Les Arabes arrêtés à Poitiers… Dommage?
Est-ce vraiment une bonne chose?
par Djinnzz
Comme tout bon français qui a été à l’école, vous savez que
Charles Martel a arrêté les Arabes à Poitiers en 732.
– Ah bon?
– Oui, bon, oublie ce que j’ai dit, Kevin.
Votre professeur d’histoire vous a très certainement vanté les
mérites de cette fameuse bataille de Poitiers… Grâce à Charles Martel, nous
avons échappé aux affreux Arabes. Quelle horreur! Merci, Charles!
Sauf que… Vous vous en doutez, maintenant que vous y
réfléchissez un peu, la réalité n’est pas aussi
manichéenne…
L’Islam du VIIè et VIIIè siècle est l’une des civilisations les
plus brillantes qui comprend les plus grands savants et poètes de l’époque! La
ville de Bagdad est une vraie merveille, loin devant les villes crasseuses
européennes.
Dans un manuel d’histoire de 1932 destiné aux écoliers
(Petite Histoire du Peuple français, d’Henri Pomot et Henri Besseige –
encore disponible dans certaines librairies en ligne), on trouve même cette
étrange phrase:
Si les Arabes avaient été les plus forts, ils auraient rendus la France plus forte et plus riche. En effet, les Arabes étaient plus civilisés que les Francs d’alors.
Etonnant, n’est-ce pas? Attention cependant, cette phrase, qui
semble remplie de bon sens et d’honnêteté, est à replacer dans son contexte! La
France de 1932 est en pleine période coloniale et cherche une légitimité
historique à ses agissements… En affirmant qu’il aurait été positif
d’être colonisé par les Arabes au VIIIè siècle, la France d’entre-deux-guerres
sous-entend qu’il est aujourd’hui légitime de coloniser
l’Afrique!
Alors, si la France, tout comme l’Espagne, avait été colonisée
par les Arabes, y aurait-elle gagnée au change? Probablement… Mais de telles
uchronies sont difficiles à écrire.
Une chose est sûre en tout cas, méfiez-vous des
raccourcis des manuels d’histoire!

POLITIQUE
Moscou regrette le report d'une réunion prévue avec les Etats-Unis sur la Syrie

MOSCOU - La Russie regrette que les Etats-Unis ont décidé de reporter une réunion bilatérale sur la Syrie, a indiqué mardi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov.
Il est regrettable que nos partenaires ont décidé d'annuler la rencontre bilatérale entre la Russie et les Etats-Unis pour discuter des questions liées à la convocation d'une conférence internationale sur la Syrie, a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Syrie: l'usage d'armes chimiques "indéniable" selon Washington
(AFP)
"Des armes chimiques ont été utilisées en Syrie", a déclaré M. Kerry devant la presse lors d'une intervention à Washington, "c'est indéniable".
Le chef de la diplomatie américaine a qualifié d'"indécence morale" l'usage de ces armes, qui auraient fait plus de 1.000 morts dans la Ghouta orientale mercredi dernier, selon l'opposition au président syrien Bachar al-Assad.
Sans désigner de coupable, John Kerry a assuré que "le président Obama pense que ceux qui ont recours aux armes les plus atroces contre les populations les plus vulnérables de la planète doivent rendre des comptes".
Mais M. Kerry n'a pas évoqué de quelconque projet de frappe contre le régime de Damas. De même, la Maison Blanche a démenti des informations du quotidien britannique Telegraph affirmant que Washington et Londres s'apprêtaient à lancer une action militaire commune "dans les prochains jours".
Ces derniers jours, le secrétaire à la Défense Chuck Hagel a cependant déclaré que les forces américaines étaient prêtes à agir si nécessaire.
Sur le terrain, les enquêteurs de l'ONU sont finalement parvenus à se rendre à Moadamiyat al-Cham, une localité au sud-ouest de Damas tenue par les rebelles et cible mercredi, selon l'opposition, d'une attaque à l'arme chimique par le régime.
Malgré "ces circonstances très difficiles", ils ont pu "visiter deux hôpitaux et parler à des témoins, des survivants, et des médecins et ils ont pu aussi recueillir des échantillons", a déclaré le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.
"Pressions psychologiques"
Il faudra "attendre un peu pour avoir le premier avis du Dr (Aake) Sellström", chef de l'équipe, sur ces éléments, a-t-il indiqué.
Un porte-parole de l'ONU a précisé que la collecte d'informations et d'échantillons avait "été très productive" et l'équipe "semblait très satisfaite de son travail". Il a ajouté que les experts poursuivraient leur travail mardi, sans indiquer où.
Un peu plus tôt dans la journée, ils avaient dû rebrousser chemin, le premier véhicule de l'équipe ayant "été délibérément touché à plusieurs reprises par des tirs de snipers non identifiés", selon un porte-parole de l'ONU, qui n'a fait état d'aucun blessé.
"Détresse humanitaire"
Alors que régime et rebelles se sont accusés mutuellement de ces tirs, M. Ban a émis une "ferme protestation" auprès des deux parties.
Les Etats-Unis ont accusé de leur côté Damas d'avoir à nouveau bombardé lundi le site de l'attaque du 21 août afin de tenter de dissimuler des preuves.
"Détresse humanitaire"
Répondant aux accusations de recours aux armes chimiques, le président Assad a estimé qu'il était "contraire au bon sens" de pointer du doigt son régime avant l'enquête. Il a aussi prévenu qu'en cas d'intervention militaire, "les Etats-Unis essuieraient un échec".
Ces déclarations sont intervenues en pleines tractations sur une possible action militaire étrangère.
Le chef de la diplomatie britannique William Hague a estimé qu'il était "possible" de répondre à l'usage d'armes chimiques sans l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU.
Mises en garde russe et iranienne
Redisant sa conviction que le régime avait utilisé des armes chimiques le 21 août, il a jugé qu'une intervention serait possible pour des motifs de "détresse humanitaire".
Pour le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, les pays occidentaux décideront d'une réaction "dans les jours qui viennent", tandis que la Turquie s'est dite prête à rejoindre une coalition contre la Syrie, même sans consensus à l'ONU.
Selon des experts, les pays occidentaux pourraient mener des frappes chirurgicales contre des intérêts stratégiques, sans pour autant s'engager dans une intervention de longue durée.
L'Irak a affirmé être opposé à l'utilisation de son espace aérien ou de son territoire pour toute opération.
Mises en garde russe et iranienne
Mais la Russie, puissante et fidèle alliée du régime, a mis en garde contre une intervention militaire sans aval du Conseil de sécurité de l'ONU, estimant qu'elle serait "dangereuse" et constituerait "une violation illégale du droit international".
Le président Vladimir Poutine s'est entretenu lundi par téléphone avec le Premier ministre britannique David Cameron, qui a écourté ses vacances, affirmant notamment qu'il n'y avait "pas de preuves ni de l'utilisation d'armes chimiques ni de qui en serait responsable".
Autre allié du régime syrien, l'Iran a prévenu les Etats-Unis de "dures conséquences" en cas d'intervention.
La Chine a préconisé elle la "prudence, afin d'éviter toute ingérence".
L'Allemagne a indiqué qu'elle approuverait une éventuelle "action" de la communauté internationale si l'usage d'armes chimiques était confirmé, tandis que l'Arabie saoudite exhortait le Conseil de sécurité à agir face aux "massacres effroyables" commis selon elle par Damas.
Lundi, de hauts responsables militaires de pays occidentaux et de la région ont entamé une réunion de deux jours en Jordanie pour discuter "des scénarios" possibles après les "dangereux développements" en Syrie, selon Amman. Y participe notamment le général Martin Dempsey, chef d'état-major inter-armées américain.
Une délégation de hauts responsables israéliens a été reçue pour sa part lundi à la Maison Blanche pour y discuter notamment de la Syrie. Israël a déjà mené des raids aériens contre Damas visant des stocks présumés d'armes chimiques.
Syrie : les Etats-Unis face à l'option militaire
Le Monde.fr avec AFP
Le discours se fait chaque jour plus ferme. Assurant que les preuves du recours à l'arme chimique en Syrie étaient "incontestables", le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a laissé entendre, comme l'ont fait ses alliés depuis l'attaque du mercredi 21 août, que toutes les options étaient sur la table.
"Des armes chimiques ont été utilisées en Syrie, c'est indéniable. Ce que nous avons vu la semaine dernière en Syrie choque la conscience mondiale. Cela défie tout code de moralité. Le massacre aveugle de civils, la tuerie de femmes et d'enfants et de passants innocents par des armes chimiques est moralement indécent.
Le président Obama pense que ceux qui ont recours aux armes les plus atroces contre les populations les plus vulnérables de la planète doivent rendre des comptes."
Comme son gouvernement l'avait fait au cours du week-end, M. Kerry a aussi accusé le régime syrien d'avoir autorisé aux enquêteurs de l'ONU en Syrie un accès "trop tardif pour être crédible" à la zone concernée et d'avoir "bombardé" et "détruit systématiquement les preuves" sur le terrain. Les enquêteurs sont parvenus à se rendre sur place, lundi, ont rencontré blessés et médecins. Ils ont "parlé avec des patients et réalisé des prélèvements sur les victimes", a rapporté un médecin présent sur place, Abou Karam.
Lire nos explications sur le rôle de la mission de l'ONU : "L'enquête débute, les doutes persistent"
PLUSIEURS OPTIONS SUR LA TABLE
Parmi les options qui se présentent désormais à la communauté internationale en général et aux Etats-Unis en particulier figure notamment une possible intervention militaire. M. Kerry a assuré que la Maison Blanche n'avait pas encore pris de décision à ce stade.
Divers scénarios seraient à l'étude, dont un consisterait, selon le Washington Post, à mener des frappes limitées dans le temps contre des installations du régime syrien. Citant plusieurs hauts responsables de l'administration Obama, le quotidien évoque une attaque "qui ne durerait pas plus de deux jours et utiliserait des missiles tirés depuis la mer". Les Etats-Unis ont renforcé leur présence navale en Méditerranée ce week-end avec l'envoi d'un quatrième destroyer porteurs de missiles de croisière Tomahawk. Selon le Guardian, l'activité se serait intensifiée ces dernières 48 heures à l'aéroport de Larnaca, à Chypre, considéré comme une possible base en cas d'intervention aérienne.
Les cibles seraient non pas les sites de stockage des gaz toxiques, mais les lanceurs et l'aviation, voire les aéroports. Cette action serait soumise à trois impératifs : des preuves irréfutables de la culpabilité de Damas dans les attaques chimiques ; une issue favorable aux consultations avec les pays alliés et le Congrès et une justification vis-à-vis du droit international. Selon la chaîne CBS, la Maison Blanche a déjà prévu la déclassification d'un document qui justifierait une intervention militaire.
Lire le décryptage sur la position américaine : "Barack Obama étudie les scénarios de riposte en Syrie"
Le secrétaire à la défense américain, Chuck Hagel, a déjà assuré que Washington n'interviendrait que dans un cadre légal et en accord avec la communauté internationale. Mais l'idée d'une coalition internationale qui passerait outre à une prise de position unanime du Conseil de sécurité de l'ONU, où la Chine et la Russie disposent d'un droit de veto, revient de plus en plus.
Le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, estime que c'est une possibilité, "car dans le cas contraire il serait impossible de répondre à de tels scandales". La Turquie a dit qu'elle était prête à participer à une telle coalition, alors que l'Allemagne, plus vague, a dit qu'elle approuverait une éventuelle "action" de la communauté internationale.
Espionnage présumé de la NSA à l'ONU: l'ONU va en parler à Washington
(AFP)
"Nous sommes au courant de ces informations et nous avons l'intention d'en parler aux autorités compétentes", a déclaré un porte-parole de l'ONU, Farhan Haq.
Celui-ci a rappelé que "l'inviolabilité des missions diplomatiques, dont l'ONU et d'autres organisations internationales, dont le fonctionnement est protégé par la Convention de Vienne notamment, est bien établie dans la législation internationale".
"Nous attendons donc des pays membres qu'ils agissent en conséquence pour protéger l'inviolabilité des missions diplomatiques", a-t-il ajouté.
Interrogé, le département d'Etat a assuré que "le gouvernement américain répondrait via les canaux diplomatiques à ses partenaires et alliés dans le monde quand ils expriment leurs inquiétudes".
Elle s'est félicitée en l'occurrence du "partage d'informations et de renseignement" entre l'ONU et les Etats-Unis.
La NSA, qui est depuis plusieurs mois au coeur des fuites de documents secrets par Edward Snowden révélant l'ampleur du système de surveillance des États-Unis, a pénétré dans le système de l'ONU pendant l'été 2012, selon le Spiegel. En trois semaines, le nombre de communications décryptées par ses services serait passé de 12 à 458.
Le Spiegel affirme également que la NSA surveillait l'Union européenne après son déménagement dans de nouveaux bureaux à New York en septembre 2012 et détenait des plans de ses locaux.
L'administration Obama tente depuis des semaines de défendre les programmes de surveillance des télécommunications menés par la NSA après les révélations fracassantes de l'ancien consultant américain Edward Snowden, aujourd'hui réfugié en Russie et recherché par Washington pour espionnage.
Brésil: démission du ministre des Affaires étrangères
De Moises AVILA (AFP)
"La présidente Dilma Rousseff a accepté la démission du ministre Patriota, qui sera remplacé par Luiz Alberto Figueiredo, actuel représentant du Brésil à l'ONU", a déclaré une porte-parole du gouvernement à l'AFP.
Mme Rousseff a "remercié" M. Patriota, 59 ans, "pour son engagement depuis plus de deux ans dans ses fonctions et annoncé sa nomination à la Mission du Brésil auprès de l'ONU", a indiqué la présidence dans un communiqué.
Cette annonce a été faite à la suite d'une réunion lundi soir entre M. Patriota et la présidente Dilma Rousseff.
Selon le site d'information G1, Mme Rousseff a été "contrariée" par le fait qu'elle-même et son ministre n'auraient appris la fuite de l'opposant bolivien Roger Pinto Molina qu'une fois ce dernier arrivé sur le territoire brésilien.
Un diplomate brésilien accrédité en Bolivie reconnu lundi avoir organisé, pour des raisons humanitaires, la fuite du sénateur Pinto, réfugié dans la représentation diplomatique brésilienne de La Paz depuis 455 jours, ce qui a déclenché la désapprobation de la Bolivie.
"J'ai choisi la vie. J'ai choisi de protéger une personne, un persécuté politique", a déclaré ce diplomate, Eduardo Saboia à la chaîne brésilienne TV Globo, au lendemain de l'arrivée de Roger Pinto à Brasilia. Le diplomate a assuré avoir agi de son propre chef.
Le sénateur bolivien, qui restait bloqué dans la représentation brésilienne faute de sauf-conduit accordé par la Paz, a quitté la capitale bolivienne à bord d'un véhicule de l'ambassade, escorté par une autre voiture avec à son bord des militaires brésiliens.
Au terme d'un voyage de 1.600 kilomètres le mini-cortège a gagné la ville frontalière brésilienne de Corumba (Etat du Mato Grosso do Sul, ouest), où l'opposant a ensuite pris un vol pour Brasilia, a expliqué le diplomate.
"Il existait un risque imminent pour la vie et la dignité du sénateur", a encore justifié M. Saboia, expliquant que la santé et le moral de l'opposant s'étaient sérieusement détériorés ces dernières semaines.
Arrivé lundi à Brasilia, le diplomate a indiqué avoir été rappelé par son ministère de tutelle pour s'expliquer.
A La Paz, le ministre des Affaires étrangères David Choquehuanca a exprimé la "profonde préoccupation" de son pays face à cette "violation des mécanismes de coopération" des deux pays qui marque selon lui un "mauvais précédent".
"Le sénateur Pinto ne pouvait sortir du pays sans sauf-conduit sous aucun prétexte", a-t-il fustigé.
Dimanche soir, la ministre de la Communication Amanda Davila avait simplement demandé "des informations" aux autorités brésiliennes, tout en assurant que cette affaire "n'affectait pas les relations" entre les deux pays.
Le sénateur du parti Convergence Nationale (CN, droite) s'était réfugié le 28 mai 2012 à l'ambassade du Brésil à La Paz, où il avait déposé une demande d'asile après s'être plaint de "persécutions" politiques du gouvernement, dont il accuse plusieurs proches d'être liés à des trafiquants de drogue.
M. Pinto affirmait alors faire l'objet de "20 procès" pour divers motifs paralysant selon lui ses activités politiques. Il avait même été condamné par la justice à un an de prison pour détournements de fonds alors qu'il était gouverneur de la province de Pando (nord).
M. Patriota avait été nommé à la tête de la diplomatie brésilienne au début du mandat de Dilma Rousseff en 2010. Il avait auparavant été ambassadeur du Brésil à Washington, entre 2007 et 2009.
Son successeur, Luiz Alberto Figuerido Machado, âgé de 58 ans, a intégré le ministère des Affaires étrangères en 1980. Il a représenté le Brésil à plusieurs réunions internationales sur le changement climatique. Il a notamment dirigé les négociations du Sommet Rio+20 sur le développement durable en juin 2012.
Le secrétaire du Conseil de sécurité d'Ingouchie, dans le Caucase russe, tué par balles
MOSCOU - Le secrétaire du Conseil de sécurité d'Ingouchie, Akhmed Kotiev, a été tué par balles mardi matin dans cette région instable du Caucase russe, ont rapporté les agences de presse russes.
Des inconnus ont tiré sur la voiture de M. Kotiev, tuant ce dernier et son chauffeur, a indiqué l'antenne locale du ministère de l'Intérieur, citée par les agences.
Trois navires chinois dans les eaux territoriales des Senkaku
Le Monde.fr avec AFP
Trois navires des gardes-côtes chinois sont à nouveau entrés, mardi 27 août, dans les eaux territoriales d'îles administrées par le Japon mais revendiquées par la Chine. Ces bateaux sont entrés dans la zone de 12 milles nautiques (22 km) entourant les îles Senkaku, appelées Diaoyu par les Chinois.

Cette nouvelle incursion intervient au lendemain d'un discours du ministre de la défense nippon, qui a souligné que le Japon pourrait être un acteur majeur d'un éventuel conflit armé en Asie et a mis en garde contre la tentation de la Chine de mener une politique d'expansion territoriale.
Toujours lundi, d'après le ministère de la défense à Tokyo, un avion gouvernemental chinois s'est approché à une centaine de kilomètres de l'espace aérien des îles Senkaku. Des navires officiels chinois croisent souvent dans les eaux territoriales des Senkaku depuis la nationalisation par le Japon, en septembre dernier, d'une partie de cet archipel inhabité.
Outre leur position stratégique en mer de Chine orientale, ces îles sont entourées de fonds marins qui pourraient renfermer des hydrocarbures. Des experts redoutent que cette présence navale régulière dans la zone n'entraîne un incident armé entre les deux puissances asiatiques.
Lire la tribune : A qui appartiennent les îles Senkaku-Diaoyu
ECONOMIE
Les retraites, les avantages de certains salariés, les "Plumés" : la revue de presse de l'industrie
Par Julien Bonnet
La presse revient dans son ensemble sur le projet de réforme des retraites du gouvernement, après une première journée de négociations avec les partenaires sociaux à Matignon. Le Parisien s'intéresse à la fin des avantages des salariés de certaines entreprises comme EDF, la SNCF ou encore Air France. De son côté, La Voix du Nord revient sur le cri de colère des "Plumés", ces entrepreneurs roubaisiens qui dénoncent la multiplication des contrôles fiscaux abusifs.
Retraites : annonce surprise d'une possible baisse du coût du travailA l'issue de la première journée de négociations sur les retraites, le Premier ministre a dit réfléchir à un allégement du financement de la branche famille, qui viendrait surcompenser la hausse des cotisations pour financer le déficit du régime des retraites.

De nombreux autres titres reviennent ce matin sur le projet de réforme des retraites. "Retraites : des syndicats plutôt rassurés", écrit Ouest France avec à sa une les principaux représentants reçus lundi à Matignon : Thierry Lepaon (CGT), Pierre Gattaz (Medef) et Laurent Berger (CFDT).

"Il va falloir pousser fort !", encourage de son côté L'Humanité. Le journal appelle les syndicats opposés à l'allongement de la durée de cotisations à se mobiliser lors de la manifestation prévue le 10 septembre prochain. Après la CGT lundi, FO, FSU et Solidaires sont reçus ce mardi à Matignon.

Grandes entreprises : vers la fin des privilèges ?
Le Parisien-Aujourd'hui en France revient ce mardi sur la fin des avantages dont bénéficient les salariés de certaines entreprises comme la SNCF, Air France ou EDF. Chez Air France, la direction vient justement de réunir les partenaires sociaux pour discuter des billets à prix très réduits dont bénéficient les salariés. Des échanges du même ordre ont lieu à la SNCF sur les "facilités de transport" des cheminots.

Le retour des "Plumés"
La Voix du Nord revient de son côté sur la combat des "Plumés", ces entrepreneurs roubaisiens qui dénoncent la multiplication des contrôles fiscaux abusifs. Le journal reprend ainsi les témoignages de chefs d'entreprises sur les nerfs : l'un d'eux ne souhaite plus embaucher face aux complications, un autre se dit victime de redressements "pour des motifs aberrants".
Déjà présenté dans un reportage réalisé par le quotidien régional au mois d'avil dernier, le mouvement continue donc son combat.

La bombe à retardement à 10 milliards d'euros laissée par la précédente majorité
Le Monde.fr
Les conséquences pour le budget de l'Etat ne sont pas encore totalement connues. Mais c'est une ardoise qui pourrait atteindre – voire dépasser – 10 milliards d'euros que la France risque de devoir éponger, faute d'avoir pris en temps utile les dispositions nécessaires.
La Cour des comptes a adressé au ministère de l'économie et des finances, mardi 27 août, un référé portant sur la gestion de deux contentieux communautaires. Pour le premier, relatif au régime fiscal des redistributions de dividendes modifié en 2003, les mesures prises en 2005 ont permis de limiter l'ampleur du contentieux. Néanmoins, relève la Cour, le risque, estimé à 4,15 milliards – incluant 1,1 milliard déjà reversé en 2007 et 2008 – a été insuffisamment provisionné dans la programmation budgétaire.Le second contentieux est encore plus lourd de conséquences. Il concerne le mécanisme de retenue à la source sur les dividendes versés par des sociétés résidentes à des organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM) non-résidents. A partir de 2006, celui-ci a fait l'objet de nombreux recours. La Commission européenne a engagé, en mai 2011, une procédure d'infraction à l'encontre de la France et, par un arrêt du 10 mai 2012, la Cour de justice de l'Union européenne a invalidé ce régime d'imposition. Entre-temps, ce sont plus de 10 000 dossiers de réclamation qui ont été déposés devant la Direction des résidents à l'étranger et des services généraux (Dresg).
RISQUE D'INCOMPATIBILITÉ DU RÉGIME DE TAXATION SIGNALÉ
Bien qu'alerté du risque d'incompatibilité de ce régime de taxation avec le droit communautaire, le gouvernement choisit, en 2007, alors que les enjeux budgétaires étaient encore limités et le risque juridique moindre, de le défendre. Début 2010, le risque d'une condamnation de l'Etat étant devenu sérieux, "une modification de la règle fiscale aurait dû être envisagée afin de circonscrire les risques financiers pour le Trésor", note la Cour des comptes. Et celle-ci, "pour être efficace, aurait dû intervenir rapidement, c'est-à-dire courant 2010, et s'accompagner de la création d'une recette nouvelle afin de compenser le manque à gagner".
Le gouvernement et la majorité précédents n'en ont rien fait. Pis, les conséquences financières ont été aggravées par un relèvement du taux de prélèvement à la source voté dans la loi de finances rectificative du 28 décembre 2011 à la suite d'un amendement parlementaire auquel le gouvernement ne s'est pas opposé. Cette règle fiscale n'a finalement été modifiée que dans la loi de finances rectificative du 16 août 2012 présentée par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et adoptée par la nouvelle majorité.
L'ardoise laissée par le précédent gouvernement est lourde. "Evaluées fin 2007 à 510 millions d'euros seulement, les restitutions pourraient atteindre, selon les prévisions de la direction générale des finances publiques (DGIFP) établies à l'été 2012, environ 6 milliards d'euros, intérêts moratoires compris", indique la Cour des comptes, qui n'exclut pas que ce montant soit même dépassé. "Il s'agit du contentieux de série le plus important auquel l'Etat ait été confronté", souligne la Cour. Les incidences budgétaires pourraient s'étaler jusqu'en 2015, la Cour de justice de l'Union européenne ayant ouvert la possibilité de déposer une réclamation jusqu'au 31 décembre 2014.
A l'inconséquence s'ajoute l'imprévoyance. Alors que, pour le premier contentieux, une provision avait été inscrite dans la programmation budgétaire, cela n'a pas été le cas pour le contentieux OPCVM. "Un défaut manifeste", note la Cour des comptes. Les conséquences ont donc été ignorées jusqu'à la deuxième loi de finances rectificative pour 2012. Le risque de devoir procéder à des décaissements aurait normalement dû être pris en compte dans le programme de stabilité 2012-2016 présenté le 4 mai 2012 par le France à la Commission européenne. Rien n'a été inscrit.
C'est donc une véritable bombe à retardement que l'ancienne majorité de droite a léguée à la nouvelle majorité de gauche, sans tenir compte d'aucun des avertissements qui lui avaient été adressés. Le ministère de l'économie et des finances dispose de deux mois pour transmettre à la Cour des comptes les dispositions qu'il envisage de prendre. Le référé et la réponse du gouvernement seront ensuite transmis aux commissions des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat.
L'innovation et le Web, clés du succès du Slip français
LE MONDE| Par Julien Dupont-Calbo

"C'est un véritable modèle de développement pour les start-up", affirme Guillaume Gibault, 28 ans, déjà à la tête de deux sociétés made in France.
La première, Leon Flam, propose des bagages de luxe. M. Gibault a repris le flambeau de son grand-père, qui tenait une fabrique de bagages pour les pilotes de l'Aéropostale dans les années 1920.
La seconde, Le Slip français, lancée en septembre 2011, espère atteindre 800 000 euros de chiffre d'affaires en 2013. La société compte six salariés. "Au début, c'était un juste défi entre amis... Mais, au fil du temps, je me suis dit que cela pouvait devenir sérieux", explique-t-il.
Aujourd'hui, l'entreprise collabore avec une quinzaine de sous-traitants, dont Moulin Neuf Textiles, en Dordogne, ou l'usine Lemahieu, à Saint-André (Nord), avec qui le jeune homme lance en ce moment son "slip qui sent bon".
Des microbilles odorantes implantées pendant le tissage. "Lemahieu, c'est une grosse PME qui peut nous suivre plus vite." La capacité de production est, en effet, l'un plus gros défis du "made in France", constate le patron.
L'ATOUT DES RÉSEAUX SOCIAUX
Pour écouler ses sous-vêtements, la société mise sur la vente directe. Le site Internet pèse entre 80 % et 90 % des ventes. Le Slip français est présent dans quelques grands magasins, comme le BHV dans le centre de Paris ou les Galeries Lafayette, sans vraiment y gagner d'argent. "C'est seulement pour se faire connaître", souligne M. Gibault, qui privilégie d'ailleurs les "concept stores" ou les "pop-up stores", ces "magasins éphémères" qui fleurissent en France depuis quelques années.
Côté marketing, M. Gibault mise sur les réseaux sociaux. L'entreprise a connu un essor lors de la campagne présidentielle, quandà détourner les slogans des candidats. "En slip, tout devient possible", "Le changement de slip, c'est maintenant". Dernier succès en date, une vidéo publicitaire "rétro" a été vue presque 800 000 fois sur YouTube.
Quant au "slip qui sent bon", l'idée a été lancée sur un site de financement participatif. M. Gibault a ainsi récupéré 23 000 euros. Mais, surtout, il s'est assuré de l'appétit des consommateurs pour son nouveau projet.
Pour l'instant, Le Slip français s'autosuffit et se finance par endettement. "Nous n'avons pas un important stock, nous fabriquons et nous vendons dans la foulée. Voir l'argent rentrer rassure mon banquier", s'amuse M. Gibault.
La société devrait être à l'équilibre en 2013 si son aventure en Asie – en partenariat avec la marque de vêtements Agnès b. – ne fait pas déraper les comptes. Avec sa méthode, chaque slip vendu par ses soins est rentable.
JUSTICE ?
Un bénévole de la Croix-Rouge au tribunal pour avoir aidé un sans-papier

Léopold Jacquens, un retraité du Havre, est soupçonné d'avoir établi une fausse attestation d'hébergement pour une Congolaise sans-papier. Il est convoqué par le tribunal correctionnel ce mardi, alors que le délit de solidarité a été abrogé.
Léopold Jacquens est l'un de ces militants ou simples citoyens qui aident les sans-papiers, et dont on avait beaucoup parlé en 2009 avec le film Welcome. Ils sont censés ne plus être hors la loi depuis décembre 2012, depuis que le délit de solidarité a été abrogé. Or, cet ancien bénévole de la Croix-Rouge du Havre doit se présenter devant le tribunal correctionnel ce mardi. Il est accusé d'avoir établi une fausse attestation d'hébergement à une sans-papier.Sa convocation a été envoyée au début de l'été, alors que l'histoire remonte à plus d'un an. Léopold Jacquens reçoit alors une femme congolaise sans-papier dans un local de la Croix-Rouge où il est bénévole. "Comme elle ne connaissait personne, je lui ai donné mon adresse", raconte ce retraité, "à la sous-préfecture, si vous n'avez pas une adresse au Havre, vous ne pouvez pas commencer votre domiciliation", explique-t-il. Quelques mois plus tard, la police débarque chez lui pour le convoquer au commissariat et lui signifier qu'il a une amende à payer, "j'ai refusé en disant que ce n'était pas logique".
Jusqu'à un an de prison
Avec l'abrogation du délit de solidarité l'année dernière, Léopold Jacquens, pense qu'il ne risque plus rien, mais le tribunal lui reproche désormais "de faux et usage de faux parce que la dame n'habite pas" chez lui.L'ancien bénévole se justifie en expliquant qu'il a juste fait un certificat pour donner une "adresse postale". Le procureur estime quand à lui, que l'hébergement doit être "réel", le mobile humanitaire ne fait pas disparaître l'infraction. Léopold Jacquens risque jusqu'à un an de prison et 15.000 euros d'amende.
Pour la Ligue des droits de l'Homme du Havre, cette affaire entre "dans la politique de harcèlement des militants associatifs. Faire peur aux gens pour qu'ils rentrent dans le rang et qu'ils n'enfreignent pas la loi", estime sa présidente, Marie-Hélène Boileau. Elle se défend : "On ne favorise pas le séjour de personnes en illégalité, au contraire, on fait tout pour qu'ils puissent obtenir une régularisation, on devrait nous remercier, pas nous faire des procès".
Ouverture d'une enquête contre une maire qui a refusé de célébrer un mariage homosexuel
Le Monde.fr avec AFP

Le parquet de Carpentras s'est appuyé sur des articles du code pénal, qui punissent notamment "le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique, agissant dans l'exercice de ses fonctions, de prendre des mesures destinées à faire échec à l'exécution de la loi".
Marie-Claude Bompard, opposée au mariage des couples de même sexe, refuse d'unir deux lesbiennes, au nom de sa "conscience", et de déléguer son pouvoir à un conseiller municipal pour qu'il célèbre la cérémonie. Les deux jeunes femmes, qui n'ont pas souhaité déposer plainte, ont été entendues lundi après-midi par la gendarmerie. La maire de Bollène devrait être auditionnée dans les prochains jours.
ELLE DOIT "RESPECTER LA LOI" SELON LE VICE-PRÉSIDENT DU FN
"Dans un premier temps, nous allons accomplir un certain nombre de formalités, nous avons une ou deux personnes à entendre, puis nous allons rappeler Mme Bompard à ses obligations de respecter l'état civil", a indiqué Stanislas Vallat, vice-procureur de la République au parquet de Carpentras.
Le préfet du Vaucluse, Yannick Blanc, a eu lundi en fin de matinée un entretien avec la maire de Bollène au cours duquel "elle a maintenu sa position", selon la préfecture. Mme Bompard encourt cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende, selon le code pénal.
Florian Philippot, vice-président du FN, a de son côté estimé sur i-Télé que la maire de Bollène devait "respecter la loi". "L'argument religieux est totalement irrecevable dans une République laïque", selon le bras droit de Marine Le Pen. Il "comprend la conviction personnelle" de cette élue, mais "elle doit respecter la loi de la République [...]. Soit elle les marie, soit elle délègue et fait marier", conclut M. Philippot.
Immatriculations Mercedes: le Conseil d'Etat tranche le conflit franco-allemand
(AFP)
Paris — L'Etat français peut-il continuer à empêcher l'immatriculation de certains modèles Mercedes, en s'abritant derrière une loi européenne? Le Conseil d'Etat doit trancher mardi ce contentieux qui oppose Paris et Berlin dans le secteur automobile.
La plus haute juridiction administrative française a eu l'occasion d'entendre vendredi les deux parties pendant plus de deux heures. Le constructeur allemand Daimler, maison mère de Mercedes, a avancé l'argument de la sécurité de ses clients pour justifier son renoncement à utiliser un nouveau fluide réfrigérant pour la climatisation, dit R1234yf, quitte à se mettre en infraction avec la législation européenne.
Une directive de 2006, entrée pleinement en vigueur le 1er janvier 2013, impose aux constructeurs automobiles d'abandonner le réfrigérant actuel, le R134A, pour leurs nouveaux modèles homologués à partir de 2011.
Mais Daimler, après avoir fait homologuer en 2011 et 2012 de nouveaux véhicules par l'agence fédérale allemande pour l'automobile (KBA) pour qu'ils puissent rouler avec le R1234yf, a effectué de nouveaux tests qui ont montré un "risque élevé d'inflammation" en cas de collision, ce qui l'a fait revenir sur sa décision, a rappelé vendredi la direction générale de Mercedes France.
Un différend plus large avec Merkel
Le groupe a alors obtenu en juin de la KBA une extension des homologations pré-existantes qui lui a permis de revenir à l'ancien réfrigérant.
C'est cette "manoeuvre" que reproche la France à Daimler. Elle lui vaut aussi les réprimandes de Bruxelles: peu convaincue par les arguments du constructeur allemand, la Commission européenne menace de lancer une procédure d'infraction contre Berlin. "On ne peut pas demander une nouvelle homologation et écouler ses véhicules sous couvert d'une extension", a critiqué l'un des représentants du ministère français des Transports présent vendredi à l'audience, Samuel Therin.
Berlin a répondu à la Commission européenne à la mi-août et cette dernière dispose à partir de là de dix semaines pour prendre une décision.
Isolé dans un premier temps, Daimler a été rejoint vendredi par le japonais Toyota, qui a aussi renoncé à utiliser le nouveau fluide pour ses modèles Prius Plus, Lexus GS et GT86 commercialisés en Europe "afin de mettre fin aux doutes de nos clients".
La France en revanche reste le seul pays de l'UE à avoir fait jouer fin juillet la clause de sauvegarde pour bloquer les immatriculations des modèles Mercedes concernés, c'est-à-dire les classes A, B, CLA et SL. Cette clause autorise un Etat membre à ne pas immatriculer des véhicules pendant six mois maximum, s'ils représentent un danger pour la santé, l'environnement ou la sécurité routière.
Selon Paris, ces véhicules représentent un danger pour l'environnement en continuant à utiliser l'ancien fluide réfrigérant, plus polluant. Pas sûr que cet argument tienne puisque le R134A reste utilisé légalement pour les anciens modèles, c'est-à-dire la grande majorité du parc auto.
Mercedes a moins de mal à se poser en victime d'une mesure discriminatoire, avec un peu plus de 4.500 voitures bloquées, dont environ 2.700 avaient déjà trouvé preneurs.
Les modèles non immatriculés "représentent 60% des ventes de Mercedes-Benz France et 40% de son chiffre d'affaires", a insisté son avocat Denis Garraud, tandis que sa directrice commerciale, Marie-Claude Bidaut, pointait du doigt les risques de "dépôt de bilan" chez les concessionnaires.
L'affaire a éclaté sur fond de contentieux franco-allemand sur la réduction des émissions de CO2 des voitures à 95 g/km: Paris soupçonne la chancelière allemande Angela Merkel, en campagne pour un troisième mandat, de vouloir torpiller ce projet européen défavorable aux grosses cylindrées des constructeurs allemands, mais pas aux petites voitures produites par les Français.
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BASE AMERICAINE DE GUANTANAMO (Cuba) - «Welcome to Guantanamo Bay !» L'annonce du pilote à l'atterrissage peut faire sourire. La destination n'a décidément rien de paradisiaque. La chaleur tropicale est saisissante, certes. Mais à perte de vue, il y a ce béton, ces fils barbelés, ces baraques militaires et ces hangars accrochés aux collines arides. La prison, ou plutôt les prisons, sont de l'autre côté de la baie. Il faut attendre le ferry, puis grimper à bord, dans les odeurs de fioul, pour atteindre le côté «face au vent» (Winward) de cette enclave reculée de l'extrême est de Cuba.
Dès mon arrivée à l'aéroport, sur le seul vol commercial de la semaine, on contrôle ma «clearance» de l'armée, le sésame qui me permettra de pénétrer dans l'antre de la base navale américaine. Tout au long de mon séjour, je serai escortée partout, enfin presque partout. Le badge qu'on m'a mis autour du cou porte la mention «Escort required». Et sur cette base, où l'on trouve tout de même un McDonald’s, un supermarché de l’US Navy, un magasin de souvenirs et le bar O'Kelly's qui se targue d'être «le seul pub irlandais sur un sol communiste», je n'aurai jamais le loisir d'être seule de la semaine. Mes photos et mes vidéos seront scrupuleusement contrôlées à la fin de chaque journée, et l'équipe qui en a la charge appliquera le règlement à la lettre: pas de visage de gardiens ni de détenus, pas non plus de serrures, de mouvements d'ouverture ou de fermeture de portes dans les quartiers de détention, pas d'image qui puisse localiser la prison par rapport à la côte, pas d'installation stratégique, antenne ou poste de contrôle….

Cette fois, je suis là pour parler de la grève de la faim. J'arrive la veille des six mois du mouvement. Et même s'il n'y a plus qu'une cinquantaine de grévistes de la faim, il y en a eu jusqu'à 106 sur 166 détenus, en juin. Un journaliste de la télé norvégienne est le seul à m'accompagner dans ce séjour programmé à la minute près par les militaires. J'avais demandé deux interviews: celle du commandant de la prison, très critiqué pour ses méthodes et ses fouilles musclées, et puis celle du commandant de la base, qui vient tout juste de prendre ses fonctions. J'ai obtenu les deux, mais il a fallu partager le temps imparti avec mon collègue norvégien -qui n'avait rien demandé du tout- quinze minutes chacun, montre en main. Je comptais sur un peu plus de souplesse mais point trop n'en faut.
A peine débarqués du bon côté de la baie, on nous conduit à bord d’un van pour interviewer le capitaine Robert Durand, chef des relations publiques, et rencontrer son adjointe le capitaine Andi Hahn, une jeune femme en treillis qui a établi le programme. Elle vient d’arriver à ce poste qui chapeaute toute une équipe de jeunes, très jeunes engagés –entre 19 et 25 ans– déployés pour une période de 9 mois à Guantanamo.
Eux sont en charge des relations avec les médias qui viennent plus nombreux au moment des audiences devant les tribunaux militaires d’exception. J’y viens moi-même régulièrement pour l’affaire des cinq accusés du 11-Septembre, dont le très médiatique Khaled Cheikh Mohammed, qui se teint la barbe avec des jus de fruits. L’équipe des «public affairs» est toujours aux petits soins pour nous, commande des sandwichs Subway, nous conduit au pub irlandais le soir et nous ajoute une couverture quand on se gèle la nuit sous les tentes marabouts pour cause de climatisation excessive.

Mais le pendant, c’est évidemment un accès extrêmement limité ou tout simplement interdit à ceux que nous recherchons tous à approcher: les détenus. Je les avais aperçus une fois, il y a un an, lors d’une visite du camp 6 organisée en marge d’une audience. Mais ce n’est plus possible aujourd’hui, depuis que l’armée a fait une fausse note, en nous montrant le nouveau stade de foot flambant neuf construit pour les prisonniers pour un prix scandaleux, alors qu’on parle de fermer la prison qui coûte extrêmement cher aux contribuables américains… Désormais, aucun journaliste ne peut plus visiter les camps de détention quand le tribunal siège. Quant au camp 7, ce n’est jamais le moment. Ce camp, qui abrite la quinzaine de détenus «de grande valeur», incarcérés et parfois torturés dans des prisons secrètes de la CIA, est tout simplement classé top-secret. Et rares sont ceux qui savent même où il se trouve.
Le clou de cette semaine à Guantanamo, c’est la démonstration de l’alimentation forcée. Sur notre programme, qui commence chaque jour entre six et sept heures du matin, cela figure au 3e jour. Non sans avoir visité auparavant la cuisine des détenus où l’on nous fait goûter des plateaux repas, plus que décents, cuisinés halal.
La chaise, où les prisonniers sont attachés pour être nourris «de l’intérieur» comme ils préfèrent dire (plutôt que «de force»), a quelque chose de la chaise électrique que je viens de voir en visitant le musée des prisons de Huntsville, Texas, la capitale des exécutions. Elle est munie de sangles et d’entraves, de la tête aux pieds. Mais celle que l’on nous montre est en fait installée là pour les médias, dans un coin de l’hôpital des détenus, en l’absence évidemment du moindre prisonnier.
A côté, sur une petite tablette, on nous fait toucher la fine sonde en caoutchouc souple que l’on utilise pour intuber les grévistes de la faim. Les détenus préfèrent l’huile d’olive pour la faire glisser du nez jusqu’à l’estomac, et ce n’est pas douloureux du tout, tout juste inconfortable, nous affirme-t-on. Je ne suis pas sûre de vouloir essayer de toutes façons, mais quand je le leur demande, on me rétorque que ce n’est pas possible, pas prévu par le règlement. Et dans leurs nombreux témoignages via leurs avocats, les détenus parlent de souffrances atroces.

C’est ensuite un défilé d’interviews d’aides-soignants, infirmiers et gardiens, qui tous assurent, bec et ongles, que tout se déroule convenablement, que la méthode est la plus adaptée, usitée dans les hôpitaux du monde entier et conforme à la réglementation des prisons fédérales américaines. Ils concèdent parfois –non sans avoir demandé du regard l’approbation de leurs supérieurs– que les détenus se rebellent, leur crachent au visage ou leur jettent de l’urine ou des excréments.
Et puis vient le médecin en chef, qui, comme les autres ne donnera pas son nom. Lui, nous confie, sans remords, que ce ne pas une procédure qu’ils emploient de gaité de cœur, et qu’ils ont ainsi «ressuscité» plusieurs détenus. Quand je pense aux communiqués quotidiens du capitaine Durand, qui affirment que jamais un seul gréviste de la faim n’a été en danger de mort en six mois… J’ai ce qu’il me faut pour mon papier, mais Andi Hahn insiste pour que j’attende le lendemain: il y a un groupe d’infirmiers qui sont absolument formidables… Comme il faut que j’envoie la vidéo de toutes façons, et que l’internet déplorable ici ne me le permet pas, je patienterai jusqu’à cette nouvelle série d’interviews. Mais, ô déception, elles s’avèrent inutilisables, comportant seulement un discours prémâché, formaté pendant un briefing et un débriefing à huis clos.

Le soir même, nous avons rendez-vous au camp 6, celui où se trouve la grande majorité des détenus -environ 130 en temps normal, selon les estimations- mais qui a été vidé après une émeute en avril, au plus fort de la grève de la faim, quand les prisonniers ont couvert les caméras de surveillance. Depuis, les grévistes de la faim ainsi que tous ceux qui ne se plient pas au règlement sont en cellules individuelles au camp 5, réservé aux quartiers disciplinaires et leurs fameuses combinaisons orange. J’ai visité le camp 5 aussi, mais seulement un corridor vide de détenus, et l’intérieur d’une cellule inutilisée préparée pour les reporters.
Au camp 6, nous sommes attendus pour la prière de 17H00. On passe à la sécurité une heure avant. Je demande à aller aux toilettes: demande inhabituelle, on m’escorte jusqu’aux WC des gardiens. Sous le rouleau de papier, je lis une inscription «Fuck Gitmo»…
Amusée par cette découverte qui offusquerait sûrement mes interlocuteurs, je suis scrupuleusement scannée à l’entrée, je dois laisser tout enregistreur ou téléphone portable, avant de passer la lourde grille, que le gardien ouvre avec d’énormes clés de métal jaune. On dirait celles qu’on peut acheter au magasin de souvenirs d’Alcatraz.
Le camp 6 est construit en forme d’étoile où chaque branche est un bloc de détention formé d’un patio central sur lequel s’ouvrent une dizaine de cellules. Les gardiens les surveillent derrière une vitre sans tain, déambulant derrière un long corridor sombre, et entrant de temps à autre, derrière une grille, en portant une visière contre les crachats et projections en tous genres. C’est là que nous assisterons à la prière commune, on nous prie de garder le silence, de nous cacher quand la porte s’ouvre, les détenus ne doivent absolument pas nous voir car ils en profiteraient pour faire un coup d’éclat. On colle sur mon appareil photo une triple épaisseur de ruban adhésif pour cacher le petit capteur rouge qui clignote. Et on attend en chuchotant. Pour finalement s’entendre dire que les détenus ont décidé de prier dans la cour de promenade et qu’on ne les verra pas. Tant pis, « we’re very sorry » mais on n’y peut rien.

Mais mon collègue norvégien et moi n’avons pas l’intention d’en rester là. Nous reformulons une demande: nous sommes à la fin du ramadan, nous ne repartirons pas sans avoir vu une prière. Nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour ne voir que ce qu’ils ont décidé de nous montrer. Nous avons été très «compliant», selon l’expression que l’armée aime utiliser pour les détenus, avons écouté sagement leur bonne parole. J’insiste, rappelant que je suis venue une dizaine de fois en deux ans, que je représente l’AFP, grande agence mondiale, et que ce serait tout à fait inacceptable que nous repartions sans avoir vu le moindre détenu. Je dois y revenir plusieurs fois alors que le séjour touche à sa fin, et que nos jeunes interlocuteurs font toujours la sourde oreille.
Et je finis par taper plus haut, réclamer auprès du capitaine Durand, menacer d’en parler lors de mon entretien avec le grand commandant, ou même d’en référer à mon interlocuteur du Pentagone. Puis, comme par magie, ça marche…. C’est très compliqué mais l’audience de l’AFP est telle, me dit-on, que rendez-vous est pris à quatre heures et quart du matin, le jour du départ. Et nous aurons même le privilège de rester beaucoup plus longtemps que d’habitude, peut-être une demi-heure au total, à voir les détenus portant de grandes tuniques blanches et des coiffes traditionnelles vivre dans leur espace commun, à entendre leurs incantations, jusqu’à ce que les lumières s’éteignent à nouveau. Ils repartent se coucher.
Chantal Valéry est correspondante de l'AFP à Washington, spécialisée dans les affaires de sécurité et de justice
Le Conseil d'Etat enjoint la France de réimmatriculer les véhicules Mercedes
Le juge des référés du Conseil d'Etat a ordonné mardi à la France de reprendre dans les deux jours les immatriculations des modèles Mercedes qu'elle bloquait depuis juin et a estimé qu'ils ne représentaient pas de danger grave pour l'environnement, contrairement à ce qu'affirmait Paris.

La France avait fait jouer fin juillet une clause de sauvegarde pour stopper les immatriculations des classes A, B, CLA et SL, au motif que Daimler, la maison mère de Mercedes, ne respectait pas une nouvelle directive européenne sur les fluides réfrigérants. La décision du juge des référés est provisoire, en attendant que le Conseil d'Etat juge l'affaire sur le fond.

La France avait fait jouer fin juillet une clause de sauvegarde pour stopper les immatriculations des classes A, B, CLA et SL, au motif que Daimler, la maison mère de Mercedes, ne respectait pas une nouvelle directive européenne sur les fluides réfrigérants. La décision du juge des référés est provisoire, en attendant que le Conseil d'Etat juge l'affaire sur le fond.
« Welcome to Guantanamo Bay ! »
Par Chantal VALERY

(AFP / Chantal Valéry)
BASE AMERICAINE DE GUANTANAMO (Cuba) - «Welcome to Guantanamo Bay !» L'annonce du pilote à l'atterrissage peut faire sourire. La destination n'a décidément rien de paradisiaque. La chaleur tropicale est saisissante, certes. Mais à perte de vue, il y a ce béton, ces fils barbelés, ces baraques militaires et ces hangars accrochés aux collines arides. La prison, ou plutôt les prisons, sont de l'autre côté de la baie. Il faut attendre le ferry, puis grimper à bord, dans les odeurs de fioul, pour atteindre le côté «face au vent» (Winward) de cette enclave reculée de l'extrême est de Cuba.
Dès mon arrivée à l'aéroport, sur le seul vol commercial de la semaine, on contrôle ma «clearance» de l'armée, le sésame qui me permettra de pénétrer dans l'antre de la base navale américaine. Tout au long de mon séjour, je serai escortée partout, enfin presque partout. Le badge qu'on m'a mis autour du cou porte la mention «Escort required». Et sur cette base, où l'on trouve tout de même un McDonald’s, un supermarché de l’US Navy, un magasin de souvenirs et le bar O'Kelly's qui se targue d'être «le seul pub irlandais sur un sol communiste», je n'aurai jamais le loisir d'être seule de la semaine. Mes photos et mes vidéos seront scrupuleusement contrôlées à la fin de chaque journée, et l'équipe qui en a la charge appliquera le règlement à la lettre: pas de visage de gardiens ni de détenus, pas non plus de serrures, de mouvements d'ouverture ou de fermeture de portes dans les quartiers de détention, pas d'image qui puisse localiser la prison par rapport à la côte, pas d'installation stratégique, antenne ou poste de contrôle….

Vue générale de la base américaine de Guantanamo, le 9 août 2013 (AFP / Chantal Valéry)
Cette fois, je suis là pour parler de la grève de la faim. J'arrive la veille des six mois du mouvement. Et même s'il n'y a plus qu'une cinquantaine de grévistes de la faim, il y en a eu jusqu'à 106 sur 166 détenus, en juin. Un journaliste de la télé norvégienne est le seul à m'accompagner dans ce séjour programmé à la minute près par les militaires. J'avais demandé deux interviews: celle du commandant de la prison, très critiqué pour ses méthodes et ses fouilles musclées, et puis celle du commandant de la base, qui vient tout juste de prendre ses fonctions. J'ai obtenu les deux, mais il a fallu partager le temps imparti avec mon collègue norvégien -qui n'avait rien demandé du tout- quinze minutes chacun, montre en main. Je comptais sur un peu plus de souplesse mais point trop n'en faut.
Une équipe de relations publiques aux petits soins
A peine débarqués du bon côté de la baie, on nous conduit à bord d’un van pour interviewer le capitaine Robert Durand, chef des relations publiques, et rencontrer son adjointe le capitaine Andi Hahn, une jeune femme en treillis qui a établi le programme. Elle vient d’arriver à ce poste qui chapeaute toute une équipe de jeunes, très jeunes engagés –entre 19 et 25 ans– déployés pour une période de 9 mois à Guantanamo.
Eux sont en charge des relations avec les médias qui viennent plus nombreux au moment des audiences devant les tribunaux militaires d’exception. J’y viens moi-même régulièrement pour l’affaire des cinq accusés du 11-Septembre, dont le très médiatique Khaled Cheikh Mohammed, qui se teint la barbe avec des jus de fruits. L’équipe des «public affairs» est toujours aux petits soins pour nous, commande des sandwichs Subway, nous conduit au pub irlandais le soir et nous ajoute une couverture quand on se gèle la nuit sous les tentes marabouts pour cause de climatisation excessive.

Chaise d'alimentation forcée à Guantanamo, le 7 août 2013 (AFP / Chantal Valéry)
Mais le pendant, c’est évidemment un accès extrêmement limité ou tout simplement interdit à ceux que nous recherchons tous à approcher: les détenus. Je les avais aperçus une fois, il y a un an, lors d’une visite du camp 6 organisée en marge d’une audience. Mais ce n’est plus possible aujourd’hui, depuis que l’armée a fait une fausse note, en nous montrant le nouveau stade de foot flambant neuf construit pour les prisonniers pour un prix scandaleux, alors qu’on parle de fermer la prison qui coûte extrêmement cher aux contribuables américains… Désormais, aucun journaliste ne peut plus visiter les camps de détention quand le tribunal siège. Quant au camp 7, ce n’est jamais le moment. Ce camp, qui abrite la quinzaine de détenus «de grande valeur», incarcérés et parfois torturés dans des prisons secrètes de la CIA, est tout simplement classé top-secret. Et rares sont ceux qui savent même où il se trouve.
Alimentés de force par intubation
Le clou de cette semaine à Guantanamo, c’est la démonstration de l’alimentation forcée. Sur notre programme, qui commence chaque jour entre six et sept heures du matin, cela figure au 3e jour. Non sans avoir visité auparavant la cuisine des détenus où l’on nous fait goûter des plateaux repas, plus que décents, cuisinés halal.
La chaise, où les prisonniers sont attachés pour être nourris «de l’intérieur» comme ils préfèrent dire (plutôt que «de force»), a quelque chose de la chaise électrique que je viens de voir en visitant le musée des prisons de Huntsville, Texas, la capitale des exécutions. Elle est munie de sangles et d’entraves, de la tête aux pieds. Mais celle que l’on nous montre est en fait installée là pour les médias, dans un coin de l’hôpital des détenus, en l’absence évidemment du moindre prisonnier.
A côté, sur une petite tablette, on nous fait toucher la fine sonde en caoutchouc souple que l’on utilise pour intuber les grévistes de la faim. Les détenus préfèrent l’huile d’olive pour la faire glisser du nez jusqu’à l’estomac, et ce n’est pas douloureux du tout, tout juste inconfortable, nous affirme-t-on. Je ne suis pas sûre de vouloir essayer de toutes façons, mais quand je le leur demande, on me rétorque que ce n’est pas possible, pas prévu par le règlement. Et dans leurs nombreux témoignages via leurs avocats, les détenus parlent de souffrances atroces.

Aliments liquides et matériel destiné à l'alimentation forcée (AFP / Chantal Valéry)
C’est ensuite un défilé d’interviews d’aides-soignants, infirmiers et gardiens, qui tous assurent, bec et ongles, que tout se déroule convenablement, que la méthode est la plus adaptée, usitée dans les hôpitaux du monde entier et conforme à la réglementation des prisons fédérales américaines. Ils concèdent parfois –non sans avoir demandé du regard l’approbation de leurs supérieurs– que les détenus se rebellent, leur crachent au visage ou leur jettent de l’urine ou des excréments.
Et puis vient le médecin en chef, qui, comme les autres ne donnera pas son nom. Lui, nous confie, sans remords, que ce ne pas une procédure qu’ils emploient de gaité de cœur, et qu’ils ont ainsi «ressuscité» plusieurs détenus. Quand je pense aux communiqués quotidiens du capitaine Durand, qui affirment que jamais un seul gréviste de la faim n’a été en danger de mort en six mois… J’ai ce qu’il me faut pour mon papier, mais Andi Hahn insiste pour que j’attende le lendemain: il y a un groupe d’infirmiers qui sont absolument formidables… Comme il faut que j’envoie la vidéo de toutes façons, et que l’internet déplorable ici ne me le permet pas, je patienterai jusqu’à cette nouvelle série d’interviews. Mais, ô déception, elles s’avèrent inutilisables, comportant seulement un discours prémâché, formaté pendant un briefing et un débriefing à huis clos.

Une cellule de Guantanamo, le 9 août 2013 (AFP / Chantal Valéry)
Le soir même, nous avons rendez-vous au camp 6, celui où se trouve la grande majorité des détenus -environ 130 en temps normal, selon les estimations- mais qui a été vidé après une émeute en avril, au plus fort de la grève de la faim, quand les prisonniers ont couvert les caméras de surveillance. Depuis, les grévistes de la faim ainsi que tous ceux qui ne se plient pas au règlement sont en cellules individuelles au camp 5, réservé aux quartiers disciplinaires et leurs fameuses combinaisons orange. J’ai visité le camp 5 aussi, mais seulement un corridor vide de détenus, et l’intérieur d’une cellule inutilisée préparée pour les reporters.
Au camp 6, nous sommes attendus pour la prière de 17H00. On passe à la sécurité une heure avant. Je demande à aller aux toilettes: demande inhabituelle, on m’escorte jusqu’aux WC des gardiens. Sous le rouleau de papier, je lis une inscription «Fuck Gitmo»…
Ruban adhésif sur l'appareil photo
Amusée par cette découverte qui offusquerait sûrement mes interlocuteurs, je suis scrupuleusement scannée à l’entrée, je dois laisser tout enregistreur ou téléphone portable, avant de passer la lourde grille, que le gardien ouvre avec d’énormes clés de métal jaune. On dirait celles qu’on peut acheter au magasin de souvenirs d’Alcatraz.
Le camp 6 est construit en forme d’étoile où chaque branche est un bloc de détention formé d’un patio central sur lequel s’ouvrent une dizaine de cellules. Les gardiens les surveillent derrière une vitre sans tain, déambulant derrière un long corridor sombre, et entrant de temps à autre, derrière une grille, en portant une visière contre les crachats et projections en tous genres. C’est là que nous assisterons à la prière commune, on nous prie de garder le silence, de nous cacher quand la porte s’ouvre, les détenus ne doivent absolument pas nous voir car ils en profiteraient pour faire un coup d’éclat. On colle sur mon appareil photo une triple épaisseur de ruban adhésif pour cacher le petit capteur rouge qui clignote. Et on attend en chuchotant. Pour finalement s’entendre dire que les détenus ont décidé de prier dans la cour de promenade et qu’on ne les verra pas. Tant pis, « we’re very sorry » mais on n’y peut rien.

Un soldat dans une partie désaffectée du camp de Guantanamo, le 8 août 2013 (AFP / Chantal Valéry)
Mais mon collègue norvégien et moi n’avons pas l’intention d’en rester là. Nous reformulons une demande: nous sommes à la fin du ramadan, nous ne repartirons pas sans avoir vu une prière. Nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour ne voir que ce qu’ils ont décidé de nous montrer. Nous avons été très «compliant», selon l’expression que l’armée aime utiliser pour les détenus, avons écouté sagement leur bonne parole. J’insiste, rappelant que je suis venue une dizaine de fois en deux ans, que je représente l’AFP, grande agence mondiale, et que ce serait tout à fait inacceptable que nous repartions sans avoir vu le moindre détenu. Je dois y revenir plusieurs fois alors que le séjour touche à sa fin, et que nos jeunes interlocuteurs font toujours la sourde oreille.
Et je finis par taper plus haut, réclamer auprès du capitaine Durand, menacer d’en parler lors de mon entretien avec le grand commandant, ou même d’en référer à mon interlocuteur du Pentagone. Puis, comme par magie, ça marche…. C’est très compliqué mais l’audience de l’AFP est telle, me dit-on, que rendez-vous est pris à quatre heures et quart du matin, le jour du départ. Et nous aurons même le privilège de rester beaucoup plus longtemps que d’habitude, peut-être une demi-heure au total, à voir les détenus portant de grandes tuniques blanches et des coiffes traditionnelles vivre dans leur espace commun, à entendre leurs incantations, jusqu’à ce que les lumières s’éteignent à nouveau. Ils repartent se coucher.
vidéo, cliquez ici.
Chantal Valéry est correspondante de l'AFP à Washington, spécialisée dans les affaires de sécurité et de justice
SOCIAL
Retraites: deuxième et dernier jour des consultations à Matignon
(AFP)
Dès 09H30, l'Union syndicale Solidaires est attendue la première à Matignon pour discuter avec Jean-Marc Ayrault des grandes lignes de la réforme, qui doit passer en Conseil des ministres le 18 septembre.
Puis ce sera le tour de FO, l'UPA (artisans), l'UNSA et la FSU.
Une "réunion de travail" des ministres concernés par la réforme doit se tenir mardi en fin de journée à Matignon, selon une source gouvernementale.
La réforme, visant à combler le déficit des régimes de retraite évalué à 20 milliards d'euros en 2020, devrait être dévoilée dans les prochains jours.
Lundi, lors d'un premier round de consultations, le gouvernement a semblé vouloir rassurer ses interlocuteurs et calmer le jeu sur cette réforme anxiogène dont la gauche s'est emparée de façon inédite.
Le Medef s'est réjoui contre toute attente d'avoir obtenu "une ouverture" sur une baisse du coût du travail, pour compenser l'augmentation des cotisations sociales visant à financer les retraites.
Il devrait bien y avoir "des mesures sur la compétitivité", a confirmé une source gouvernementale.
Cotiser plus longtemps
"Il y a deux sujets: les retraites et la protection sociale. Sur le deuxième sujet, l'assurance a été donnée que, dès 2014, dans le PLFSS, il y aura des mesures sur la compétitivité, sur les modalités de financement de la protection sociale par les régimes non contributifs", dont le plus gros est la famille, a affirmé cette source à l'AFP.
Le patronat a toujours dit son opposition à toute nouvelle charge pour les entreprises en période de crise mais pourrait faire un geste en contrepartie d'une avancée sur le coût du travail.
Pas d'arbitrage sur le financement
L'exécutif, qui entend économiser 7 milliards d'euros pour le seul régime général (salariés du privé), semble toujours hésiter entre une hausse des cotisations sociales pour financer les retraites ou une augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG).
Cotiser plus longtemps
Cette piste a été fragilisée ces derniers jours par le débat sur la fiscalité.
Les arbitrages "ne sont pas faits", ont indiqué plusieurs leaders syndicaux à l'issue de leur entretien.
Pour le reste, les règles de calcul des retraites ne seront pas modifiées pour les générations partant d'ici à 2020, ont affirmé des syndicats.
Au-delà, le gouvernement envisagerait d'augmenter la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein d'un trimestre tous les trois ans, a indiqué Carole Couvert, la présidente de la CFE-CGC, ce qui aboutirait à environ 43 ans en 2035.
Selon le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, M. Ayrault a également confirmé "la mise en place d'un compte-pénibilité", permettant aux salariés exerçant des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ou de se reconvertir.
Il a aussi évoqué, selon la CFTC, un abaissement du seuil d'heures de Smic nécessaires pour valider un trimestre de cotisation et, selon la CFE-CGC, un dispositif concernant la prise en compte des années d'études.
Autant de signes et de gages du gouvernement envers les syndicats dont il espère le soutien.
La CFTC a estimé que "les choses avançaient" et la CFTC s'est dite "satisfaite".
La partie s'annonce plus compliquée mardi puisque le Premier ministre reçoit trois des quatre syndicats ayant appelé à une journée de mobilisation contre la réforme le 10 septembre.
La CGT, FO, la FSU et Solidaires entendent ainsi protester, à travers des grèves et des manifestations, contre l'allongement de la durée de cotisation.
Le gouvernement réfléchit à alléger le coût du travail du financement de la branche famille
Par Anne-Sophie Bellaiche
Une proposition qui fait consensus
Aujourd’hui la branche famille est majoritairement financée par ce biais. Selon un rapport de la Cour des comptes publié en juillet 2013, le financement de la branche était assuré en 2011 à hauteur de 64% par les cotisations sociales, à 18% par la CSG et à 17% par des impôts et taxes diverses affectés. Avec une conséquence non négligeable sur la compétitivité du travail. La Cour des comptes estime ainsi que le poids significativement plus élevé des cotisations familiales de la France par rapport à l’Allemagne "renvoie pour une large part au choix historique fait par la France de faire reposer sur les salaires une proportion significative du financement des prestations familiales alors qu’en Allemagne ces dernières sont financées par le budget de l’Etat." La part de financement par les cotisations est toutefois en baisse constante via les divers mécanismes de baisses de charges sur les bas salaires, amplifiés encore par le CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi).
Un éventail de solutions
Les experts de la rue Cambon ont donc examiné les différentes options possibles pour revoir ce financement, à savoir : une cotisation des entreprises assises sur la valeur ajoutée, un transfert sur la TVA, un basculement sur la CSG, la mobilisation de la fiscalité environnementale et enfin un financement directement issu des ressources budgétaire de l’Etat. Chacune des options présentant ses avantages et ses inconvénients. La réflexion ne fait que commencer…Retraites : la CGT propose de révoir à la baisse les aides aux entreprises
Par Julien Bonnet
Dans une lettre adressée au Premier ministre et publiée à l'issue de la première journée de concertation des partenaires sociaux à Matignon sur la réforme en cours d'élaboration des retraites, le leader cégétiste rappelle que son organisation souhaite une réforme qui prenne "le contre-pied des réformes précédentes qui ont toutes dégradé la situation des salariés et des retraités et n'ont pas résolu les questions de financement".
Afin de parvenir à octroyer à chacun "une retraite satisfaisante", il prône de "récupérer les 80 milliards de fraude et d'évasion fiscales" et de "revenir sur les 200 milliards d'euros d'aides publiques aux entreprises, notamment en supprimant les exonérations de cotisations sociales" non efficaces "en matière d'incitation à l'emploi stable", soit près de 30 milliards d'euros, selon lui.
"A plus long terme", Thierry Lepaon estime qu'il faut revoir le calcul de la cotisation employeur - pour la moduler selon la politique sociale de l'entreprise -, instaurer une contribution sociale sur les revenus financiers des entreprises et élargir l'assiette des cotisations sociales à l'ensemble des rémunérations (primes intéressement, participation).
Le numéro un de la centrale de Montreuil, qui a été reçu lundi matin par Jean-Marc Ayrault, regrette qu'il n'y ait pas eu de négociation tripartite (syndicats de salariés, patronat, gouvernement). "Les entretiens bilatéraux (...) ont eu pour effet d'éluder le débat nécessaire sur la part des richesses produites par les entreprises consacrée au financement de la protection sociale", estime-t-il.
FO, FSU et Solidaires à Matignon ce mardi
Le Premier ministre reçoit ce mardi 27 août trois des quatre syndicats ayant appelé à une journée de mobilisation contre la réforme le 10 septembre.
La CGT, FO, la FSU et Solidaires entendent ainsi protester, à travers des grèves et des manifestations, contre l'allongement de la durée de cotisation.
Retraites : un compte pénibilité en 2015
Le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, a indiqué mardi à sa sortie de Matignon qu'un compte pénibilité, financé en partie par les employeurs, serait mis en oeuvre à partir du 1er janvier 2015 dans le cadre de la réforme des retraites.
"Sur la pénibilité, il y aura une participation des employeurs avec la volonté de mettre en place le compte à partir du 1er janvier 2015", a annoncé Jean-Claude Mailly à l'issue d'une rencontre avec Jean-Marc Ayrault et plusieurs ministres à Matignon.
>> A LIRE AUSSI : Retraites, ce qui est certain... et ce qui l'est moins
"Sur la pénibilité, il y aura une participation des employeurs avec la volonté de mettre en place le compte à partir du 1er janvier 2015", a annoncé Jean-Claude Mailly à l'issue d'une rencontre avec Jean-Marc Ayrault et plusieurs ministres à Matignon.
>> A LIRE AUSSI : Retraites, ce qui est certain... et ce qui l'est moins
Chômage: chiffre de juillet attendu, le gouvernement confiant
De Sylvie HUSSON (AFP)
Le gouvernement, qui voit l'échéance se rapprocher, espère enfin enrayer la hausse continue des demandeurs d'emploi depuis plus de deux ans.
En juin - 26e mois de hausse -, un nouveau record avait été atteint avec 3,279 millions de personnes sans activité en métropole (+14.900 en un mois).
Malgré le grand scepticisme de l'opinion, l'exécutif affiche une pleine confiance dans la promesse présidentielle.
"Oui, nous inverserons la courbe du chômage (...) d'ici la fin 2013", a réaffirmé dimanche le ministre du Travail Michel Sapin, estimant que si les chiffres de juillet marquent "un ralentissement", "c'est que nous allons dans la bonne direction parce qu'avant d'inverser, il faut arrêter". Le mois dernier, M. Sapin s'était dit convaincu déjà que le gouvernement était en "phase" de "stopper la hausse" et avait noté une "amélioration" malgré l'augmentation.
A court terme, une amélioration de l'emploi privé "ne suffira pas" à inverser la courbe mais les emplois subventionnés "montent en charge" pour porter l'embellie fin 2013, assure M. Moscovivi.
Parmi ces emplois en partie financés par l'Etat figurent les emplois d'avenir destinés aux jeunes peu ou pas qualifiés, essentiellement dans le secteur non-marchand. La barre des 50.000 (sur un objectif de 100.000 fin 2013) a été franchie en août. Ces contrats s'ajoutent aux emplois aidés classiques (440.000 dans le non-marchand, 50.000 dans le privé) programmés par l'actuel gouvernement, qui en a allongé la durée.
Pas de "bon thermomètre" unique
Par ailleurs, le plan de formations prioritaires de chômeurs pour pourvoir d'ici à décembre 30.000 emplois vacants est lancé. Le but est d'arriver à 100.000 d'ici à fin 2014.
Conscient d'entrer dans "une période où l'observation des chiffres devient déterminante", le ministère du Travail s'emploie déjà par avance à déminer les éventuelles "ambiguités ou incompréhensions" sur les statistiques qui serviront de "thermomètre" pour jauger la promesse présidentielle.
Le chiffre "de référence" sera "naturellement" celui des demandeurs d'emploi sans activité inscrits à Pôle emploi (catégorie A). Mais l'autre grand indicateur, le chômage au sens du BIT calculé trimestriellement par l'Insee, sera "aussi" à considérer, ajoute-t-on. Le taux du deuxième trimestre doit être publié le 5 septembre.
"Il n'y a pas deux courbes, c'est la même", insistait-on au ministère à la veille de la publication en livrant un autre message "préventif": le "freinage, puis le retournement de la courbe" devra être analysé en "tendance", sur "plusieurs mois".
En mai, l'accalmie fragile enregistrée avait été largement alimentée par des sorties de listes de chômeurs n'ayant pas "actualisé" leur situation, démontrant une fois de plus le caractère extrêmement volatil des statistiques mensuelles de Pôle emploi.
En outre, le gouvernement portera mardi une attention particulière à l'évolution des jeunes inscrits, traditionnellement plus sensible à la conjoncture. Leur nombre avait diminué en mai et juin. Sur ce terrain "avancé" de la bataille pour l'emploi, "l'inversion est commencée", estimait-on au ministère du Travail. Reste à savoir si elle sera "durable".
SOCIETE
596 mariages gays célébrés depuis le vote de la loi

Vincent et Bruno ont été les premiers homosexuels à se marier en France (à Montpellier). Jean-Paul Pelissier © Reuters
Trois mois après le décret d'application de la loi autorisant le mariage gay en France, France Inter révèle ce mardi matin que 596 mariages entre personnes de même sexe ont été célébrés dans les 50 plus grandes villes du pays. Cela correspond à 1% des mariages depuis trois mois. Sans surprise, Paris arrive en tête, devant Nice et Toulouse.
Les premiers chiffres de l'INSEE ne seront pas connus avant le début de l'année prochaine, mais les journalistes de France Inter ont appelé une à une les 50 plus grandes villes de France pour récupérer leurs informations. Résultat : 596 mariages entre personnes du même sexe ont été célébrés depuis trois mois, dans ces 50 villes.
1000 dossiers déjà en attente
596, c'est peu : cela représente 1% des mariages en France depuis trois mois. C'est moins que le PACS (Pacte Civil de Solidarité) : en 1999, un mois et demi seulement après son entrée en vigueur, plus de 1000 unions entre personnes du même sexe avaient été signées dans toute la France. Au bout d'un an, ce nombre était monté jusqu'à 9.450 personnes.
C'est également moins qu'en Espagne : en 2006, un an après le vote de la loi, 4.500 mariages homosexuels avaient été célébrés. Mais cela ne veut pas dire que le score en France n'atteindra pas ce niveau : en effet, au moins mille dossiers sont déjà en attente. Ils seront célébrés d'ici la fin de l'année.
Paris en tête, une 2ème place plus surprenante
Sans surprise, dans les 50 plus grandes villes de France, c'est Paris qui arrive en tête avec 241 mariages. La deuxième place du classement est plus surprenante : c'est la ville de Nice, avec 37 mariages. Nice, dont le maire n'est autre que le vice-président de l'UMP Christian Estrosi, loin d'être un partisan du mariage pour tous.
Suivent les villes de Toulouse et de Lyon avec respectivement 28 et 23 mariages, devant Strasbourg et Montpellier à 17. Reims, avec 11 unions, est également bien placée, alors qu'Avignon, seulement la 46ème ville la plus peuplée du pays, en est déjà à 9 mariages.
Seules deux villes parmi les 50 plus grandes villes de France n'ont pas célébré de mariage entre personnes du même sexe : il s'agit de Créteil et d'Argenteuil.
Les énormités proférées par le FN sur la menace islamique dans les années 90 sont devenues, 20 ans après, de nauséabonds lieux communs.
Dans un livre paru en 2004, et principalement dédié au démontage du «fantasme» (complaisamment colporté par «quelques intellectuels soucieux de défendre les valeurs du “monde civilisé” contre celles des “barbares”») d’une grave «“menace” islamique», le journaliste Alain Gresh relève que «jusqu’au début des années 1990, certaines thèses sur l’islam et les musulmans étaient défendues avant tout par le Front national», qui était alors seul, ou presque, à lester sa propagande de l’affirmation, par exemple, que la religion musulmane menaçait «l’identité» française (et plus largement la «civilisation occidentale et chrétienne»), ou qu’elle était «incompatible» avec la laïcité (1). Mais ces mêmes thèses sont ensuite devenues « des “lieux communs” dans les médias et chez nombre d’intellectuels», qui n’hésitent plus, en effet, à les présenter comme autant de «vérités» dérangeantes, ou à soutenir que leur récitation est le signe d’une salutaire insurrection contre une bien-pensance antiraciste d’essence totalitaire.
Pour Alain Gresh, cette banalisation des croyances du parti d’extrême droite est le signe d’une «lepénisation des esprits»: il est permis de considérer que l’élection à la présidence de la République, en 2007, d’un personnage – Nicolas Sarkozy - qui s’en était quant à lui fait un argumentaire de campagne (et qui n’a ensuite eu de cesse, durant les cinq années de son règne, que de les banaliser) a parachevé cette remarquable subversion.
Il est intéressant, dès lors, de relever qu’en même temps que de considérables pans de l’intellocratie médiatique et de la droite dite républicaine lepénisaient leur traitement de la question musulmane, la nouvelle présidente du Front national, Marine Le Pen, s’employait quant à elle à «dédiaboliser» son parti, et à le normaliser.
À cette fin, elle a publiquement pris ses distances d’avec les infectes «plaisanteries» antisémites de son père, et réclamé des sanctions contre quelques adhérents particulièrement folkloriques du Front national, dont les nostalgies étaient par trop voyantes. Cela lui permet de soutenir, à la fin mois de mars 2012, qu’elle n’a plus «rien à voir avec l’extrême droite». Cette affirmation peut (certes) divertir, mais elle ne doit pas surprendre, dans une époque où nombre de mots ont été soigneusement vidés de leur sens, et dans laquelle, par exemple, l’antiracisme peut être présenté, par des penseurs de haut renom ou des journalistes cotés, comme un nouveau racisme. Au surplus, force est de reconnaître que Marine Le Pen ne dit rien de plus incommodant que ce qu’énoncent, quotidiennement ou presque, les hérauts de la droite «comme il faut». Certaines fois, il arrive même qu’elle répète, presque au mot près, des considérations empruntées à d’ «iconoclastes» représentants d’une gauche où de dévoués éditocrates ont aussi imposé l’idée que des «tabous» devaient être brisés, et dans laquelle la défense d’une laïcité dévoyée justifie par exemple la profération de déclarations anxiogènes sur les musulmans. Cela ne doit pas étonner, car dans sa quête de plus de respectabilité, la présidente du FN s’applique, principalement (et très intelligemment), à concentrer sa vindicte vers une cible particulière, qui se trouve être la même que celle de la nouvelle droite «républicaine», et de toute une partie du camp «progressiste» : l’islam, évidemment.
Son parti n’est d’ailleurs pas le seul, à l’extrême droite, à se dédier à cette minutieuse et patiente albification. D’autres formations, plus discrètes – et plus radicales encore – ont mesuré que l’islamophobie pouvait, bien plus sûrement que leurs plus anciennes haines, leur gagner quelques esprits. Et de fait, c’est exactement ce qui se passe, comme le démontre en 2010 une affaire qui peut paraître anecdotique, mais qui en dit long sur les compromissions et les manquements où peut désormais mener la fustigation de la «bien-pensance» et du «politiquement correct».
Aux derniers jours du printemps de cette année-là, une certaine Sylvie François, qui se présente comme une habitante de la Goutte-d’Or, à Paris, annonce sur Facebook qu’elle veut organiser près de chez elle, pour protester contre «la déferlante musulmane » qui selon elle impose aux habitants de son quartier «la prohibition islamique des produits» des terroirs français, un «apéro saucisson et pinard». L’initiative de la jeune femme est saluée par d’éminentes personnalités médiatiques, comme le journaliste Éric Zemmour. Le 14 juin 2010, le très réactionnaire titulaire du bloc-notes du Figaro, Ivan Rioufol, apporte quant à lui son «soutien à la résistante de la Goutte-d’Or», dont le public est invité à deviner, dans le choix de ce mot particulier, qu’il y dans sa mutinerie contre la censure mahométane un peu de la courageuse détermination qui a soixante-dix ans plus tôt animé des maquisards antinazis. Ce très droitier commentateur dénonce, pour l’occasion, les «beaux esprits», décérébrés selon lui par le «politiquement correct», qui «ont demandé au préfet d’interdire» l’apéritif de Sylvie François «au prétexte qu’il y aurait là […] la main de l’extrême droite et de groupuscules identitaires». D’après Ivan Rioufol, cette demande trahit que «s’opposer aux emprises de l’islam politique dans le domaine public revient, pour l’idéologie antiraciste qui sait encore se faire craindre du gouvernement, à soutenir des positions extrémistes et xénophobes». Mais, ajoute-t-il, «cet argument convenu ne correspond pas, en l’occurrence, aux motivations de ceux qui ont» relayé l’appel de la «résistante de la Goutte-d’Or». Et quant à la présence, dans la liste des supporteurs de Sylvie François, du Bloc identitaire, «formation de la droite populiste», elle ne dérange nullement le bloc-noteur du Figaro, qui se réjouit, quant à lui, de ce «que la prise de conscience des dérives de l’islam radical suscite de premières résistances populaires, au-delà des récupérations politiques, au nom de la préservation de la laïcité et de la défense de la République».
Problème : l’héroïque «résistante» n’existe pas. En réalité, Sylvie François est, comme l’expliquera Le Nouvel Observateur, «un personnage inventé de toutes pièces» par les responsables du Bloc identitaire, dont le président, manifestement ravi du tour joué à de prestigieux journalistes, explique qu’il lui «a semblé plus pertinent», pour l’organisation d’un apéritif dédié au saucisson et au pinard (et au rejet de l’islam), «de mettre en avant une jeune femme qui raconterait son histoire, plutôt que d’arriver bille en tête avec un parti politique». Et cette manipulation a été un complet succès, puisqu’«au résultat», observe-t-il à bon droit, le Bloc identitaire, dont le «but est de prendre le pouvoir en provoquant des débats qui polarisent et […] d’“identariser” la population», a «gagné la bataille de l’opinion» – grâce, notamment, au «soutien public d’éditorialistes et de personnalités» comme Éric Zemmour et Ivan Rioufol.
En résumé (il convient d’y insister un peu, car il est rare que les égarements des briseurs de tabous apparaissent si visiblement pour ce qu’ils sont, et dans la si nette complétude de leur mépris du réel), le happening nationaliste dont le bloc-noteur du Figaro a certifié pour ses lecteurs qu’il était «au-delà des récupérations politiques» était un pur montage politicien. (Mais bien évidemment, ni Ivan Rioufol ni Éric Zemmour n’ont cru devoir informer leurs admirateurs de ce qu’ils s’y étaient laissés piéger.) Surtout, l’épisode, pour anecdotique qu’il puisse paraître, témoigne de l’incontestable efficacité de la stratégie choisie par les droites radicales dans leur recherche de plus de respectabilité, et de ce que leurs manœuvres sont en parfaite adéquation avec l’ambiance malsaine de l’époque – puisqu’il leur suffit désormais de crier haro sur les musulmans pour se gagner l’appui de médiacrates renommés.
En somme, et par une manière d’étonnante réciprocité : pour la raison même que les médias dominants et la classe politique ont de fait lepénisé leur appréhension de l’islam et répètent communément ce qui naguère ne se disait qu’au Front national, Marine Le Pen peut légitimement revendiquer, de son côté, sa dédiabolisation, puisqu’en effet elle ne dit plus rien, sur la religion musulmane, qui ne soit également dit par des personnalités dont personne ne suppose jamais qu’elles seraient «diaboliques».
(1) Alain Gresh, L’Islam, la République et le monde, Fayard, 2004.
Episode II: «La vague iconoclaste»
Episode III: «La religion la pluscon»
Episode IV- «Les vérités qui dérangent»
Episode V- ««Les Musulmans Doivent Comprendre Que L’humour Fait Partie De Nos Traditions.»
Episode VI - «La grande peur des musulmans»
NB : Cette série est adaptée du livre Les Briseurs de tabous (La Découverte, 2012).
Islamophobia (7/11) : «Rien à voir avec l’extrême droite.
Les énormités proférées par le FN sur la menace islamique dans les années 90 sont devenues, 20 ans après, de nauséabonds lieux communs.
Dans un livre paru en 2004, et principalement dédié au démontage du «fantasme» (complaisamment colporté par «quelques intellectuels soucieux de défendre les valeurs du “monde civilisé” contre celles des “barbares”») d’une grave «“menace” islamique», le journaliste Alain Gresh relève que «jusqu’au début des années 1990, certaines thèses sur l’islam et les musulmans étaient défendues avant tout par le Front national», qui était alors seul, ou presque, à lester sa propagande de l’affirmation, par exemple, que la religion musulmane menaçait «l’identité» française (et plus largement la «civilisation occidentale et chrétienne»), ou qu’elle était «incompatible» avec la laïcité (1). Mais ces mêmes thèses sont ensuite devenues « des “lieux communs” dans les médias et chez nombre d’intellectuels», qui n’hésitent plus, en effet, à les présenter comme autant de «vérités» dérangeantes, ou à soutenir que leur récitation est le signe d’une salutaire insurrection contre une bien-pensance antiraciste d’essence totalitaire.
Pour Alain Gresh, cette banalisation des croyances du parti d’extrême droite est le signe d’une «lepénisation des esprits»: il est permis de considérer que l’élection à la présidence de la République, en 2007, d’un personnage – Nicolas Sarkozy - qui s’en était quant à lui fait un argumentaire de campagne (et qui n’a ensuite eu de cesse, durant les cinq années de son règne, que de les banaliser) a parachevé cette remarquable subversion.
Il est intéressant, dès lors, de relever qu’en même temps que de considérables pans de l’intellocratie médiatique et de la droite dite républicaine lepénisaient leur traitement de la question musulmane, la nouvelle présidente du Front national, Marine Le Pen, s’employait quant à elle à «dédiaboliser» son parti, et à le normaliser.
À cette fin, elle a publiquement pris ses distances d’avec les infectes «plaisanteries» antisémites de son père, et réclamé des sanctions contre quelques adhérents particulièrement folkloriques du Front national, dont les nostalgies étaient par trop voyantes. Cela lui permet de soutenir, à la fin mois de mars 2012, qu’elle n’a plus «rien à voir avec l’extrême droite». Cette affirmation peut (certes) divertir, mais elle ne doit pas surprendre, dans une époque où nombre de mots ont été soigneusement vidés de leur sens, et dans laquelle, par exemple, l’antiracisme peut être présenté, par des penseurs de haut renom ou des journalistes cotés, comme un nouveau racisme. Au surplus, force est de reconnaître que Marine Le Pen ne dit rien de plus incommodant que ce qu’énoncent, quotidiennement ou presque, les hérauts de la droite «comme il faut». Certaines fois, il arrive même qu’elle répète, presque au mot près, des considérations empruntées à d’ «iconoclastes» représentants d’une gauche où de dévoués éditocrates ont aussi imposé l’idée que des «tabous» devaient être brisés, et dans laquelle la défense d’une laïcité dévoyée justifie par exemple la profération de déclarations anxiogènes sur les musulmans. Cela ne doit pas étonner, car dans sa quête de plus de respectabilité, la présidente du FN s’applique, principalement (et très intelligemment), à concentrer sa vindicte vers une cible particulière, qui se trouve être la même que celle de la nouvelle droite «républicaine», et de toute une partie du camp «progressiste» : l’islam, évidemment.
Son parti n’est d’ailleurs pas le seul, à l’extrême droite, à se dédier à cette minutieuse et patiente albification. D’autres formations, plus discrètes – et plus radicales encore – ont mesuré que l’islamophobie pouvait, bien plus sûrement que leurs plus anciennes haines, leur gagner quelques esprits. Et de fait, c’est exactement ce qui se passe, comme le démontre en 2010 une affaire qui peut paraître anecdotique, mais qui en dit long sur les compromissions et les manquements où peut désormais mener la fustigation de la «bien-pensance» et du «politiquement correct».
«La déferlante musulmane»

Aux derniers jours du printemps de cette année-là, une certaine Sylvie François, qui se présente comme une habitante de la Goutte-d’Or, à Paris, annonce sur Facebook qu’elle veut organiser près de chez elle, pour protester contre «la déferlante musulmane » qui selon elle impose aux habitants de son quartier «la prohibition islamique des produits» des terroirs français, un «apéro saucisson et pinard». L’initiative de la jeune femme est saluée par d’éminentes personnalités médiatiques, comme le journaliste Éric Zemmour. Le 14 juin 2010, le très réactionnaire titulaire du bloc-notes du Figaro, Ivan Rioufol, apporte quant à lui son «soutien à la résistante de la Goutte-d’Or», dont le public est invité à deviner, dans le choix de ce mot particulier, qu’il y dans sa mutinerie contre la censure mahométane un peu de la courageuse détermination qui a soixante-dix ans plus tôt animé des maquisards antinazis. Ce très droitier commentateur dénonce, pour l’occasion, les «beaux esprits», décérébrés selon lui par le «politiquement correct», qui «ont demandé au préfet d’interdire» l’apéritif de Sylvie François «au prétexte qu’il y aurait là […] la main de l’extrême droite et de groupuscules identitaires». D’après Ivan Rioufol, cette demande trahit que «s’opposer aux emprises de l’islam politique dans le domaine public revient, pour l’idéologie antiraciste qui sait encore se faire craindre du gouvernement, à soutenir des positions extrémistes et xénophobes». Mais, ajoute-t-il, «cet argument convenu ne correspond pas, en l’occurrence, aux motivations de ceux qui ont» relayé l’appel de la «résistante de la Goutte-d’Or». Et quant à la présence, dans la liste des supporteurs de Sylvie François, du Bloc identitaire, «formation de la droite populiste», elle ne dérange nullement le bloc-noteur du Figaro, qui se réjouit, quant à lui, de ce «que la prise de conscience des dérives de l’islam radical suscite de premières résistances populaires, au-delà des récupérations politiques, au nom de la préservation de la laïcité et de la défense de la République».
Problème : l’héroïque «résistante» n’existe pas. En réalité, Sylvie François est, comme l’expliquera Le Nouvel Observateur, «un personnage inventé de toutes pièces» par les responsables du Bloc identitaire, dont le président, manifestement ravi du tour joué à de prestigieux journalistes, explique qu’il lui «a semblé plus pertinent», pour l’organisation d’un apéritif dédié au saucisson et au pinard (et au rejet de l’islam), «de mettre en avant une jeune femme qui raconterait son histoire, plutôt que d’arriver bille en tête avec un parti politique». Et cette manipulation a été un complet succès, puisqu’«au résultat», observe-t-il à bon droit, le Bloc identitaire, dont le «but est de prendre le pouvoir en provoquant des débats qui polarisent et […] d’“identariser” la population», a «gagné la bataille de l’opinion» – grâce, notamment, au «soutien public d’éditorialistes et de personnalités» comme Éric Zemmour et Ivan Rioufol.
En résumé (il convient d’y insister un peu, car il est rare que les égarements des briseurs de tabous apparaissent si visiblement pour ce qu’ils sont, et dans la si nette complétude de leur mépris du réel), le happening nationaliste dont le bloc-noteur du Figaro a certifié pour ses lecteurs qu’il était «au-delà des récupérations politiques» était un pur montage politicien. (Mais bien évidemment, ni Ivan Rioufol ni Éric Zemmour n’ont cru devoir informer leurs admirateurs de ce qu’ils s’y étaient laissés piéger.) Surtout, l’épisode, pour anecdotique qu’il puisse paraître, témoigne de l’incontestable efficacité de la stratégie choisie par les droites radicales dans leur recherche de plus de respectabilité, et de ce que leurs manœuvres sont en parfaite adéquation avec l’ambiance malsaine de l’époque – puisqu’il leur suffit désormais de crier haro sur les musulmans pour se gagner l’appui de médiacrates renommés.
En somme, et par une manière d’étonnante réciprocité : pour la raison même que les médias dominants et la classe politique ont de fait lepénisé leur appréhension de l’islam et répètent communément ce qui naguère ne se disait qu’au Front national, Marine Le Pen peut légitimement revendiquer, de son côté, sa dédiabolisation, puisqu’en effet elle ne dit plus rien, sur la religion musulmane, qui ne soit également dit par des personnalités dont personne ne suppose jamais qu’elles seraient «diaboliques».
(1) Alain Gresh, L’Islam, la République et le monde, Fayard, 2004.
Les précédents épisodes de notre saga Islamophobia:
Episode I: «Un vent mauvais»Episode II: «La vague iconoclaste»
Episode III: «La religion la pluscon»
Episode IV- «Les vérités qui dérangent»
Episode V- ««Les Musulmans Doivent Comprendre Que L’humour Fait Partie De Nos Traditions.»
Episode VI - «La grande peur des musulmans»
NB : Cette série est adaptée du livre Les Briseurs de tabous (La Découverte, 2012).
Trafic d'organes: la Chine choquée par la double énucléation d'un enfant

A.D.
Un enfant chinois de six ans a été drogué et a subi l'ablation des deux globes oculaires pour un trafic d'organes présumé, a rapporté mardi la presse chinoise, un acte barbare qui a suscité un choc sur les réseaux sociaux. Le garçonnet désormais aveugle a été montré sur son lit d'hôpital, ses orbites oculaires recouvertes de bandages, dans un reportage de la télévision de la province septentrionale du Shanxi. Cet acte particulièrement odieux vient une nouvelle fois illustrer le problème de la carence d'organes en Chine, qui alimente tout un trafic criminel. Dans le sujet télévisé apparaissent les parents de l'enfant, issus d'un milieu pauvre et rural. Ils ont relaté avoir dans un premier temps cru que leur enfant s'était grièvement blessé en tombant samedi, avant d'apprendre par l'hôpital qu'il avait subi une double énucléation. "En voyant le sang sur son visage, nous avons d'abord pensé qu'il était tombé. Nous n'aurions jamais imaginé une chose pareille", a relaté un membre de la famille.
La police a retrouvé les deux globes oculaires, sur lesquels avaient été prélevée la cornée, a précisé la télévision d'Etat CCTV. L'enfant présentait un bec-de-lièvre, une malformation congénitale qui pourrait expliquer pourquoi il a été choisi par les trafiquants qui lui ont prélevé ses yeux.
La majorité des opérations de greffe en Chine sont faites avec des organes prélevés sur les condamnés à mort ou les prisonniers après leur décès - souvent sans l'accord des familles, selon les organisations de défense des droits de l'Homme, ce que nient les autorités. La tradition chinoise veut qu'un mort soit enterré sans mutilation, et très rares sont les Chinois qui acceptent le prélèvement d'organes lorsqu'un membre de leur famille décède.
La police a retrouvé les deux globes oculaires, sur lesquels avaient été prélevée la cornée, a précisé la télévision d'Etat CCTV. L'enfant présentait un bec-de-lièvre, une malformation congénitale qui pourrait expliquer pourquoi il a été choisi par les trafiquants qui lui ont prélevé ses yeux.
La majorité des opérations de greffe en Chine sont faites avec des organes prélevés sur les condamnés à mort ou les prisonniers après leur décès - souvent sans l'accord des familles, selon les organisations de défense des droits de l'Homme, ce que nient les autorités. La tradition chinoise veut qu'un mort soit enterré sans mutilation, et très rares sont les Chinois qui acceptent le prélèvement d'organes lorsqu'un membre de leur famille décède.
DIVERS
Une adolescente musulmane tente de se suicider à Trappes
(AFP)
L'état de la jeune fille de 16 ans était qualifié de préoccupant dans la soirée par la préfecture des Yvelines.
La situation à Trappes, ville située à 35 km à l'ouest de la capitale, demeurait calme en milieu de nuit.
Huit camions de CRS stationnaient devant le commissariat, dans le quartier des Merisiers, où s'étaient concentrées les échauffourées du mois dernier, a constaté un journaliste de l'AFP.
Quelques petits groupes de personnes se promenaient en ville et discutaient, mais sans aucune tension apparente.
"Ce qu'on peut déplorer, c'est qu'après un événement qui a secoué une famille et tout un quartier on envoie des fourgons de CRS, au lieu d'organiser une cellule d'écoute", déclarait un habitant qui n'a pas souhaité donner son nom, dans le quartier où vit la jeune fille.
"En envoyant la police, on semble nous considérer comme des ennemis potentiels, alors qu'une famille est dans la peine", regrettait-il.
"Ce n'est pas la réponse appropriée, autant ne rien faire, si c'est pour envoyer des fourgons de CRS!", s'indignait un autre habitant.
Durant trois nuits à la mi-juillet, des émeutes avaient éclaté à proximité du commissariat, après que des policiers eurent voulu contrôler une femme portant un voile intégral sur la voie publique, ce qui est interdit depuis 2011.
Le contrôle avait dégénéré et son mari, un homme de 21 ans converti à l'islam, soupçonné d'avoir tenté d'étrangler un policier, avait été placé en garde à vue.
Précédente tentative de suicide
Un mois plus tard environ, le 13 août, une jeune fille avait porté plainte, disant avoir été victime d'une agression à caractère islamophobe alors qu'elle était voilée.
Les faits, qu'aucun témoin visuel n'avait pu corroborer, étaient survenus la veille selon elle, à proximité du square Berlioz. Deux hommes auraient abordé l'adolescente, lui montrant un "objet tranchant". Ils lui auraient par la suite arraché son voile et porté un coup à l'épaule, selon une source judiciaire.
Selon cette même source, qui rapportait les éléments de témoignage de la jeune fille, les faits auraient été doublés d'insultes à caractère islamophobe et les agresseurs, de "type européen", dont un avait le crâne rasé, auraient pris la fuite en voiture.
Lundi, selon une source policière, la jeune fille s'est jetée du 4e étage de son immeuble, peu après 19H00. Grièvement blessée, elle a d'abord été admise à l'hôpital Percy à Clamart, avant d'être transférée à l'hôpital parisien Georges Pompidou.
Selon cette source, le pronostic vital de la jeune fille était engagé, mais elle était néanmoins consciente à l'arrivée des secours.
Selon la même source, elle avait fait une précédente tentative de suicide en absorbant des médicaments il y a trois jours, le 23 août. Les raisons de ces deux tentatives de suicide n'étaient pas précisées lundi soir.
A la mi-août, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait "condamné avec sévérité" l'agression dont avait été victime la jeune fille, la qualifiant de "nouvelle manifestation de haine et d'intolérance anti-musulmane (portant) atteinte aux valeurs de la République et au principe de liberté de conscience".
Son homologue chargé de l?Economie sociale et solidaire Benoît Hamon, élu de la circonscription, avait lui aussi condamné "avec la plus grande fermeté ce nouvel acte raciste, visiblement perpétré par des individus qui recherchent délibérément la provocation et l'embrasement".
Avant les violences de juillet à Trappes, deux femmes voilées avaient été agressées en mai et juin à Argenteuil (Val-d'Oise), provoquant déjà une vive émotion dans la communauté musulmane de la ville.
Japon: tir de la nouvelle fusée Epsilon suspendu après l'arrêt du compte à rebours
TOKYO - Le tir du premier exemplaire d'un nouveau modèle de fusée japonaise, Epsilon, a été soudainement suspendu mardi après l'arrêt du compte à rebours, l'engin n'ayant pas bougé de son pas de tir au moment fatidique pour une raison encore inconnue, selon les images diffusées en direct.
Nous sommes en train de vérifier, nous communiquerons les informations ultérieurement, a indiqué à l'AFP une porte-parole de l'agence spatiale Jaxa. Le lanceur de 24 mètres de haut à propergols solides devait quitter le sol de la base d'Uchinoura à 13H45 locales (04H45 GMT), mais rien ne s'est produit et une demi-heure plus tard la fusée était toujours dressée sur cette base perdue dans des montagnes boisées de la préfecture méridionale de Kagoshima.
Le carnaval de Notting Hill bat son plein sous le soleil
(AFP)
Danseurs aux costumes flamboyants et musiciens ont défilé dans les rues de ce quartier chic de l'Ouest londonien sous le soleil, pour la deuxième et dernière journée du carnaval, premier festival de rue d'Europe où étaient attendues au total environ un million de personnes.
Quelque 168 personnes ont été interpellées par la police lundi en début de soirée dont 61 pour infraction à la législation sur les stupéfiants. Près de 7.000 policiers avaient été déployés lundi.
Le carnaval réunit des centaines de participants souvent originaires de la Jamaïque, de Trinidad et Tobago et de La Barbade. Il a été fondé au début des années 1960, dans la foulée de violentes émeutes raciales dans le quartier de Notting Hill au cours desquelles des Blancs et des immigrés des Caraïbes s'étaient affrontés.
Suite à la mésaventure d'un internaute du Territoire de Belfort« Mein Kampf » retiré de la liste des livres recommandés

Cet internaute « allergique à l’extrême droite » avait pour seul lien avec le Troisième Reich le fait d’avoir indiqué sur le réseau social avoir lu des romans du Britannique Philip Kerr, qui ont pour cadre cette période.
Compte tenu du caractère de « Mein Kampf », Facebook a assuré avoir pris les mesures pour que sa lecture ne puisse plus être suggérée à ses membres en France, sans être en mesure d’expliquer pourquoi elle a pu l’être.
Depuis la refonte au printemps du profil des utilisateurs du réseau, un nouvel onglet permet d’indiquer à ses amis les livres que l’on a lus ou que l’on souhaite lire. Grâce à une association de mots clés, plusieurs algorithmes choisissent ensuite quels sont les livres qui pourraient intéresser l’utilisateur parmi des œuvres répertoriées.
Facebook indique que cette liste de livres est uniquement nourrie par ses utilisateurs qui référencent eux-mêmes les ouvrages qu’ils ont lus et appréciés. Le réseau social ne s’explique toutefois pas comment « Mein Kampf » est arrivé dans la liste des livres suggérés à cet utilisateur.
Plusieurs sites Internet proposent la vente de «Mein Kampf» en France. L’ouvrage doit tomber dans le domaine public en 2016.
L’Etat régional de Bavière détient les droits du livre rédigé par Hitler lors d’un séjour en prison en 1924, après une tentative de putsch. Il a jusqu’à présent empêché sa réédition intégrale ou partielle pour éviter l’exploitation éventuelle du texte par des groupes néonazis.
Abeilles: Syngenta attaque la décision de l'UE suspendant un insecticide jugé nocif
l'un de ses insecticides suspecté d'être nocif pour les abeilles.
"Nous aurions préféré ne pas intenter une action en justice, mais nous n'avons pas le choix étant donné que nous sommes persuadés que la Commission a établi à tort un lien entre le thiaméthoxame et le déclin de la santé des abeilles", a expliqué le directeur opérationnel du groupe, John Atkin, cité dans un communiqué.
Cette molécule est notamment commercialisée sous le nom Cruiser.
Pour le groupe bâlois, "la Commission a pris sa décision sur la base d'un processus défectueux, d'une évaluation inadéquate et incomplète de l'Autorité européenne de sécurité des aliments et sans le soutien de tous les Etats membres de l'UE".
Syngenta ne précise pas devant quelle juridiction elle a engagé son action.
La Commission européenne avait confirmé fin mai sa décision de restreindre pendant deux ans, à compter du 1er décembre, l'utilisation de trois pesticides commercialisés par Syngenta mais aussi par son grand rival allemand Bayer.
Cette décision s'appliquait à l'utilisation de trois néonicotinoïdes (la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame) pour le traitement des semences, l'application au sol (en granulés) et le traitement foliaire des végétaux, y compris les céréales (à l'exception des céréales d'hiver), qui attirent les abeilles.
La décision de la Commission avait été soutenue par quinze pays, dont la France et l'Allemagne, lors d'un vote fin avril. Huit, dont le Royaume-Uni, l'Italie et la Hongrie, avaient voté contre et quatre, dont l'Irlande, alors présidente en exercice de l'UE, s'étaient abstenus.
Outre les pesticides, les autres facteurs à risque pour les abeilles sont des parasites, d'autres pathogènes, le manque de médicaments vétérinaires ou parfois leur utilisation abusive, la gestion de l'apiculture et des facteurs environnementaux tels que le manque d'habitats et de nourriture ainsi que le changement climatique.
Souvent désignée comme pays d’origine de certaines attaques informatiques, la Chine s’est trouvée ce dimanche à la place de la victime. L’internet chinois a été touché par l’attaque informatique « la plus importante qu’il ait jamais connue », a indiqué le Centre chinois d’information sur les réseaux internet (CNNIC), une agence semi-gouvernementale.
(source: Webnapperon)
"Nous aurions préféré ne pas intenter une action en justice, mais nous n'avons pas le choix étant donné que nous sommes persuadés que la Commission a établi à tort un lien entre le thiaméthoxame et le déclin de la santé des abeilles", a expliqué le directeur opérationnel du groupe, John Atkin, cité dans un communiqué.
Cette molécule est notamment commercialisée sous le nom Cruiser.
Pour le groupe bâlois, "la Commission a pris sa décision sur la base d'un processus défectueux, d'une évaluation inadéquate et incomplète de l'Autorité européenne de sécurité des aliments et sans le soutien de tous les Etats membres de l'UE".
Syngenta ne précise pas devant quelle juridiction elle a engagé son action.
La Commission européenne avait confirmé fin mai sa décision de restreindre pendant deux ans, à compter du 1er décembre, l'utilisation de trois pesticides commercialisés par Syngenta mais aussi par son grand rival allemand Bayer.
Cette décision s'appliquait à l'utilisation de trois néonicotinoïdes (la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame) pour le traitement des semences, l'application au sol (en granulés) et le traitement foliaire des végétaux, y compris les céréales (à l'exception des céréales d'hiver), qui attirent les abeilles.
La décision de la Commission avait été soutenue par quinze pays, dont la France et l'Allemagne, lors d'un vote fin avril. Huit, dont le Royaume-Uni, l'Italie et la Hongrie, avaient voté contre et quatre, dont l'Irlande, alors présidente en exercice de l'UE, s'étaient abstenus.
Outre les pesticides, les autres facteurs à risque pour les abeilles sont des parasites, d'autres pathogènes, le manque de médicaments vétérinaires ou parfois leur utilisation abusive, la gestion de l'apiculture et des facteurs environnementaux tels que le manque d'habitats et de nourriture ainsi que le changement climatique.
Attaque sévère sur l’Internet chinois
Dimanche, les sites dont l’adresse possède l’extension « .cn » ont été visés par une attaque de déni de service en deux salves. C’est « la plus sévère attaque jamais subie » par l’internet chinois, reconnaissent les autorités.

Les sites hébergés dans le pays ont subi une double attaque par déni de service (DDoS), une opération qui consiste à inonder de requêtes un serveur informatique au point de bloquer ou de perturber largement son fonctionnement. Spectaculaire plus que réellement dangereuse, ce type d’attaque perturbe fortement l’accès aux sites visés.
Concrètement, dimanche matin, les sites dont l’adresse possède l’extension « .cn » ont été visés par une attaque de déni de service (DDoS) pendant environ deux heures tôt, a précisé le CNNIC. Une seconde attaque DDoS quelques heures plus tard a gagné en intensité. « Certains sites ont vu leur nombre de visiteurs ralentir ou s’interrompre », a-t-il précisé. Ont été touchés notamment Weibo, Amazon.cn ou encore la Banque de Chine, rapporte Numerama .
Washington a dénoncé à de multiples reprises des attaques informatiques venant de Chine et visant des sites web d’organisations gouvernementales américaines. En mars 2013, le président Barack Obama a directement mis en cause les autorités chinoises pour ces actions. De son côté Pékin s’est toujours défendu, arguant que la Chine elle-même était victime d’attaques informatiques, les opérations par déni de service étant notamment utilisées pour protester contre la censure appliquée dans le pays.
source AFP
Et le génie français inventa le «webnapperon»
Libération
Le centre Erasme, centre d'innovation numérique du département du Rhône, a mis au point un napperon connecté pour que les personnes âgées ne soient pas exclues des échanges en réseau. Mamie pose une photo de son petit-fils sur ce napperon et hop !, ses derniers tweets s’affichent sur un écran. Le faire-part de la naissance du dernier-né, et voilà les dernières photos mises en ligne. Un CD : la musique commence. Une carte «je suis sortie» : un sms est envoyé à toute la famille pour les informer de cette escapade. Le dispositif, qui cherche ses bétatesteurs, est plutôt intéressant. Mais pourquoi un napperon ?
(source: Webnapperon)
Le petit-fils de Kim Jong-il fait sa rentrée à Sciences-Po
Selon une info de L’Express, le petit-fils de l’ex-dirigeant de la Corée du Nord a rejoint à la rentrée le campus du Havre de Sciences-Po Paris, le temps d’un cursus de trois ans dans le programme Europe-Asie de l’école.
A 18 ans, Kim Han-sol arbore des piercings et une tête plutôt sympathique. Le neveu de l’actuel dirigeant de Corée du Nord porte sur le régime de Pyongyang un regard volontiers critique. Pour rappel, son père Kim Jong-nam, fils aîné de Jong-il, s’est fait arrêter en 2001 après avoir tenté d’entrer au Japon avec de faux passeports pour visiter Disneyland.
Dans une interview accordée à la télévision finlandaise le 15 octobre 2012, le jeune homme exprime dans un anglais impeccable sa compassion pour ses compatriotes nord-coréens, maintenus sous la coupe d’un « dictateur » et évoque son enfance solitaire dans « une Corée du Nord isolée » et l’ouverture qu’ont représenté pour lui les écoles internationales et ses amis cosmopolites.
A 18 ans, Kim Han-sol arbore des piercings et une tête plutôt sympathique. Le neveu de l’actuel dirigeant de Corée du Nord porte sur le régime de Pyongyang un regard volontiers critique. Pour rappel, son père Kim Jong-nam, fils aîné de Jong-il, s’est fait arrêter en 2001 après avoir tenté d’entrer au Japon avec de faux passeports pour visiter Disneyland.
Dans une interview accordée à la télévision finlandaise le 15 octobre 2012, le jeune homme exprime dans un anglais impeccable sa compassion pour ses compatriotes nord-coréens, maintenus sous la coupe d’un « dictateur » et évoque son enfance solitaire dans « une Corée du Nord isolée » et l’ouverture qu’ont représenté pour lui les écoles internationales et ses amis cosmopolites.
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