le crédit. Le Parti communiste tiendra en novembre une importante réunion qui fixera les priorités économiques pour la décennie à venir, avec la réforme fiscale probablement en tête d’agenda.
L’élargissement de la taxe foncière pourrait concerner Pékin mais aussi Hangzhou, Shenzhen, Qingdao et Wuhan, toutes villes où les prix de l’immobilier ont fortement grimpé. La taxe pilote expérimentée à Shanghai et Chongqing frappe actuellement les propriétaires de logements spacieux et chers.
Réforme de la TVA
L’extension de taxes sur les produits de luxe répondrait à l’objectif gouvernemental visant à décourager le luxe ostentatoire, dans le cadre plus large de la lutte contre la corruption. La taxe sur les biens polluants, elle, constituerait une réponse du pouvoir à l’inquiétude croissante des Chinois sur l’environnement, largement négligé pendant les années de croissance exponentielle du pays.
Le calcul de la taxe actuelle sur le charbon sera modifié pour porter sur les prix et non plus sur les volumes de ventes, s’alignant ainsi sur la fiscalité relative au pétrole brut et au gaz naturel, a ajouté le ministre. La refonte de cette taxe est à l’étude depuis des années mais Pékin s’est jusqu’ici abstenu, dans la crainte de prix plus élevés qui risqueraient d’entraver la croissance.
Lou Jiwei a également confirmé que la réforme de la TVA avait, comme prévu, été étendue à l’échelle du pays à la date du 1er août afin d’alléger la pression sur les entreprises. La réforme, lancée à Shanghai en 2011 et depuis étendue par étapes, sera achevée en 2015.
JUSTICE ?
Plainte contre X après les agressions de deux femmes à Colombes
Libération
La mère de l’une des deux femmes sauvagement agressées le 7 août à Colombes (Hauts-de-Seine) a déposé plainte contre X dénonçant des «négligences» dans le suivi du suspect, un détenu en semi-liberté, a-t-on appris mardi auprès de son avocat.
Dans cette affaire, le suspect, un récidiviste âgé de 26 ans, a été mis en examen et écroué une semaine environ après les faits. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Cet homme décrit comme un «prédateur» par une source policière est accusé d’avoir roué de coups une femme et d’en avoir violé une autre à deux reprises.
Au moment de la double agression, il purgeait une peine pour «conduite en état d’ivresse, conduite sans permis de conduire, recel, refus d’obtempérer, dégradation». En prison depuis août 2012, il bénéficiait du régime de semi-liberté depuis mai 2013.
La première victime, âgée de 31 ans et responsable marketing dans une entreprise de services à la personne, avait été très violemment frappée au visage vers 22H00 alors qu’elle regagnait son domicile depuis la gare de Colombes. Elle est toujours dans le coma à l’hôpital Beaujon de Clichy.
Une quarantaine de minutes plus tard, une autre jeune femme avait été violée à deux reprises sous la menace d’un couteau et s’était fait dérober son sac.
Dans sa plainte, que l’AFP a pu consulter, la mère de la première victime s’étonne, par la voie de son avocat Me Gilles-Jean Portejoie, que l’auteur présumé ait pu bénéficier du régime de semi-liberté. Une mesure qu’elle qualifie de «surprenante» alors qu’il avait déjà été condamné pour une agression sexuelle commise en juin 2009.
La plaignante dénonce également de «véritables négligences» de l’administration pénitentiaire et du juge d’application des peines dans le suivi de l’agresseur présumé.
Cet aménagement de peine lui avait été accordé pour lui permettre d’effectuer un stage dans une supérette à Colombes, explique son avocat, mais celle-ci était fermée durant tout le mois d’août, de sorte que l’auteur présumé «passait ses journées à errer dans les rues».
«On a laissé dehors un prédateur venu pour violer. La police fait son travail, mais c’est du côté de la justice que rien ne va. Je vais me battre pour ma fille et pour toutes celles qui n’ont pas la possibilité de faire éclater des scandales pareils», a par ailleurs affirmé à l’AFP la plaignante.
Tweets homophobes: enquête ouverte
Par AFP
Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris après la diffusion de messages homophobes sur Twitter, qui avait entraîné une plainte contre la plateforme de microblogging, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
Cette enquête a été ouverte le 14 août du chef de "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle" et confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) de la police judiciaire parisienne.
Cette enquête a été ouverte le 14 août du chef de "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle" et confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) de la police judiciaire parisienne.
SOCIAL
Les principales mesures de la réforme des retraites
Par Christophe Bys
Pour rééquilibrer à l'horizon 2040 le déficit des régimes de base de retraite (hors fonction publique et régimes spéciaux), le gouvernement a présenté, ce mardi 27 août, toute une série de mesures concernant différentes catégories de population.
Les retraités
Les retraites ne seront plus revalorisées le premier avril mais le premier octobre. Cette mesure rapportera 600 millions dès 2014.
La majoration de 10 % pour les parents de 3 enfants et plus qui n'était pas fiscalisée le sera désormais. En 2014, cela rapportera 1,2 milliard d'euros.
Les salariés
La cotisation vieillesse payé par les salariés augmentera de 0,15 points en 2014, puis de 0,05 en 2015, 2016 et 2017. La première année, cela représentera 1 milliard d'euros de recettes supplémentaires.
La durée de cotisations continuera à augmenter d'un trimestre tous les trois ans après 2020. En 2030, la mesure devrait rapporter 2,7 milliards et 5,6 en 2040. (A noter : cet allongement de la durée de cotisations concerne les salariés du privé, du public et des régimes spéciaux.)
Les entreprises
La cotisation vieillesse payée par les entreprises sera augmentée d'autant que celle des salariés.
Un prélèvement sera créé pour financer la pénibilité. Il sera de 0,5 milliard en 2020.
Penibilité
Création d'un compte personnel de prévention de la pénibilité en 2015 pour les salariés du privé. Un trimestre d'exposition donnera droit à un point (deux en cas d'exposition à plus d'un des 10 facteurs retenus). Ces points permettront d'obtenir des formations pour exercer un métier moins pénible, garantir un maintien de rémunération en cas de temps partiel en fin de carrière, bénéficier de trimestres pour partir plus tôt.
Selon le gouvernement, 20 % des salariés du privé sont concernés. Un régime spécial est mis en place pour les salariés proches de la retraite qui ne pourront pas accumuler assez de points.
Les femmes
Pour les femmes, des mesures sont prises. Souvent à temps partiel, les règles de validation de leurs trimestres changent et sont plus avantageuses.
Après 2020, la majoration de 10 % pour trois enfants et plus sera peu à peu transformée en majoration forfaitaire par enfant, comme le proposait le rapport Moreau.
Les congés maternité seront mieux pris en compte.
Les jeunes
Les jeunes bénéficient aussi de quelques nouveaux avantages : les trimestres travaillés par les apprentis seront valides pour la retraite, quel que soit leur niveau de rémunération.
Pour les jeunes qui suivent des études supérieures, le rachat de trimestre sera possible à tarif préférentiel. Quatre trimestres seulement pourront être rachetés.
Pierre Gattaz dénonce une «non-réforme» des retraites

Pierre Gattaz quitte l'hôtel Matignon après un entretien avec Jean-Marc Ayrault le 26 août. (Photo Lionel Bonaventure . AFP)
Le président du Medef, qui ouvre mercredi son université d'été, s'élève dans «Le Figaro» contre un gouvernement qui ne résout «aucun problème structurel» et «ne fait que taxer, taxer».
Libération
La réforme des retraites annoncée mardi soir par le gouvernement est «une non-réforme» qui «n’est pas acceptable» pour le Medef, a déclaré son président Pierre Gattaz. «C’est une réforme dangereuse qui n’est pas acceptable pour nous. A vrai dire, c’est même une "non-réforme" : aucun problème structurel n’est résolu. Le gouvernement ne fait que taxer, taxer», a déclaré Gattaz au quotidien Le Figaro à paraître mercredi.
«Les mesures annoncées ce soir par le Premier ministre sont un renoncement à régler de manière durable la question des retraites par une véritable réforme», déclare par ailleurs dans un communiqué la plus grande organisation patronale de France.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé mardi soir une réforme des retraites, financée par une hausse des cotisations sociales et prévoyant un allongement de la durée de cotisations ainsi que la mise en place d’un compte pénibilité en 2015. La hausse des cotisations patronales et salariales sera progressive sur quatre ans : 0,15 point en 2014, puis 0,05 en 2015, 2016 et 2017, soit au final 0,3 point pour les actifs comme pour les employeurs en 2017.
Jean-Marc Ayrault a promis mardi d’engager «une réforme pour que le financement de la protection sociale, et de la branche famille en particulier, pèse moins sur le coût du travail et donc sur l’emploi». «Cette évolution sera engagée dès 2014, de sorte qu’il n’y ait pas de hausse du coût du travail l’année prochaine», a précisé le chef du gouvernement.
«Cela ressemble à un marché de dupes», s’insurge Gattaz, alors qu’il avait été reçu lundi par Ayrault et doit ouvrir mercredi l’université d’été du Medef où sont attendus six ministres. «On nous fait une promesse d’une hypothétique baisse du coût du travail contre une hausse certaine des cotisations de retraite», a-t-il expliqué.
«Cela n’est pas possible. Les entreprises françaises sont asphyxiées : elles payent 100 milliards de prélèvements de plus que leurs concurrentes européennes. Si ces prélèvements ne baissent pas, elles ne pourront ni investir, ni embaucher. Ce sont les entreprises, et elles seules, qui créent de l’emploi», a-t-il déclaré.
«Le gouvernement nous rajoute 2 ou 3 milliards de surcoût avec le compte pénibilité. Or la pénibilité ne doit pas être réglée par la retraite, mais en préventif», a-t-il par ailleurs dit au Figaro.
«L’estimation préliminaire est que le problème est probablement lié à une attaque externe malveillante», a écrit Eileen Murphy, une porte-parole du New York Times, sur Twitter vers 20H30 GMT (22h30 heure de Bruxelles). «Nous travaillons pour résoudre» la panne, a-t-elle ajouté.
Selon un chercheur spécialisé dans la sécurité informatique, Matt Johansen de WhiteHat Security, l’"Armée électronique syrienne» (SAE), qui a déjà attaqué les systèmes informatiques de plusieurs médias, était à l’origine de cette panne. M. Johansen a écrit dans un tweet que les aspects techniques du site pendant la panne «font penser à l’Armée électronique syrienne», qui soutient le dirigeant syrien Bachar al-Assad.
Le compte de la SEA écrivait «média... en panne» sur son compte twitter (@official_SEA16), en y joignant un lien sur des articles relatant les problèmes du site du New York Times. Ce compte faisait également mardi allusion à une attaque contre le site de Twitter même si ce dernier fonctionnait en apparence en apparence. «@Twitter, es-tu prêt? » interrogeait le compte de l’organisation, qui écrivait plus tôt dans un autre tweet «Salut @Twitter, regarde ton domaine, il est devenu propriété de #SEA».
Dans un message sur l’un de ses blogs, Twitter explique que son «système de noms de domaines a fait l’objet d’un problème» qui a notamment touché twimg.com, un service d’images du site de microblogs.
Sans qu’il soit certain que ces problèmes informatiques viennent de pirates syriens, ils interviennent au moment où Washington et ses alliés occidentaux se sont dits convaincus que le régime syrien avait perpétré l’attaque chimique du 21 août dans la banlieue de Damas et où l’hypothèse d’une intervention militaire en Syrie se précisait.
«Les mesures annoncées ce soir par le Premier ministre sont un renoncement à régler de manière durable la question des retraites par une véritable réforme», déclare par ailleurs dans un communiqué la plus grande organisation patronale de France.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé mardi soir une réforme des retraites, financée par une hausse des cotisations sociales et prévoyant un allongement de la durée de cotisations ainsi que la mise en place d’un compte pénibilité en 2015. La hausse des cotisations patronales et salariales sera progressive sur quatre ans : 0,15 point en 2014, puis 0,05 en 2015, 2016 et 2017, soit au final 0,3 point pour les actifs comme pour les employeurs en 2017.
Lire aussi nos analyses : Retraites : une réforme habile mais timorée et Retraites : Hollande le pacificateur
«Il est irresponsable aujourd’hui d’augmenter les charges et les contraintes sur les entreprises. La situation économique de notre pays est grave, le chômage continue à augmenter», a déclaré le nouveau patron du Medef, cité par le communiqué. Le gouvernement «a fait le choix de la facilité de la fiscalité. Et donc le choix du chômage. 0,1 point de cotisation en plus, c’est 5 000 chômeurs en plus à horizon cinq ans et 10 000 à horizon dix ans», affirme au Figaro le patron des patrons.Jean-Marc Ayrault a promis mardi d’engager «une réforme pour que le financement de la protection sociale, et de la branche famille en particulier, pèse moins sur le coût du travail et donc sur l’emploi». «Cette évolution sera engagée dès 2014, de sorte qu’il n’y ait pas de hausse du coût du travail l’année prochaine», a précisé le chef du gouvernement.
«Cela ressemble à un marché de dupes», s’insurge Gattaz, alors qu’il avait été reçu lundi par Ayrault et doit ouvrir mercredi l’université d’été du Medef où sont attendus six ministres. «On nous fait une promesse d’une hypothétique baisse du coût du travail contre une hausse certaine des cotisations de retraite», a-t-il expliqué.
«Cela n’est pas possible. Les entreprises françaises sont asphyxiées : elles payent 100 milliards de prélèvements de plus que leurs concurrentes européennes. Si ces prélèvements ne baissent pas, elles ne pourront ni investir, ni embaucher. Ce sont les entreprises, et elles seules, qui créent de l’emploi», a-t-il déclaré.
«Le gouvernement nous rajoute 2 ou 3 milliards de surcoût avec le compte pénibilité. Or la pénibilité ne doit pas être réglée par la retraite, mais en préventif», a-t-il par ailleurs dit au Figaro.
Impôt sur le revenu. Indexation sur l’inflation rétablie en 2014

Indexer le barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation signifie prendre en compte la hausse des prix pour le calcul de l’impôt.
Photo : AFP
En plein débat sur le « ras-le-bol fiscal » des Français, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé mardi que le gouvernement allait limiter les hausses d’impôts en 2014, en renonçant notamment à toucher à la CSG.
Quasi-stabilisation des prélèvements obligatoires
Jean-Marc Ayrault a promis lors d’une conférence de presse une « quasi-stabilisation des prélèvements obligatoires » l’an prochain, alors que le gouvernement prévoyait jusqu’alors une nouvelle progression. D’abord, et contrairement aux hypothèses qui circulaient depuis plusieurs semaines, le gouvernement a renoncé à relever la CSG, en tout cas pour financer sa réforme des retraites.
« Le gouvernement écarte l’augmentation de la CSG : elle pèserait sur l’ensemble des ménages », a rappelé le Premier ministre. Créée en 1991 pour financer l’assurance-maladie, la Contribution sociale généralisée a en effet une assiette très large, touchant les salaires, les allocations-chômage et les retraites, de même que les revenus fonciers, les plus-values immobilières, l’assurance-vie etc.
Prendre en compte l’inflation
En deuxième lieu, le Premier ministre a annoncé que « l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu sera (it) rétablie » en 2014. Indexer le barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation signifie prendre en compte la hausse des prix pour le calcul de l’impôt. Ce mécanisme permet d’éviter qu’un contribuable ne paie davantage d’impôts par le seul jeu de l’inflation.
Cette indexation avait été levée par le gouvernement de François Fillon pour l’impôt sur les revenus 2011, payé en 2012. La gauche avait maintenu cette mesure d’austérité pour l’impôt sur les revenus 2012, que les contribuables français doivent acquitter avant le 16 septembre 2013.
La prévision actuelle d’inflation pour 2013 est selon l’Insee de 0,9 % en moyenne.
Des milliards restent encore à trouver
Pour le budget 2014, que le gouvernement doit présenter le 25 septembre, Bercy prévoit jusqu’ici 6 milliards d’impôts supplémentaires si l’on se réfère au programme présenté à Bruxelles au printemps. À ces 6 milliards s’ajoutaient 14 milliards d’économies, soit 20 milliards d’euros en tout pour réduire le déficit de la France conformément à ses engagements européens.
De plus Bercy cherche 6 autres milliards pour relayer des hausses d’impôt ponctuelles décidées l’année dernière.
Le gouvernement a maintes fois souligné que l’effort de réduction du déficit de 20 milliards cette année devait porter pour un tiers sur les prélèvements, et deux tiers sur des coupes dans les dépenses. Une proportion inversée par rapport à l’année dernière (10 milliards d’économies pour 20 milliards d’impôts supplémentaires).
SOCIETE
Le nouveau militantisme des héritiers de Martin Luther King
La mobilisation pour commémorer la marche sur Washington de 1963, samedi 24 août, a montré l'émergence d'un nouveau mouvement de défense des droits civiques. La mort du jeune Africain-Américain Trayvon Martin n'y est pas étrangère.
Ari Berman

Au Mémorial de Martin Luther King Jr : le 24 août, des dizaines de milliers de personnes s'y sont rassemblées pour commémorer la mythique marche sur Washington - AFP / Jewel Samad
Devant le Mémorial de Lincoln [le 24 août], il y avait des invités de marque comme [le ministre de la Justice] Eric Holder et des grands noms des droits civiques comme John Lewis [ancien leader du Comité de coordination non violent des étudiants (SNCC)].
Mais les personnes les plus importantes lors de cette manifestation commémorative du 50e anniversaire de la marche sur Washington s'étaient exprimées plus tôt, dans la plus grande discrétion, alors que le gros des manifestants n'était pas encore arrivé. Il y avait notamment le pasteur William Barber, président de la NAACP [Association nationale pour la promotion des personnes de couleur, principale organisation de défense des droits civiques] de Caroline du Nord et dirigeant du mouvement Moral Mondays, et Philip Agnew, directeur exécutif de Dream Defenders. Ces deux associations incarnent le nouveau visage du mouvement des droits civiques du XXIe siècle, et leurs nouveaux combats comme le droit de vote et l'impartialité de la justice. William Barber représente la tradition prophétique incarnée par Martin Luther King et Philip Agnew, le nouveau militantisme de la génération hip-hop.
Génération oubliée
"Nous sommes la génération oubliée, lançait tôt le matin à la foule massée devant le Mémorial de Lincoln Philip Agnew, 28 ans, arborant fièrement la casquette estampillée "Power" devenue emblématique de son mouvement. "Nous sommes les hors-la-loi. Nous sommes les paresseux. Nous sommes les voyous. Nous sommes cette génération que vous avez enfermée à la cave tandis que la politique se faisait à l'étage."
Après l'acquittement de George Zimmerman, le meurtrier de Trayvon Martin, le 13 juillet, Philip Agnew et d'autres jeunes de Floride ont organisé un sit-in improvisé à Miami pour protester contre la loi Stand your ground [Défendez votre territoire, une loi sur la légitime défense qui autorise à faire usage de la force dans des situations dangereuses]. Le sit-in a duré trente et un jours et a réussi à attirer l'attention des médias, avec notamment la visite de grandes figures du mouvement des droits civiques comme Jesse Jackson [révérend et premier candidat noir à l'investiture démocrate en 1984], Julian Bond [ancien président de la NAACP] et Harry Belafonte [chanteur, acteur et compagnon de route de Martin Luther King]. Aujourd'hui les Dream Defenders ont lancé une nouvelle campagne pour l'inscription sur les listes électorales de 61 500 électeurs, soit la marge de victoire du gouverneur [républicain] de Floride Rick Scott en 2010.
Cinquante-cinq membres de Dream Defenders n'ont pas hésité à faire vingt-cinq heures de bus de Miami pour participer à la commémoration à Washington. "Cette marche doit permettre de construire des ponts entre les jeunes et les générations précédentes, a confié Agnew. Nous sommes en train d'assister à un réveil du militantisme des droits civiques et à une volonté de se faire entendre par la non-violence, j'en suis convaincu." Pour Steven Pargett, directeur de la communication de l'association : "C'est un moment de grande effervescence pour les jeunes, propice au rassemblement."
"D'un mal est né un bien"
En Caroline du Nord, Barber a lancé les Moral Mondays, un mouvement politique multiracial présent sur de nombreux sujets. On n'avait rien vu de tel en Caroline du Nord depuis les années 1960, période où cet Etat avait vu la création du SNCC [un des principaux mouvements de l'époque] et les sit-in de Greensboro [en 1960, quatre étudiants noirs organisèrent un sit-in dans la cafétéria du magasin Woolworh qui refusait de servir les Noirs].
Les militants de Moral Mondays cherchent à lutter contre les politiques extrémistes promulguées par les législateurs républicains cette année, et notamment la loi électorale la plus restrictive qui soit [promulguée le 12 août, elle exige la présentation d'une pièce d'identité délivrée par le gouvernement, alors que 300 000 personnes en sont dépourvues, surtout parmi les plus défavorisés]. "La cupidité, l'agressivité et les excès de l'extrême droite nous ont permis de nous retrouver, confie Barber. D'un mal est né un bien." Par exemple, grâce à la volonté du Parti républicain de museler le vote des étudiants, "nous allons pouvoir vraiment organiser la résistance à partir de ces campus", dit Barber.
Mais les personnes les plus importantes lors de cette manifestation commémorative du 50e anniversaire de la marche sur Washington s'étaient exprimées plus tôt, dans la plus grande discrétion, alors que le gros des manifestants n'était pas encore arrivé. Il y avait notamment le pasteur William Barber, président de la NAACP [Association nationale pour la promotion des personnes de couleur, principale organisation de défense des droits civiques] de Caroline du Nord et dirigeant du mouvement Moral Mondays, et Philip Agnew, directeur exécutif de Dream Defenders. Ces deux associations incarnent le nouveau visage du mouvement des droits civiques du XXIe siècle, et leurs nouveaux combats comme le droit de vote et l'impartialité de la justice. William Barber représente la tradition prophétique incarnée par Martin Luther King et Philip Agnew, le nouveau militantisme de la génération hip-hop.
Génération oubliée
"Nous sommes la génération oubliée, lançait tôt le matin à la foule massée devant le Mémorial de Lincoln Philip Agnew, 28 ans, arborant fièrement la casquette estampillée "Power" devenue emblématique de son mouvement. "Nous sommes les hors-la-loi. Nous sommes les paresseux. Nous sommes les voyous. Nous sommes cette génération que vous avez enfermée à la cave tandis que la politique se faisait à l'étage."
Après l'acquittement de George Zimmerman, le meurtrier de Trayvon Martin, le 13 juillet, Philip Agnew et d'autres jeunes de Floride ont organisé un sit-in improvisé à Miami pour protester contre la loi Stand your ground [Défendez votre territoire, une loi sur la légitime défense qui autorise à faire usage de la force dans des situations dangereuses]. Le sit-in a duré trente et un jours et a réussi à attirer l'attention des médias, avec notamment la visite de grandes figures du mouvement des droits civiques comme Jesse Jackson [révérend et premier candidat noir à l'investiture démocrate en 1984], Julian Bond [ancien président de la NAACP] et Harry Belafonte [chanteur, acteur et compagnon de route de Martin Luther King]. Aujourd'hui les Dream Defenders ont lancé une nouvelle campagne pour l'inscription sur les listes électorales de 61 500 électeurs, soit la marge de victoire du gouverneur [républicain] de Floride Rick Scott en 2010.
Cinquante-cinq membres de Dream Defenders n'ont pas hésité à faire vingt-cinq heures de bus de Miami pour participer à la commémoration à Washington. "Cette marche doit permettre de construire des ponts entre les jeunes et les générations précédentes, a confié Agnew. Nous sommes en train d'assister à un réveil du militantisme des droits civiques et à une volonté de se faire entendre par la non-violence, j'en suis convaincu." Pour Steven Pargett, directeur de la communication de l'association : "C'est un moment de grande effervescence pour les jeunes, propice au rassemblement."
"D'un mal est né un bien"
En Caroline du Nord, Barber a lancé les Moral Mondays, un mouvement politique multiracial présent sur de nombreux sujets. On n'avait rien vu de tel en Caroline du Nord depuis les années 1960, période où cet Etat avait vu la création du SNCC [un des principaux mouvements de l'époque] et les sit-in de Greensboro [en 1960, quatre étudiants noirs organisèrent un sit-in dans la cafétéria du magasin Woolworh qui refusait de servir les Noirs].
Les militants de Moral Mondays cherchent à lutter contre les politiques extrémistes promulguées par les législateurs républicains cette année, et notamment la loi électorale la plus restrictive qui soit [promulguée le 12 août, elle exige la présentation d'une pièce d'identité délivrée par le gouvernement, alors que 300 000 personnes en sont dépourvues, surtout parmi les plus défavorisés]. "La cupidité, l'agressivité et les excès de l'extrême droite nous ont permis de nous retrouver, confie Barber. D'un mal est né un bien." Par exemple, grâce à la volonté du Parti républicain de museler le vote des étudiants, "nous allons pouvoir vraiment organiser la résistance à partir de ces campus", dit Barber.
Bob Zellner est un ancien responsable de la SNCC, et un ami de Barber. Il était présent en mars 1963 à Washington, il avait alors 24 ans. "La leçon la plus importante qu'on peut tirer de cette journée, c'est qu'on peut encore mobiliser la base et que des millions de personnes dans le pays sont intéressées par la lutte", a-t-il déclaré. Pour lui, cette commémoration constitue "un exemple du renouveau du mouvement des droits civiques". Mais Zellner a été déçu que Barber ait seulement été invité à faire une bénédiction dans la matinée, au lieu d'être convié à parler plus tard dans la journée, quand la foule était plus nombreuse.
Dans son célèbre discours sur le thème "I have a dream", Martin Luther King appelait les militants des droits civiques à "retourner dans le Mississipi, en Alabama, en Caroline du Sud, en Géorgie, en Louisiane, à retourner dans les taudis et les ghettos de nos villes du Nord, en étant persuadés que d'une façon ou d'une autre cette situation [pouvait] changer et [allait] changer". Selon Barber, les gens qui souhaitent défendre les droits civiques doivent faire la même chose. Les bras de fer avec les gouvernements locaux comme c'est actuellement le cas en Caroline du Nord recommencent à avoir une résonance nationale. "C'est de nos Etats que nous pouvons changer le pays", dit Barber.
Le 4 avril 1968, à Memphis, le militant des droits civiques était assassiné alors qu'il dirigeait une manifestation contre le racisme. L'humanité.fr publie à nouveau le célèbre discours prononcé le 28 août 1963, en clôture de la marche pour le Travail et la Liberté, qui avait rassemblé plus de 300.000 Américains. Traduction par Jacques Coubard.
"Je suis heureux de participer avec vous aujourd'hui à ce rassemblement qui restera dans l'histoire comme la plus grande manifestation que notre pays ait connu en faveur de la liberté.
Il y a cent ans, un grand américain, qui jette sur nous aujourd'hui son ombre symbolique, a signé la Proclamation d'Émancipation. Cet arrêté d'une importance capitale venait porter lumière, comme un phare d'espoir, aux millions d'esclaves Noirs marqués par les flammes d'une injustice foudroyante, et annonçait l'aube joyeuse qui allait mettre fin à la longue nuit de la captivité.
Mais un siècle plus tard, nous devons faire le constat tragique que les Noirs ne sont pas encore libres. Un siècle plus tard, la vie des Noirs reste entravée par la ségrégation et enchaînée par la discrimination. Un siècle plus tard, les Noirs représentent un îlot de pauvreté au milieu d'un vaste océan de prospérité matérielle. Un siècle plus tard, les Noirs languissent toujours dans les marges de la société américaine, des exilés dans leur propre terre. Alors nous venons ici aujourd'hui pour dramatiser notre condition effroyable.
Nous venons à la capitale de notre nation pour demander, en quelque sorte, le paiement d'un chèque. Quand les architectes de notre république écrivirent les textes magnifiques de la Constitution et de la Déclaration d'Indépendance, ils signèrent un billet à l'ordre de chaque américain. C'était la promesse que chacun serait assuré de son droit inaliénable a la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur.
Il est aujourd'hui évident que l'Amérique a manqué à cet engagement quant à ses citoyens de couleur. Au lieu de faire honneur à cette obligation sacrée, l'Amérique a passé au peuple Noir un chèque qui revient marqué "sans provisions". Mais nous ne saurons croire que la banque de la Justice a fait faillite. Nous ne saurons croire qu'il n'y a plus suffisamment de provisions dans les grands coffres d'opportunité nationaux. Alors nous venons exiger paiement contre ce chèque, paiement sur demande des richesses de la liberté et de la sécurité que procure la justice. Nous venons également à cet endroit sacré pour rappeler à l'Amérique l'urgence absolue du moment. Ce n'est pas le moment de prendre le luxe de laisser calmer les esprits, ni de nous laisser endormir par une approche gradualiste. Il est temps de quitter la vallée sombre et désolée de la ségrégation pour prendre le chemin ensoleillé de la justice raciale. Il est temps d'ouvrir les portes de l'opportunité à tous les enfants de Dieu. Il est temps de tirer notre nation des sables mouvants de l'injustice raciale jusqu'au rocher solide de la fraternité.
Que la nation ne tienne pas compte de l'urgence du moment, qu'elle sous-estime la détermination des Noirs, lui serait fatal. Cet été étouffant du mécontentement légitime des Noirs ne prendra fin qu'à l'arrivée d'une automne vivifiante qui amènera liberté et égalité. L'année 1963 n'est pas une fin, mais un début. Ceux qui veulent croire que les Noirs seront satisfaits seulement de s'exprimer avec force auront un fâcheux réveil si la nation revient aux affaires habituelles comme si de rien n'était. L'Amérique ne connaîtra ni repos ni tranquillité tant que les Noirs ne jouissent pas pleinement de leurs droit civiques. Les orages de la révolte continueront à secouer les fondations de notre pays jusqu'au jour où la lumière de la justice arrivera.
Mais il y a quelque chose que je dois dire à mon peuple, qui est sur le point de franchir le seuil de la justice. En luttant pour prendre notre juste place, nous ne devrons pas nous rendre coupables d'actes injustes. Ne buvons pas de la coupe de l'amertume et de la haine pour assouvir notre soif.
Nous devons toujours conduire notre lutte dans un haut souci de dignité et de la discipline. Nous ne pouvons pas laisser notre protestation créative dégénérer en violence physique. Encore et encore, nous devons atteindre ce niveau exalté où nous opposons à la force physique, la force de l'âme. Le militantisme merveilleux qui a pris la communauté noire ne doit pas nous amener à nous méfier de tous les Blancs, puisque beaucoup de nos frères Blancs, on le voit par leur présence ici aujourd'hui, se sont rendus compte que leur destin est lié au nôtre, et que leur liberté dépend étroitement de la nôtre. Nous ne pouvons pas marcher seuls.
Et quand nous marchons, nous devons jurer d'aller toujours de l'avant. Nous ne pouvons pas faire demi-tour. Il y en a qui demandent aux fervents des droits civiques, "Quand serez-vous satisfaits ?" Nous ne saurons être satisfaits tant que nous ne pouvons pas laisser nos corps fatigués se reposer dans les motels des routes ni les hôtels des villes. Nous ne saurons être satisfaits tant que les Noirs ne peuvent bouger que d'un petit ghetto à un ghetto plus grand. Nous ne saurons être satisfaits tant qu'un Noir du Mississippi n'a pas le droit de voter et qu'un Noir à New York ne voit rien pour lequel il peut voter. Non, non, nous ne sommes pas satisfaits, et nous ne serons satisfaits que le jour où la justice se déchaînera comme les eaux, et que la rectitude sera comme un fleuve puissant.
Je ne suis pas sans savoir que certains d'entre vous arrivent ici après maintes épreuves et tribulations. Certains d'entre vous viennent directement des cellules étroites de prison. Certains d'entre vous viennent des régions où votre quête pour la liberté vous a laissés meurtris par les orages de la persécution et renversés par le vent de la brutalité policière. Vous êtes les vétérans de la souffrance créative. Persévérez dans l'assurance que la souffrance non-méritée vous portera rédemption.
Retournez au Mississippi, retournez en Alabama, retournez en Géorgie, retournez en Louisiane, retournez dans les ghettos et quartiers pauvres de nos villes du Nord, en sachant que cette situation, d'une manière ou d'une autre, peut être et sera changée. Ne nous complaisons pas dans la vallée du désespoir.
Je vous dis aujourd'hui, mes amis, que malgré les difficultés et les frustrations du moment, j'ai quand même fais un rêve. C'est un rêve profondément enracinée dans le rêve américain.
J'ai fait un rêve, qu'un jour, cette nation se lèvera et vivra la vrai signification de sa croyance : "Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent égaux."
J'ai fait un rêve, qu'un jour, sur les collines de terre rouge de la Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité. J'ai fait un rêve, qu'un jour même l'état de Mississippi, un désert étouffant d'injustice et d'oppression, sera transformé en un oasis de liberté et de justice.
J'ai fait un rêve, que mes quatre enfants habiteront un jour une nation où ils seront jugés non pas par la couleur de leur peau, mais par le contenu de leur caractère. J'ai fait un rêve aujourd'hui. J'ai fait un rêve, qu'un jour l'Etat de l'Alabama, dont le gouverneur actuel parle d'interposition et de nullification, sera transformé en un endroit où des petits enfants noires pourront prendre la main des petits enfants blancs et marcher ensemble comme frères et sœurs.
J'ai fait un rêve aujourd'hui.
J'ai fait un rêve, qu'un jour, chaque vallée sera levée, chaque colline et montagne sera nivelée, les endroits rugueux seront lissés et les endroits tortueux seront faits droits, et la gloire du Seigneur sera révélée, et tous les hommes la verront ensemble.
Ceci est notre espoir. C'est avec cet espoir que je rentre au Sud. Avec cette foi, nous pourrons transformer les discordances de notre nation en une belle symphonie de fraternité. Avec cette foi, nous pourrons travailler ensemble, prier ensemble, lutter ensemble, être emprisonnés ensemble, nous révoltons pour la liberté ensemble, en sachant qu'un jour nous serons libres.
Quand ce jour arrivera, tous les enfants de Dieu pourront chanter avec un sens nouveau cette chanson patriotique, "Mon pays, c'est de toi, douce patrie de la liberté, c'est de toi que je chante. Terre où reposent mes aïeux, fierté des pèlerins, de chaque montagne, que la liberté retentisse."
Et si l'Amérique veut être une grande nation, ceci doit se faire. Alors, que la liberté retentisse des grandes collines du New Hampshire. Que la liberté retentisse des montagnes puissantes de l'état de New York. Que la liberté retentisse des hautes Alleghenies de la Pennsylvanie !
Que la liberté retentisse des Rocheuses enneigées du Colorado ! Que la liberté retentisse des beaux sommets de la Californie ! Mais pas que ça, que la liberté retentisse des Stone Mountains de la Georgie ! Que la liberté retentisse des Lookout Mountains du Tennessee ! Que la liberté retentisse de chaque colline et de chaque taupinière du Mississippi !
Que la liberté retentisse !
Quand nous laisserons retentir la liberté, quand nous la laisserons retentir de chaque village et de chaque lieu-dit, de chaque état et de chaque ville, nous ferons approcher ce jour quand tous les enfants de Dieu, Noirs et Blancs, Juifs et Gentils, Catholiques et Protestants, pourront se prendre par la main et chanter les paroles du vieux spiritual noir, "Enfin libres! Enfin libres! Dieu Tout-puissant, merci, nous sommes enfin libres!".
Manuel Valls lors d'un déplacement à Marseille, le 20 août 2013 (F.DEFOSSEZ/SIPA).
Des imbéciles déchaînés sur Twitter poursuivent de leur haine tenace le ministre de l’Intérieur depuis les incidents de la Manif pour tous du 24 mars dernier. Sous le hashtag #Valls le chimique, ils n’hésitent pas, au gré de l’actualité (manifestations turques, université d’été du PS) à rappeler sa responsabilité dans le "gazage" de quelques familles par des CRS qui, on s’en souvient, avaient utilisé des aérosols contre quelques excités qui les harcelaient, certains d'extrême-droite, d'autres militants conservateurs planqués de manière irresponsable derrière des poussettes d’enfant.
Or, voilà que ces twittos, qui se revendiquent de droite et affirment leur filiation avec les opposants au mariage pour tous, osent, près de six mois après les incidents de la manif à Paris, comparer "Valls le chimique" avec le Syrien Assad, responsable d’un vrai gazage, celui-là, monstrueux, terrible, qui a fait au moins 355 morts et 3500 blessés selon "Médecins sans frontière".
Une insulte aux victimes des massacres
C’est à la fois grotesque et insupportable. Au-delà de l’injure à Manuel Valls (qui a les épaules larges, il ne cesse de le répéter sur les ondes), c’est une insulte à toutes les victimes de ce massacre à l’arme chimique, au moment où la communauté internationale, y compris la France, s’apprête à s’engager dans une guerre pour libérer un peuple opprimé.
Cette page Twitter chargée de haine paraît dès lors totalement décalée, irresponsable et ridicule, et elle ne mériterait pas qu’on s’y arrête si elle n’était pas, aujourd’hui, le reflet misérable d’une société en perte de repères, et donc intéressante pour ce qu’elle nous raconte de nous-mêmes.
Disons d’abord que quelques twittos choqués se désolidarisent avec raison de ces messages imbéciles :
L’info mal hiérarchisée à la télévision
Mais cherchons aussi à comprendre comment certains militants qui se revendiquent de droite (Fierd’êtrededroite, onlâcherien, Sniperdedroite) en sont arrivés à mettre au même niveau notre ministre de l’Intérieur et le dictateur Assad, ainsi qu’un incident regrettable mais néanmoins mineur dans une manifestation à Paris avec le massacre du peuple syrien.
Sans aucun doute, il ne faut pas négliger la responsabilité des médias classiques, notamment la télévision. Les journaux de 20 heures, et encore plus les chaînes d’infos en continu, déversent les informations en vrac, sans les hiérarchiser vraiment.
C’est ainsi que se suivent des images de fait divers isolés et des reportages sur les guerres et les massacres dans le monde sans qu’il y ait, de la part des journalistes qui assurent les commentaires, une véritable hiérarchisation de l’information.
De quoi faire naître chez les enfants et les esprits faibles des confusions lamentables entre l’accessoire et l’essentiel, le conjoncturel et le fondamental, qui peuvent conduire à mettre sur le même plan, dans ce cas extrême, le "gazage" des familles par les policiers de Manuel Valls et l’extermination de centaines d’enfants, de femmes et d’hommes innocents par le dictateur syrien.
Twitter évite les poursuites
Mais il ne faut pas se voiler la face, les réseaux sociaux ont leur part de responsabilité. Au nom de la liberté qui est la règle sur Internet, Twitter répugne à faire de la modération efficace et à poursuivre les provocateurs qui enfreignent la loi.
Il a fallu ainsi plusieurs mois de joute judiciaire entre les associations de défense des droits de l’homme en France pour que Twitter accepte finalement, en juin dernier, de livrer les données permettant d’identifier et de poursuivre les auteurs de tweets antisémites affublés des hashtags #unbonjuif et #unjuifmort.
Dès lors, cette passivité de certains réseaux sociaux peut encourager les internautes à déraper, notamment ceux qui se cachent sous des pseudonymes et qui ont la quasi-certitude de l’impunité, même en cas de diffamation, de calomnie, d’injure raciste, antisémite ou islamophobe.
Car il ne faut pas s’y tromper : au delà de l’injure publique faite au ministre de l’Intérieur, on peut voir aujourd’hui derrière la comparaison infâme quelque chose qui ressemble à de l’islamophobie.
Oser mettre dans les deux plateaux de la balance d’un côté un incident touchant une poignée de Français et de l’autre des centaines d'"arabes" qui pratiquent l'islam relève en effet d’une ignorance et d’une xénophobie à l’évidence condamnables. Cela revient à induire qu’il faut la vie de centaines de Syriens pour équivaloir à la vie de quelques Français.
Une responsabilité politique
Pour autant, il me semble que la responsabilité de tels dérapages incombe davantage encore à certains hommes et femmes politiques de droite ainsi qu’aux organisateurs des fameuses Manifs pour tous qui n’ont pas hésité, durant des mois, à souffler sur les braises de la contestation et de la provocation à des fins purement politiciennes.
Il suffit de se rappeler de cette tristement célèbre manifestation du 24 mars dernier à Paris au cours de laquelle Christine Boutin s’est évanouie sur le trottoir, soit-disant incommodée par les gaz des CRS, Laurent Wauquiez a osé dénoncer les bavures de ceux qui avaient "tiré sur des enfants", et Jean-François Copé a exigé "des comptes" du président Hollande à la suite des quelques dérapages.
Il suffit de se souvenir aussi comment le 12 mai dernier, le Parti Populaire Européen a osé saisir, sous la pression de l’UMP, le Conseil de l’Europe pour dénoncer la répression policière dont avaient fait l’objet les participants à la Manif pour tous du 24 mars dernier. Et comment l’assemblée parlementaire de ce même Conseil de l’Europe, le 27 juin dernier, n’a pas hésité à adopter sa résolution 1947 confirmant qu’il y avait en France des "menaces pour la liberté de réunion, la liberté des médias et la liberté d'expression".
Un signal d’alerte pour notre société
On peut se demander si le PPE mais aussi l’ensemble des parlementaires européens auront autant de courage pour condamner la répression, autrement plus violente et sanguinaire, qui règne en Syrie depuis un an et qui, selon les statistiques officielles, a fait au moins 100.000 morts.
On ne s’étonnera pas, dès lors, de l’irresponsabilité qui règne chez certains twittos, aveuglés par le sentiment que la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe mettrait en péril non seulement la famille, mais aussi la société tout entière.
On ne s’étonnera pas non plus de la confusion qui consiste, chez certains militants de droite, obsédés par leur haine de la gauche et de l’autorité incarnée par Manuel Valls qu’ils jugent illégitime, à mettre sur le même plan des incidents et des massacres : d’un côté, un dérapage certes regrettable mais non planifié, ponctuel et sans conséquences réelles et de l’autre, un massacre programmé de milliers d’innocents, l’utilisation de gaz mortels.
Répétons-le, oser maintenir cette comparaison relève du ridicule, de l’irresponsable et de l’infâme. Mais il ne faut pas le mésestimer pour autant. Car c’est un signal d’alerte pour notre société où nous avons la chance que règnent, pour le plus grand profit de tous, y compris ceux qui dénoncent d’hypothétiques manquements, la démocratie et le respect des droits de l’Homme.
Dans son célèbre discours sur le thème "I have a dream", Martin Luther King appelait les militants des droits civiques à "retourner dans le Mississipi, en Alabama, en Caroline du Sud, en Géorgie, en Louisiane, à retourner dans les taudis et les ghettos de nos villes du Nord, en étant persuadés que d'une façon ou d'une autre cette situation [pouvait] changer et [allait] changer". Selon Barber, les gens qui souhaitent défendre les droits civiques doivent faire la même chose. Les bras de fer avec les gouvernements locaux comme c'est actuellement le cas en Caroline du Nord recommencent à avoir une résonance nationale. "C'est de nos Etats que nous pouvons changer le pays", dit Barber.
"I have a dream" par Martin Luther King
Documents humanite.fr

"Je suis heureux de participer avec vous aujourd'hui à ce rassemblement qui restera dans l'histoire comme la plus grande manifestation que notre pays ait connu en faveur de la liberté.
Il y a cent ans, un grand américain, qui jette sur nous aujourd'hui son ombre symbolique, a signé la Proclamation d'Émancipation. Cet arrêté d'une importance capitale venait porter lumière, comme un phare d'espoir, aux millions d'esclaves Noirs marqués par les flammes d'une injustice foudroyante, et annonçait l'aube joyeuse qui allait mettre fin à la longue nuit de la captivité.
Mais un siècle plus tard, nous devons faire le constat tragique que les Noirs ne sont pas encore libres. Un siècle plus tard, la vie des Noirs reste entravée par la ségrégation et enchaînée par la discrimination. Un siècle plus tard, les Noirs représentent un îlot de pauvreté au milieu d'un vaste océan de prospérité matérielle. Un siècle plus tard, les Noirs languissent toujours dans les marges de la société américaine, des exilés dans leur propre terre. Alors nous venons ici aujourd'hui pour dramatiser notre condition effroyable.
Nous venons à la capitale de notre nation pour demander, en quelque sorte, le paiement d'un chèque. Quand les architectes de notre république écrivirent les textes magnifiques de la Constitution et de la Déclaration d'Indépendance, ils signèrent un billet à l'ordre de chaque américain. C'était la promesse que chacun serait assuré de son droit inaliénable a la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur.
Il est aujourd'hui évident que l'Amérique a manqué à cet engagement quant à ses citoyens de couleur. Au lieu de faire honneur à cette obligation sacrée, l'Amérique a passé au peuple Noir un chèque qui revient marqué "sans provisions". Mais nous ne saurons croire que la banque de la Justice a fait faillite. Nous ne saurons croire qu'il n'y a plus suffisamment de provisions dans les grands coffres d'opportunité nationaux. Alors nous venons exiger paiement contre ce chèque, paiement sur demande des richesses de la liberté et de la sécurité que procure la justice. Nous venons également à cet endroit sacré pour rappeler à l'Amérique l'urgence absolue du moment. Ce n'est pas le moment de prendre le luxe de laisser calmer les esprits, ni de nous laisser endormir par une approche gradualiste. Il est temps de quitter la vallée sombre et désolée de la ségrégation pour prendre le chemin ensoleillé de la justice raciale. Il est temps d'ouvrir les portes de l'opportunité à tous les enfants de Dieu. Il est temps de tirer notre nation des sables mouvants de l'injustice raciale jusqu'au rocher solide de la fraternité.
Que la nation ne tienne pas compte de l'urgence du moment, qu'elle sous-estime la détermination des Noirs, lui serait fatal. Cet été étouffant du mécontentement légitime des Noirs ne prendra fin qu'à l'arrivée d'une automne vivifiante qui amènera liberté et égalité. L'année 1963 n'est pas une fin, mais un début. Ceux qui veulent croire que les Noirs seront satisfaits seulement de s'exprimer avec force auront un fâcheux réveil si la nation revient aux affaires habituelles comme si de rien n'était. L'Amérique ne connaîtra ni repos ni tranquillité tant que les Noirs ne jouissent pas pleinement de leurs droit civiques. Les orages de la révolte continueront à secouer les fondations de notre pays jusqu'au jour où la lumière de la justice arrivera.
Mais il y a quelque chose que je dois dire à mon peuple, qui est sur le point de franchir le seuil de la justice. En luttant pour prendre notre juste place, nous ne devrons pas nous rendre coupables d'actes injustes. Ne buvons pas de la coupe de l'amertume et de la haine pour assouvir notre soif.
Nous devons toujours conduire notre lutte dans un haut souci de dignité et de la discipline. Nous ne pouvons pas laisser notre protestation créative dégénérer en violence physique. Encore et encore, nous devons atteindre ce niveau exalté où nous opposons à la force physique, la force de l'âme. Le militantisme merveilleux qui a pris la communauté noire ne doit pas nous amener à nous méfier de tous les Blancs, puisque beaucoup de nos frères Blancs, on le voit par leur présence ici aujourd'hui, se sont rendus compte que leur destin est lié au nôtre, et que leur liberté dépend étroitement de la nôtre. Nous ne pouvons pas marcher seuls.
Et quand nous marchons, nous devons jurer d'aller toujours de l'avant. Nous ne pouvons pas faire demi-tour. Il y en a qui demandent aux fervents des droits civiques, "Quand serez-vous satisfaits ?" Nous ne saurons être satisfaits tant que nous ne pouvons pas laisser nos corps fatigués se reposer dans les motels des routes ni les hôtels des villes. Nous ne saurons être satisfaits tant que les Noirs ne peuvent bouger que d'un petit ghetto à un ghetto plus grand. Nous ne saurons être satisfaits tant qu'un Noir du Mississippi n'a pas le droit de voter et qu'un Noir à New York ne voit rien pour lequel il peut voter. Non, non, nous ne sommes pas satisfaits, et nous ne serons satisfaits que le jour où la justice se déchaînera comme les eaux, et que la rectitude sera comme un fleuve puissant.
Je ne suis pas sans savoir que certains d'entre vous arrivent ici après maintes épreuves et tribulations. Certains d'entre vous viennent directement des cellules étroites de prison. Certains d'entre vous viennent des régions où votre quête pour la liberté vous a laissés meurtris par les orages de la persécution et renversés par le vent de la brutalité policière. Vous êtes les vétérans de la souffrance créative. Persévérez dans l'assurance que la souffrance non-méritée vous portera rédemption.
Retournez au Mississippi, retournez en Alabama, retournez en Géorgie, retournez en Louisiane, retournez dans les ghettos et quartiers pauvres de nos villes du Nord, en sachant que cette situation, d'une manière ou d'une autre, peut être et sera changée. Ne nous complaisons pas dans la vallée du désespoir.
Je vous dis aujourd'hui, mes amis, que malgré les difficultés et les frustrations du moment, j'ai quand même fais un rêve. C'est un rêve profondément enracinée dans le rêve américain.
J'ai fait un rêve, qu'un jour, cette nation se lèvera et vivra la vrai signification de sa croyance : "Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent égaux."
J'ai fait un rêve, qu'un jour, sur les collines de terre rouge de la Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité. J'ai fait un rêve, qu'un jour même l'état de Mississippi, un désert étouffant d'injustice et d'oppression, sera transformé en un oasis de liberté et de justice.
J'ai fait un rêve, que mes quatre enfants habiteront un jour une nation où ils seront jugés non pas par la couleur de leur peau, mais par le contenu de leur caractère. J'ai fait un rêve aujourd'hui. J'ai fait un rêve, qu'un jour l'Etat de l'Alabama, dont le gouverneur actuel parle d'interposition et de nullification, sera transformé en un endroit où des petits enfants noires pourront prendre la main des petits enfants blancs et marcher ensemble comme frères et sœurs.
J'ai fait un rêve aujourd'hui.
J'ai fait un rêve, qu'un jour, chaque vallée sera levée, chaque colline et montagne sera nivelée, les endroits rugueux seront lissés et les endroits tortueux seront faits droits, et la gloire du Seigneur sera révélée, et tous les hommes la verront ensemble.
Ceci est notre espoir. C'est avec cet espoir que je rentre au Sud. Avec cette foi, nous pourrons transformer les discordances de notre nation en une belle symphonie de fraternité. Avec cette foi, nous pourrons travailler ensemble, prier ensemble, lutter ensemble, être emprisonnés ensemble, nous révoltons pour la liberté ensemble, en sachant qu'un jour nous serons libres.
Quand ce jour arrivera, tous les enfants de Dieu pourront chanter avec un sens nouveau cette chanson patriotique, "Mon pays, c'est de toi, douce patrie de la liberté, c'est de toi que je chante. Terre où reposent mes aïeux, fierté des pèlerins, de chaque montagne, que la liberté retentisse."
Et si l'Amérique veut être une grande nation, ceci doit se faire. Alors, que la liberté retentisse des grandes collines du New Hampshire. Que la liberté retentisse des montagnes puissantes de l'état de New York. Que la liberté retentisse des hautes Alleghenies de la Pennsylvanie !
Que la liberté retentisse des Rocheuses enneigées du Colorado ! Que la liberté retentisse des beaux sommets de la Californie ! Mais pas que ça, que la liberté retentisse des Stone Mountains de la Georgie ! Que la liberté retentisse des Lookout Mountains du Tennessee ! Que la liberté retentisse de chaque colline et de chaque taupinière du Mississippi !
Que la liberté retentisse !
Quand nous laisserons retentir la liberté, quand nous la laisserons retentir de chaque village et de chaque lieu-dit, de chaque état et de chaque ville, nous ferons approcher ce jour quand tous les enfants de Dieu, Noirs et Blancs, Juifs et Gentils, Catholiques et Protestants, pourront se prendre par la main et chanter les paroles du vieux spiritual noir, "Enfin libres! Enfin libres! Dieu Tout-puissant, merci, nous sommes enfin libres!".
Le "gazage" des manifs ou le massacre syrien : une infâme analogie entre Valls et Assad
LE PLUS. Des internautes utilisent le hashtag #Vallslechimique pour comparer le ministre de l’Intérieur avec le dictateur syrien coupable du massacre au gaz de centaines d’innocents. Un dérapage scandaleux pour Thierry de Cabarrus qui essaye de comprendre qui est responsable.
Édité par Mélissa Bounoua

Des imbéciles déchaînés sur Twitter poursuivent de leur haine tenace le ministre de l’Intérieur depuis les incidents de la Manif pour tous du 24 mars dernier. Sous le hashtag #Valls le chimique, ils n’hésitent pas, au gré de l’actualité (manifestations turques, université d’été du PS) à rappeler sa responsabilité dans le "gazage" de quelques familles par des CRS qui, on s’en souvient, avaient utilisé des aérosols contre quelques excités qui les harcelaient, certains d'extrême-droite, d'autres militants conservateurs planqués de manière irresponsable derrière des poussettes d’enfant.
Or, voilà que ces twittos, qui se revendiquent de droite et affirment leur filiation avec les opposants au mariage pour tous, osent, près de six mois après les incidents de la manif à Paris, comparer "Valls le chimique" avec le Syrien Assad, responsable d’un vrai gazage, celui-là, monstrueux, terrible, qui a fait au moins 355 morts et 3500 blessés selon "Médecins sans frontière".
Une insulte aux victimes des massacres
C’est à la fois grotesque et insupportable. Au-delà de l’injure à Manuel Valls (qui a les épaules larges, il ne cesse de le répéter sur les ondes), c’est une insulte à toutes les victimes de ce massacre à l’arme chimique, au moment où la communauté internationale, y compris la France, s’apprête à s’engager dans une guerre pour libérer un peuple opprimé.
Cette page Twitter chargée de haine paraît dès lors totalement décalée, irresponsable et ridicule, et elle ne mériterait pas qu’on s’y arrête si elle n’était pas, aujourd’hui, le reflet misérable d’une société en perte de repères, et donc intéressante pour ce qu’elle nous raconte de nous-mêmes.
Disons d’abord que quelques twittos choqués se désolidarisent avec raison de ces messages imbéciles :
L’info mal hiérarchisée à la télévision
Mais cherchons aussi à comprendre comment certains militants qui se revendiquent de droite (Fierd’êtrededroite, onlâcherien, Sniperdedroite) en sont arrivés à mettre au même niveau notre ministre de l’Intérieur et le dictateur Assad, ainsi qu’un incident regrettable mais néanmoins mineur dans une manifestation à Paris avec le massacre du peuple syrien.
Sans aucun doute, il ne faut pas négliger la responsabilité des médias classiques, notamment la télévision. Les journaux de 20 heures, et encore plus les chaînes d’infos en continu, déversent les informations en vrac, sans les hiérarchiser vraiment.
C’est ainsi que se suivent des images de fait divers isolés et des reportages sur les guerres et les massacres dans le monde sans qu’il y ait, de la part des journalistes qui assurent les commentaires, une véritable hiérarchisation de l’information.
De quoi faire naître chez les enfants et les esprits faibles des confusions lamentables entre l’accessoire et l’essentiel, le conjoncturel et le fondamental, qui peuvent conduire à mettre sur le même plan, dans ce cas extrême, le "gazage" des familles par les policiers de Manuel Valls et l’extermination de centaines d’enfants, de femmes et d’hommes innocents par le dictateur syrien.
Twitter évite les poursuites
Mais il ne faut pas se voiler la face, les réseaux sociaux ont leur part de responsabilité. Au nom de la liberté qui est la règle sur Internet, Twitter répugne à faire de la modération efficace et à poursuivre les provocateurs qui enfreignent la loi.
Il a fallu ainsi plusieurs mois de joute judiciaire entre les associations de défense des droits de l’homme en France pour que Twitter accepte finalement, en juin dernier, de livrer les données permettant d’identifier et de poursuivre les auteurs de tweets antisémites affublés des hashtags #unbonjuif et #unjuifmort.
Dès lors, cette passivité de certains réseaux sociaux peut encourager les internautes à déraper, notamment ceux qui se cachent sous des pseudonymes et qui ont la quasi-certitude de l’impunité, même en cas de diffamation, de calomnie, d’injure raciste, antisémite ou islamophobe.
Car il ne faut pas s’y tromper : au delà de l’injure publique faite au ministre de l’Intérieur, on peut voir aujourd’hui derrière la comparaison infâme quelque chose qui ressemble à de l’islamophobie.
Oser mettre dans les deux plateaux de la balance d’un côté un incident touchant une poignée de Français et de l’autre des centaines d'"arabes" qui pratiquent l'islam relève en effet d’une ignorance et d’une xénophobie à l’évidence condamnables. Cela revient à induire qu’il faut la vie de centaines de Syriens pour équivaloir à la vie de quelques Français.
Une responsabilité politique
Pour autant, il me semble que la responsabilité de tels dérapages incombe davantage encore à certains hommes et femmes politiques de droite ainsi qu’aux organisateurs des fameuses Manifs pour tous qui n’ont pas hésité, durant des mois, à souffler sur les braises de la contestation et de la provocation à des fins purement politiciennes.
Il suffit de se rappeler de cette tristement célèbre manifestation du 24 mars dernier à Paris au cours de laquelle Christine Boutin s’est évanouie sur le trottoir, soit-disant incommodée par les gaz des CRS, Laurent Wauquiez a osé dénoncer les bavures de ceux qui avaient "tiré sur des enfants", et Jean-François Copé a exigé "des comptes" du président Hollande à la suite des quelques dérapages.
Il suffit de se souvenir aussi comment le 12 mai dernier, le Parti Populaire Européen a osé saisir, sous la pression de l’UMP, le Conseil de l’Europe pour dénoncer la répression policière dont avaient fait l’objet les participants à la Manif pour tous du 24 mars dernier. Et comment l’assemblée parlementaire de ce même Conseil de l’Europe, le 27 juin dernier, n’a pas hésité à adopter sa résolution 1947 confirmant qu’il y avait en France des "menaces pour la liberté de réunion, la liberté des médias et la liberté d'expression".
Un signal d’alerte pour notre société
On peut se demander si le PPE mais aussi l’ensemble des parlementaires européens auront autant de courage pour condamner la répression, autrement plus violente et sanguinaire, qui règne en Syrie depuis un an et qui, selon les statistiques officielles, a fait au moins 100.000 morts.
On ne s’étonnera pas, dès lors, de l’irresponsabilité qui règne chez certains twittos, aveuglés par le sentiment que la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe mettrait en péril non seulement la famille, mais aussi la société tout entière.
On ne s’étonnera pas non plus de la confusion qui consiste, chez certains militants de droite, obsédés par leur haine de la gauche et de l’autorité incarnée par Manuel Valls qu’ils jugent illégitime, à mettre sur le même plan des incidents et des massacres : d’un côté, un dérapage certes regrettable mais non planifié, ponctuel et sans conséquences réelles et de l’autre, un massacre programmé de milliers d’innocents, l’utilisation de gaz mortels.
Répétons-le, oser maintenir cette comparaison relève du ridicule, de l’irresponsable et de l’infâme. Mais il ne faut pas le mésestimer pour autant. Car c’est un signal d’alerte pour notre société où nous avons la chance que règnent, pour le plus grand profit de tous, y compris ceux qui dénoncent d’hypothétiques manquements, la démocratie et le respect des droits de l’Homme.
Les naturalisations reparties à la hausse sur un an

Une cérémonie de naturalisation à Nice, en 2007. (Photo Eric Gaillard. Reuters)
Pour relancer les demandes, Manuel Valls avait publié une circulaire assouplissant les critères pour les précaires, les jeunes et les talents.
Libération
Le nombre d’étrangers ayant acquis la nationalité française est reparti à la hausse depuis un an avec une augmentation de 14 % des naturalisations, selon le ministère de l’Intérieur, qui a présenté mercredi en Conseil des ministres un décret sur le sujet.
Pour relancer les naturalisations, divisées par deux entre 2010 et 2012, Manuel Valls avait publié en octobre une circulaire assouplissant les critères pour les précaires, les jeunes et les talents. En conséquence, le nombre d’adultes naturalisés a augmenté de 14 % entre juillet 2012 et juillet 2013, a indiqué son entourage, livrant un premier bilan chiffré de ce texte.
Pour relancer les naturalisations, divisées par deux entre 2010 et 2012, Manuel Valls avait publié en octobre une circulaire assouplissant les critères pour les précaires, les jeunes et les talents. En conséquence, le nombre d’adultes naturalisés a augmenté de 14 % entre juillet 2012 et juillet 2013, a indiqué son entourage, livrant un premier bilan chiffré de ce texte.
Au Qatar, les travailleurs étrangers sous le joug des patrons
récit Quatre Français sont actuellement bloqués dans l'émirat, privés de visa de sortie par leurs employeurs. Ce système appelé «Kafala» paralyse aussi des centaines de milliers de travailleurs immigrés.
Libération
C’est un nouvel éclairage sur la situation peu reluisante des travailleurs étrangers au Qatar. Les épouses de quatre Français retenus sur place ont lancé lundi un appel à l’aide pour obtenir la libération de leurs maris. «C’est un cri de douleur de ces femmes et un cri judiciaire», a lancé le très médiatique avocat Franck Berton, qui assiste ces «séquestrés». L’affaire est finalement assez banale. Les quatre hommes – un footballeur, un entraîneur et deux chefs d'entreprise – sont privés par leurs employeurs respectifs d’un visa de sortie du territoire, sésame indispensable pour rejoindre la France.
Zahir Belounis, footballeur franco-algérien, fait partie des infortunés. Ce soutier du foot mondialisé, passé notamment par la Suisse et la Malaisie, est arrivé au Qatar en 2007. Nommé capitaine d’Al-Jaish, le club de l’armée, il participe à la montée de son équipe en première division, avant d’être temporairement naturalisé qatari pour participer à une Coupe du monde militaire. La situation dérape en 2011, quand son club recrute trois nouveaux joueurs étrangers. Il n’y a plus de place pour Belounis, qui se retrouve blacklisté. Prêté au club d’Al-Markhya, il cesse de percevoir tout salaire à partir de mai 2012. L’homme tente de se défendre et attaque son club en justice. Les représailles ne tardent pas. On lui explique que pour obtenir son visa de sortie, il lui faudra retirer sa plainte.
Ce système porte un nom : la Kafala. Un principe de parrainage qui impose à tout travailleur étranger d’être «sponsorisé» par une entité qatarienne (entreprise, association, ou même citoyen local). Pour quitter le pays, l’autorisation du parrain est indispensable. Abdeslam Ouaddou, un autre footballeur, en a également été victime. L’international marocain, ancien joueur de Nancy et Rennes, débarque dans le Golfe en 2010. Recruté par Lekhwiya [propriété du Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, alors émir héritier du Qatar, ndlr], il subit les mêmes désagréments que Belounis.
De fait, un an plus tard, son dossier n’a pas avancé. Mais Ouaddou ne perd pas confiance. «J’espère que la Fifa se montrera juste. Les Qataris pensent que l’argent peut tout acheter : des immeubles, des actions, ou même la dignité humaine. Ils croient qu’ils sont au-dessus des lois. Mais on n’est pas au Far West !» Dans le cas du footballeur marocain comme des Français actuellement bloqués, les mêmes noms reviennent en boucle : ceux des membres de la famille royale qatarie, souvent impliqués dans le système de la Kafala.
«Ça tourne toujours autour d’eux, remarque Ouaddou. Ces gens s’achètent une image lisse en Occident, mais en fait, ce sont des pilleurs de matière grise. Quand ils ont bien sucé tout ça, ils vous jettent comme une vieille chaussette.» Une attitude surprenante, selon le footballeur : «Franchement, je n’arrive pas à comprendre pourquoi ils ne veulent pas payer pas le salaire de M. Belounis, qui est nettement inférieur au prix d’une nuit de la famille Beckham au Bristol de Paris...»
Une armée de réserve qui s'épuise sur les chantiers
Le footballeur, depuis son retour en France, mène le combat contre le système qatari. Outre un nouveau vote pour la réattribution de la Coupe du monde 2022, censée se dérouler dans le Golfe, il tente aussi d’attirer l’attention sur le sort des centaines de milliers de travailleurs immigrés qui s’épuisent sur les chantiers locaux. Car la Kafala ne concerne pas seulement les expatriés français, américains, ou chinois. Elle s’impose également aux innombrables ouvriers népalais, indiens ou bangladais venus gagner leur vie dans le BTP, et pour qui le parrainage est presque synonime de servage.
Parfois privés de leur passeport à leur arrivée au Qatar, ils ne sont pas libres d’aller et venir. La Kafala sert aussi d’instrument de ponction sur leurs salaires, déjà peu élevés. «Ces ouvriers sont particulièrement vulnérables, explique Nicholas McGeehan, chercheur pour Human Rights Watch au Moyen Orient. Il faut espérer que la pression qui va s’exercer sur les autorités qataries, venant des expatriés, va permettre d’améliorer la situation de ces migrants.»
Car le Qatar, qui compte déjà 1,5 million d’immigrés sur une population totale d’1,9 million d'habitants, pourrait accueillir un million de travailleurs supplémentaires au cours des cinq prochaines années. Une «armée de réserve» qui souffre des conditions de travail sur place. «Un nombre significatif de jeunes hommes en bonne santé meurent sur les chantiers, souligne McGeehan. Ils sont victimes des températures caniculaires, des horaires de travail.» Pour le chercheur, la société qatarie, très conservatrice, n’est pas encore prête à se réformer. «Un récent sondage a montré que 60% des nationaux veulent renforcer la Kafala.» De quoi garder la mainmise sur un système en totale contradiction avec les traités internationaux, dont le Qatar est pourtant signataire.
Zahir Belounis, footballeur franco-algérien, fait partie des infortunés. Ce soutier du foot mondialisé, passé notamment par la Suisse et la Malaisie, est arrivé au Qatar en 2007. Nommé capitaine d’Al-Jaish, le club de l’armée, il participe à la montée de son équipe en première division, avant d’être temporairement naturalisé qatari pour participer à une Coupe du monde militaire. La situation dérape en 2011, quand son club recrute trois nouveaux joueurs étrangers. Il n’y a plus de place pour Belounis, qui se retrouve blacklisté. Prêté au club d’Al-Markhya, il cesse de percevoir tout salaire à partir de mai 2012. L’homme tente de se défendre et attaque son club en justice. Les représailles ne tardent pas. On lui explique que pour obtenir son visa de sortie, il lui faudra retirer sa plainte.
Ce système porte un nom : la Kafala. Un principe de parrainage qui impose à tout travailleur étranger d’être «sponsorisé» par une entité qatarienne (entreprise, association, ou même citoyen local). Pour quitter le pays, l’autorisation du parrain est indispensable. Abdeslam Ouaddou, un autre footballeur, en a également été victime. L’international marocain, ancien joueur de Nancy et Rennes, débarque dans le Golfe en 2010. Recruté par Lekhwiya [propriété du Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, alors émir héritier du Qatar, ndlr], il subit les mêmes désagréments que Belounis.
«Des pilleurs de matière grise»
«Pendant six mois, je n’ai pas été payé, se souvient-il. J’avais un peu de sécurité, mais à un moment, je commençais à taper dans mes économies.» Le défenseur ne se laisse pas faire et porte son cas devant la Fédération internationale de football (Fifa). «Les Qataris m’ont demandé de retirer ma plainte en échange de ma liberté. C’était du chantage ! J’ai commencé à faire un scandale en les menaçant de saisir la Ligue des droits de l’homme. Ce sont des gens qui pensent avant tout à leur image, et ils se sont dit que mon cas pourrait faire du bruit. Finalement, ils se sont résolus à me laisser sortir.» Avant de quitter le Qatar, Ouaddou est tout de même averti par ses anciens employeurs que son cas à la Fifa ne serait pas jugé avant plusieurs années : «En gros, ils m’ont fait comprendre qu’ils avaient le bras long.»De fait, un an plus tard, son dossier n’a pas avancé. Mais Ouaddou ne perd pas confiance. «J’espère que la Fifa se montrera juste. Les Qataris pensent que l’argent peut tout acheter : des immeubles, des actions, ou même la dignité humaine. Ils croient qu’ils sont au-dessus des lois. Mais on n’est pas au Far West !» Dans le cas du footballeur marocain comme des Français actuellement bloqués, les mêmes noms reviennent en boucle : ceux des membres de la famille royale qatarie, souvent impliqués dans le système de la Kafala.
«Ça tourne toujours autour d’eux, remarque Ouaddou. Ces gens s’achètent une image lisse en Occident, mais en fait, ce sont des pilleurs de matière grise. Quand ils ont bien sucé tout ça, ils vous jettent comme une vieille chaussette.» Une attitude surprenante, selon le footballeur : «Franchement, je n’arrive pas à comprendre pourquoi ils ne veulent pas payer pas le salaire de M. Belounis, qui est nettement inférieur au prix d’une nuit de la famille Beckham au Bristol de Paris...»
Une armée de réserve qui s'épuise sur les chantiers
Le footballeur, depuis son retour en France, mène le combat contre le système qatari. Outre un nouveau vote pour la réattribution de la Coupe du monde 2022, censée se dérouler dans le Golfe, il tente aussi d’attirer l’attention sur le sort des centaines de milliers de travailleurs immigrés qui s’épuisent sur les chantiers locaux. Car la Kafala ne concerne pas seulement les expatriés français, américains, ou chinois. Elle s’impose également aux innombrables ouvriers népalais, indiens ou bangladais venus gagner leur vie dans le BTP, et pour qui le parrainage est presque synonime de servage.Parfois privés de leur passeport à leur arrivée au Qatar, ils ne sont pas libres d’aller et venir. La Kafala sert aussi d’instrument de ponction sur leurs salaires, déjà peu élevés. «Ces ouvriers sont particulièrement vulnérables, explique Nicholas McGeehan, chercheur pour Human Rights Watch au Moyen Orient. Il faut espérer que la pression qui va s’exercer sur les autorités qataries, venant des expatriés, va permettre d’améliorer la situation de ces migrants.»
Car le Qatar, qui compte déjà 1,5 million d’immigrés sur une population totale d’1,9 million d'habitants, pourrait accueillir un million de travailleurs supplémentaires au cours des cinq prochaines années. Une «armée de réserve» qui souffre des conditions de travail sur place. «Un nombre significatif de jeunes hommes en bonne santé meurent sur les chantiers, souligne McGeehan. Ils sont victimes des températures caniculaires, des horaires de travail.» Pour le chercheur, la société qatarie, très conservatrice, n’est pas encore prête à se réformer. «Un récent sondage a montré que 60% des nationaux veulent renforcer la Kafala.» De quoi garder la mainmise sur un système en totale contradiction avec les traités internationaux, dont le Qatar est pourtant signataire.
DIVERS
New York Times et Twitter victimes d’une cyber-attaque syrienne
Le site du New York Times a été rendu inaccessible durant plusieurs heures mardi soir et Twitter a enregistré des problèmes techniques à la suite d’une attaque informatique attribuée à des pirates syriens.

Selon un chercheur spécialisé dans la sécurité informatique, Matt Johansen de WhiteHat Security, l’"Armée électronique syrienne» (SAE), qui a déjà attaqué les systèmes informatiques de plusieurs médias, était à l’origine de cette panne. M. Johansen a écrit dans un tweet que les aspects techniques du site pendant la panne «font penser à l’Armée électronique syrienne», qui soutient le dirigeant syrien Bachar al-Assad.

Dans un message sur l’un de ses blogs, Twitter explique que son «système de noms de domaines a fait l’objet d’un problème» qui a notamment touché twimg.com, un service d’images du site de microblogs.
Sans qu’il soit certain que ces problèmes informatiques viennent de pirates syriens, ils interviennent au moment où Washington et ses alliés occidentaux se sont dits convaincus que le régime syrien avait perpétré l’attaque chimique du 21 août dans la banlieue de Damas et où l’hypothèse d’une intervention militaire en Syrie se précisait.
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