ENVIE D'INSURRECTION ET SYNDROME DE BLANCHE-NEIGE (AVOIR L'IMPRESSION D'ETRE ENTOURE DE NAINS)
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samedi 3 août 2013
03082013 QUOI DE NEUF ?
POLITIQUE
Egypte: les pro-Morsi en action, Al-Qaïda accuse Washington
Les partisans de l'ex-président Mohamed Morsi continuaient samedi de défier militaires et policiers, après avoir refusé la veille de quitter deux places du Caire occupées depuis un mois et appelé à marcher sur des QG des forces de l'ordre. | Fayez Nureldine
Les partisans de l'ex-président égyptien islamiste Mohamed Morsi continuaient samedi de défier militaires et policiers, après avoir refusé la veille de quitter deux places du Caire occupées depuis un mois et appelé à marcher sur des QG des forces de l'ordre.
Dans un message audio posté samedi sur des forums jihadistes, le chef d'Al-Qaïda a de son côté accusé les Etats-Unis d'avoir "comploté" avec l'armée égyptienne et la minorité chrétienne copte pour faire destituer Mohamed Morsi.
La police a tiré vendredi des gaz lacrymogènes et chargé devant un complexe abritant des médias égyptiens, que les islamistes accusent de complaisance à l'égard du pouvoir mis en place par l'armée, alors que des émissaires occidentaux tentent d'ultimes médiations pour éviter un bain de sang.
Le vice-président par intérim et prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei a estimé qu'il ne pourrait pas contenir longtemps les faucons du gouvernement et de l'armée qui, fort d'un soutien croissant de la population, prônent la manière forte contre les manifestants islamistes.
"Des gens sont vraiment furieux contre moi parce que je dis: prenons notre temps, parlons avec eux. L'humeur, maintenant, c'est plutôt +écrasons-les", a-t-il assuré dans un entretien avec le Washington Post, ajoutant: "Je tiens le fort, mais je ne tiendrai pas longtemps".
Les manifestants réclament le retour de M. Morsi, premier président égyptien démocratiquement élu, en 2012, destitué et arrêté par les militaires le 3 juillet.
Jeudi, une déclaration du secrétaire d?État américain John Kerry, avait alimenté la tension et provoqué la colère des Frères musulmans, dont M. Morsi est issu.
M. Kerry a en effet estimé que les militaires avaient en fait "rétabli la démocratie" en déposant M. Morsi à la demande de "millions et de millions" de manifestants. Des manifestations populaires massives réclamaient le départ de M. Morsi, reprochant aux Frères musulmans d'accaparer tous les pouvoirs et de ruiner une économie déjà exsangue.
Hagel pourrait-il "destituer Obama"?
"Les croisés, les laïcs et l'armée américanisée (d' ) se sont entendus (...), grâce à l'argent des pays du Golfe et un complot des Américains, pour renverser le gouvernement de Mohamed Morsi", a affirmé Ayman al-Zawahiri.
En évoquant les "croisés", cet Egyptien qui a succédé à Oussama ben Laden vise spécifiquement les chrétiens de la communauté copte qui compose 6 à 10% de la population égyptienne.
Il y a un mois, le commandant en chef de l'armée, ministre de la Défense et nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah al-Sissi, a annoncé la destitution de M. Morsi, premier président démocratiquement élu du pays détenu au secret depuis, et mis en place un président et un gouvernement intérimaires chargés d'organiser des élections d'ici la fin de l'année.
"Le secrétaire d?État Kerry accepterait-il que le secrétaire (américain) à la Défense Hagel destitue Obama si d'importantes manifestations avaient lieu en Amérique?", a rétorqué vendredi Gehad el-Haddad, porte-parole des Frères musulmans. "Nous n'attendons rien des États-Unis (...), complices du coup d?État militaire".
Vendredi, les Frères musulmans avaient appelé leurs partisans à venir grossir "pacifiquement" les rangs des deux sit-in sur les places Rabaa al-Adawiya et Nahda du Caire, qu'ils occupent depuis un mois. Les autorités martèlent depuis deux jours qu'elles s'apprêtent à les en déloger de force.
"A bas Sissi, Morsi est notre président", scandaient les manifestants en ville, en référence au général déjà adulé par une grande partie des Egyptiens et par la presse quasi-unanime du pays. Ses portraits ornés de slogans flatteurs fleurissent partout dans les rues et dans les journaux.
Le nouveau pouvoir accuse les manifestants pro-Morsi d'être des "terroristes" et de "menacer la sécurité nationale". "Je suis un musulman, pas un terroriste !", chantaient ces derniers vendredi dans les rues.
"Situation explosive"
En annonçant leur dispersion imminente, les autorités s'appuient sur le mécontentement d'une très grande partie du peuple égyptien à l'égard du gouvernement de M. Morsi, relayé par la presse, dressée de manière quasi-unanime contre les occupants des places Rabaa et Nahda.
Mais cette impatience à disperser les manifestants est tempérée par le ballet diplomatique dont Le Caire est le théâtre depuis des jours, la communauté internationale, Union européenne en tête, pressant à la fois les autorités de faire preuve de retenue et les Frères musulmans à évacuer les places.
Selon des observateurs, ces tentatives ont toutefois été vaines jusqu'à présent.
L'un de ces médiateurs européens, le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle a jugé jeudi soir que la situation était "explosive" en Egypte.
L?émissaire de l'Union européenne Bernardino Leon, arrivé jeudi, a poursuivi péniblement ses efforts de médiation vendredi. Et le secrétaire d'Etat adjoint américain William Burns est arrivée dans la soirée au Caire pour une visite-surprise.
Les négociations semblent dans l'impasse et la communauté internationale redoute un bain de sang: plus de 250 personnes ont déjà été tuées en un mois, essentiellement des manifestants pro-Morsi lors d'affrontements avec les forces de l'ordre ou avec des opposants au président déchu.
Et vendredi soir, après la rupture du jeûne du Ramadan, les pro-Morsi ont franchi une nouvelle étape en appelant à un troisième sit-in sur une place de la capitale et à marcher dans la nuit sur deux QG de l'armée et un de la police.
Amnesty International a appelé à l'ouverture immédiate d'une enquête sur des allégations selon lesquelles des partisans du président évincé ont torturé des opposants au Caire. L'organisation de défense des droits de l'homme avertit toutefois que le gouvernement intérimaire en ne doit pas prendre le prétexte de ces faits de tortures présumées "pour punir collectivement tous les partisans de Morsi et avoir recours à un usage excessif de la force pour disperser leurs sit-in".
Des tortures infligées par des partisans de Morsi à leurs opposants selon Amnesty International
Le Monde.fr avec AFP
Des partisans de Mohamed Morsi, le 2 août au Caire. | AP/Hassan Ammar
Amnesty International a appelé vendredi 2 août à l'ouverture immédiate d'une enquête sur des allégations visant des partisans du président égyptien évincé Mohamed Morsi. "Des preuves, dont des témoignages de survivants, indiquent qu'(ils) ont torturé des individus appartenant au camp politique adverse", écrit l'organisation de défense des droits de l'homme dans un communiqué.
Des opposants au dirigeant islamiste ont été "capturés, battus, soumis à des décharges électriques ou poignardés par des individus fidèles à l'ancien président", précise le texte. Ces allégations "sont extrêmement graves et doivent faire l'objet d'une enquête de façon urgente", estime Hassiba Hadj Sahraoui, le directeur adjoint de l'organisation pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
Ce dernier avertit toutefois que le gouvernement intérimaire en Egypte ne doit pas prendre le prétexte de ces faits de tortures présumées "pour punir collectivement tous les partisans de Morsi et avoir recours à un usage excessif de la force pour disperser leurs sit-in".
Samedi 3 août, un mois après la destitution du président Morsi, ses partisans occupaient toujours les places Rabaa al-Adawiya et Nahda du Caire, malgré les menaces des autorités de les déloger en force. Ils sont résolus à poursuivre leurs sit-in jusqu'au retour du dirigeant déchu, le premier président égyptien élu démocratiquement, en 2012, et ont ignoré jusqu'à présent les appels du gouvernement intérimaire et de l'armée à se disperser. La situation a connu jeudi un regain de tension, après une déclaration du secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a jugé que les militaires avaient "rétabli la démocratie" en déposant M. Morsi.
Vendredi, la police égyptienne a tiré des gaz lacrymogènes et chargé les manifestants rassemblés devant un complexe abritant des médias égyptiens, jugés par les islamistes trop complaisants avec le nouveau pouvoir. Le vice-président par intérim et prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei a estimé le même jour dans un entretien au Washington Post qu'il ne pourrait plus contenir longtemps les faucons du gouvernement et de l'armée, partisans de la manière forte contre les manifestants islamistes : "L'humeur, maintenant, c'est plutôt 'écrasons-les'".
Plus de 250 personnes ont été tuées depuis l'éviction de l'ancien président, essentiellement des manifestants pro-Morsi au cours d'affrontements avec les forces de l'ordre ou avec des opposants du président déchu.
Syrie: "épargnez" les femmes et les enfants à Homs, implore l'Unicef
AFP
L'Unicef a tiré la sonnette d'alarme samedi sur le sort de femmes et d'enfants à Homs, dans le centre de la Syrie, exhortant rebelles et forces du régime de lui permettre d'accéder aux quelque 400.000 civils bloqués dans la ville.
"La situation des femmes et des enfants dans la ville syrienne de Homs se détériore rapidement", a indiqué l'Unicef dans un communiqué ajoutant que "de nouveaux barrages empêchent l'entrée de ravitaillement" dans le quartier de Waer, dans l'ouest de Homs.
"Ceux impliqués (dans les combats) ne peuvent-ils reconnaître que les femmes et les enfants à Homs, et dans toute la Syrie, doivent être épargnés de toute souffrance ?", a déclaré Anthony Lake, directeur général de l'Unicef.
Quelque 400.000 personnes ayant fui d'autres secteurs de la ville ont trouvé refuge dans le quartier de Waer et vivent désormais "dans des immeubles à moitié construits, des écoles et des bâtiments publics", a précisé M. Lake.
Il a appelé "toutes les parties (...) à permettre aux familles actuellement piégées à Waer et souhaitant en partir de pouvoir le faire (...) en toute sécurité".
La situation dans ce quartier périphérique et populeux s'est "dégradée, des informations faisant état de combats quotidiens intenses, de tirs de roquettes et de mortiers faisant de nombreuses victimes", a-t-il ajouté.
"L'eau et l'électricité sont encore accessibles jusqu'à maintenant mais les légumes, le lait et d'autres denrées essentielles ne sont disponibles qu'en quantités très réduites. Notre propre ravitaillement d'urgence sera écoulé d'ici quelques jours", a indiqué l'Unicef qui assure aux côtés d'autres organisations une distribution de denrées de base et l'accès à l'eau potable.
Homs, troisième ville du pays, est confrontée aux combats les plus violents qu'elle ait connus dans la guerre civile entre régime et rebelles déclenchée par une révolte populaire durement réprimée par le pouvoir en mars 2011.
La prise de l'important quartier de Khaldiyé par les hommes de Bachar al-Assad en début de semaine a fait basculer l'équilibre des forces en faveur du régime qui tente désormais d'éliminer les dernières poches rebelles, notamment dans le centre historique de Homs.
Plus de 100.000 personnes ont péri dans le conflit tandis que des millions de civils, dont près de 75 % de femmes et d'enfants, ont fui les combats, selon l'ONU.
Menaces d'attentats: Obama prend "les mesures nécessaires"
Barack Obama a donné l'ordre vendredi à son équipe de sécurité nationale de prendre "toutes les mesures nécessaires pour protéger les Américains" après l'émergence d'une menace d'attentats d'Al-Qaïda au Moyen-Orient, Londres annonçant de son côté la fermeture de son ambassade au Yémen.
Au lendemain de l'annonce de la fermeture pour raisons de sécurité d'une vingtaine d'ambassades dimanche 4 août, les Etats-Unis ont mis en garde vendredi contre des menaces d'attentats qu'Al-Qaïda pourrait perpétrer en août, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Le président américain a ordonné de prendre "toutes les mesures nécessaires pour protéger les Américains", a indiqué dans la soirée un responsable de la Maison Blanche s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Il ajouté que M. Obama était "tenu au courant d'une menace potentielle (d'attentat) qui se déroulerait dans la péninsule Arabique ou en émanerait", évoquée auparavant par le département d'Etat, et il "continuera à être tenu au courant régulièrement" des développements dans ce dossier.
Le département d'Etat avait diffusé plus tôt un avis de prudence à l'attention de tous ses ressortissants dans le monde: des attentats sont possibles "particulièrement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord", et Washington insiste également sur "la péninsule Arabique", où le Yémen est considéré comme l'un des bastions d'Al-Qaïda.
Vendredi, le Foreign Office a annoncé que l'ambassade de Grande-Bretagne au Yémen serait fermée dimanche 4 août et lundi 5 août, invoquant des raisons de sécurité.
"Nous avons retiré un certain nombre de membres du personnel (de l'ambassade) de Sanaa, en raison de préoccupations accrues sur la sécurité", a expliqué un porte-parole. "Nous sommes particulièrement préoccupés par la situation de la sécurité dans les derniers jours du ramadan et pour (la fête musulmane de) l'Aïd", a-t-il ajouté.
"Les informations actuelles suggèrent qu'Al-Qaïda et ses organisations affiliées continuent à préparer des attentats terroristes dans cette région et au-delà. Ils pourraient concentrer leurs efforts pour perpétrer des attaques d'ici la fin août", selon le département d'Etat. Son avis de prudence évoque "des attentats terroristes potentiels dans les transports et d'autres infrastructures touristiques".
Cette mise en garde a été lancée sur la base d'informations "spécifiques et crédibles", a précisé un responsable américain sous couvert d'anonymat.
Depuis l'attentat de Lockerbie contre le vol 103 de la PanAm, qui avait coûté la vie à 270 personnes en 1988, le gouvernement américain est obligé, dans le domaine de la sécurité, de partager avec l'ensemble des Américains toute information qu'il fournirait à ses propres employés.
"Menaces sérieuses"
Jeudi, le département d'Etat avait déjà annoncé son intention de fermer au moins 22 ambassades et consulats dimanche, qui est le premier jour de la semaine de travail dans de nombreux pays musulmans.
Ces représentations diplomatiques sont situées en Israël, dans le monde arabe, ainsi qu'en Afghanistan et au Bangladesh.
"Le département d'Etat a donné l'ordre à plusieurs ambassades et consulats de rester fermés ou de suspendre leurs activités le dimanche 4 août", avait expliqué à des journalistes une porte-parole de la diplomatie américaine: cette décision a été prise par "précaution pour nos employés et ceux qui pourraient visiter nos bâtiments".
Après cette date, l'administration américaine étudiera l'éventuelle réouverture des représentations diplomatiques qui auront été fermées, a poursuivi la porte-parole: "Il est possible qu'il y ait aussi plusieurs jours de fermeture".
A Washington, les élus du Congrès ont reçu des rapports concernant les menaces: "Il est permis de penser que ces menaces sont sérieuses", a jugé la chef démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
Les Etats-Unis sont particulièrement attentifs à la sécurité de leurs représentations à l'étranger depuis l'attaque contre le consulat américain de Benghazi, en Libye, le 11 septembre dernier, durant laquelle l'ambassadeur américain et trois de ses collaborateurs avaient trouvé la mort.
L'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton avait endossé la responsabilité des conséquences de cet attentat, tout en soulignant que les demandes d'amélioration de la sécurité du consulat avaient été examinées par des diplomates moins haut placés qu'elle. Le département d'Etat avait toutefois reconnu en 2012 des ratés en matière de sécurité.
Tunisie: vaste opération militaire contre un groupe armé
L'armée tunisienne menait vendredi une opération "de grande ampleur" pour "éradiquer" un groupe armé à la frontière algérienne où huit soldats ont été sauvagement tués, tandis que la crise politique déstabilisait toujours le gouvernement dirigé par les islamistes.
Les accrochages ont éclaté dans la nuit au mont Chaambi, où l'armée traque depuis décembre un groupe appelé "Phalange Okba Ibn Nafaâ", soupçonné d'être lié à Al-Qaïda et de compter des vétérans de la rébellion islamiste du Nord-Mali.
Selon le porte-parole de l'armée, Taoufik Rahmouni, "une opération de grande ampleur, avec usage d'unités aériennes et terrestres, a débuté à l'aube pour assainir la montagne" Chaambi.
"Les opérations vont se poursuivre jusqu'à leur éradication", a-t-il dit à l'AFP. Le porte-parole et une source sur place ont indiqué que l'armée n'était pas en mesure d'estimer le nombre de combattants.
Aucune nouvelle information n'avait filtré en début de soirée sur ces man?uvres, mais le cabinet du Premier ministre a annoncé une conférence de presse sur ces événements samedi à 15H30 (14H30 GMT).
L'Algérie avait annoncé jeudi avoir déployé des renforts militaires de son côté de la frontière.
Dans le même temps, un groupe d'une douzaine de militants salafistes a été arrêté à l'aube vendredi dans une mosquée de Kasserine, selon une source militaire. Quelques dizaines de militants islamistes sont sortis dans la nuit manifester dans les rues de la ville pour dénoncer ces arrestations, selon un journaliste de l'AFP.
Le ministère de l'Intérieur a aussi annoncé qu'un "extrémiste religieux" s'était tué et avait blessé sa femme chez lui près de Tunis en manipulant des explosifs.
Dans la matinée, le ministère avait déjà indiqué qu'un autre homme avait eu la main arrachée dans des circonstances similaires dans le nord du pays, alors qu'en début de semaine les autorités avaient fait état d'un attentat raté contre une patrouille de gendarmes au sud de la capitale.
C'est au mont Chaambi que huit militaires ont été tués et mutilés dans une embuscade lundi. Trois autres soldats et un gendarme ont trouvé la mort et une vingtaine d'autres ont été blessés dans ce massif depuis décembre.
L'attaque sanglante de lundi a aggravé une crise déclenchée le 25 juillet par l'assassinat d'un député d'opposition, Mohamed Brahmi, un crime attribué à la mouvance jihadiste.
Divers groupes d'opposition et représentants de la société civile, qui n'ont jusqu'à présent pas pu déterminer une position commune, réclament le départ du gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda.
Certains demandent aussi la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC), élue en octobre 2011 mais dont les travaux sont dans l'impasse.
Ennahda a rejeté ces appels et proposé de former une coalition élargie et d'organiser des élections le 17 décembre. Le Premier ministre Ali Larayedh et le président Moncef Marzouki, un laïc allié aux islamistes, ont mené jeudi de premières consultations avec les partis.
Les tiraillements sont nombreux aussi dans le camp gouvernemental, un parti laïque allié à Ennahda et deux ministres ayant souhaité la démission du cabinet actuel.
Dans la rue, la mobilisation des deux camps se poursuivait une semaine après la mort du député. Des milliers de manifestants, comme toutes les nuits, se sont rassemblés devant l'ANC, des actions qui débutent tous les soirs après la rupture du jeûne du ramadan.
Si les opposants étaient une nouvelle fois nettement plus nombreux, Ennahda espère effectuer une demonstration de force samedi tard le soir, le parti ayant appelé à une vaste manifestation "contre le terrorisme" et pour défendre sa légitimité place de la Kasbah à Tunis, où siège le gouvernement.
L'assassinat du député Brahmi est le deuxième du genre après celui de l'opposant Chokri Belaïd en février qui avait entraîné la chute d'un premier gouvernement dirigé par Ennahda.
Le ministère de l'Intérieur a établi un lien entre les deux meurtres, la même arme ayant été utilisée selon la police. Les tireurs, présentés comme des militants salafistes, n'ont pas été arrêtés et aucune indication n'a été donnée sur les commanditaires.
Les autorités ont aussi assuré qu'un lien existait entre le groupe de Chaambi, les tueurs des opposants et la principale organisation salafiste tunisienne, Ansar Ashariaa, dirigée par Abou Iyadh, un vétéran de la guerre en Afghanistan. Ce mouvement a rejeté ces accusations.
IRAN. Investiture du président Hassan Rohani
Le nouveau président prône une "entente constructive avec le monde" pour obtenir la levée des sanctions économiques occidentales.
Elu le 14 juin dès le premier tour de la présidentielle avec 51% des voix, Hassan Rohani succède à Mahmoud Ahmadinejad. (FARNOOD/SIPA)
Le nouveau président modéré iranien Hassan Rohani sera investi dans l'après-midi de samedi 3 août lors d'une cérémonie en présence du guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei, ont rapporté les médias iraniens.
Elu le 14 juin dès le premier tour de la présidentielle avec 51% des voix, Hassan Rohani succède à Mahmoud Ahmadinejad dont les huit années de présidence ont été marquées par de nombreuses tensions avec l'Occident, en particulier sur le dossier nucléaire controversé de Téhéran.
Le nouveau président a prôné une "entente constructive avec le monde" notamment pour régler cette question et obtenir la levée progressive des sanctions économiques occidentales qui frappent durement l'économie du pays.
Dirigeants étrangers invités
La cérémonie, qui débutera à 17h, se déroulera chez le guide suprême, véritable numéro un iranien, en présence des hauts responsables du pays. Hassan Rohani sera alors officiellement investi président de la République.
Dimanche, il prêtera serment devant le Parlement lors d'une cérémonie pour laquelle l'Iran a invité, pour la première fois, des dirigeants étrangers.
Une dizaine de chef d'Etat de pays de la région feront le déplacement. Javier Solana, ancien chef de la diplomatie européenne, qui avaient mené des négociations nucléaires avec l'Iran au nom des grandes puissances est l'invité de marque de cet évènement.
Quelques jours après son élection, Hassan Rohani a promis encore plus de "transparence" dans le programme nucléaire pour prouver sa nature pacifique, toute en rejetant une suspension de l'enrichissement d'uranium.
Arme nucléaire
Les pays occidentaux et Israël accusent Téhéran de chercher à fabriquer l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil. La République islamique dément avoir de telles intentions.
Des propos tenus vendredi par Hassan Rohani sur Israël, ennemi juré de l'Iran, ont suscité une réaction immédiate de l'Etat hébreu.
"Dans notre région, une blessure a été créée depuis des années dans le corps du monde islamique sous l'ombre de l'occupation de la terre sacrée de Palestine et de notre cher Qods (Jérusalem)" par Israël, a déclaré Hassan Rohani à l'occasion du défilé annuel de la Journée Al-Qods de solidarité avec les Palestiniens et contre Israël.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé de tels propos en estimant que "le président a changé en Iran mais pas le but du régime de fabriquer l'arme nucléaire afin de menacer Israël".
Zimbabwe : Mugabe, réélu président, obtient les 2/3 des sièges à l'Assemblée
Le président sortant zimbabwéen Robert Mugabe a été proclamé réélu avec 61% des voix. | AFP Archives / Jekesai Njikizana
Robert Mugabe, âgé de 89 ans et au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, a été déclaré vainqueur de la présidentielle avec 61 % samedi par la commission électorale. Son parti, la Zanu-PF, a par ailleurs obtenu la majorité des deux tiers aux législatives.
« Je déclare que M. Robert Gabriel Mugabe de la Zanu-PF a obtenu plus de la moitié des suffrages à l'élection présidentielle et est donc dûment élu président de la République du Zimbabwe à compter de ce jour», a annoncé la présidente de la commission électorale Rita Makarau vers 18 heures, alors que le résultat était attendu lundi.
Le Premier ministre Morgan Tsvangirai, adversaire de Mugabe, n'a obtenu que 34% des voix. Des résultats contestés par l'opposition.
L'ex-Premier ministre contestera le résultat devant la justice
La victoire du parti du président Mugabe aux législatives, qui semblait acquise dès vendredi, a été également officialisée samedi. Un nouveau décompte officiel de la commission électorale a annoncé que la Zanu-PF, le parti de Mugabe, a franchi la barre de la majorité qualifiée des deux-tiers d'élus à l'Assemblée nationale. Alors que le décompte final se poursuivait, un responsable a précisé que la Zanu-PF totalisait déjà 158 sièges sur 210, soit plus des deux tiers requis pour amender une Constitution plus libérale promulguée il y a moins de trois mois. Initiée par Morgan Tsvangirai, le rival de Mugabe, et son parti du MDC alors majoritaire à l'Assemblée, elle devait insuffler davantage de démocratie dans le pays.
L'ex-Premier ministre Morgan Tsvangirai, a annoncé samedi son intention de boycotter le gouvernement issu des élections générales qu'il a qualifié d'«illégales» en raison des fraudes et dont il entend contester le résultat devant la justice. L'UE s'inquiète des «irrégularités présumées»
«L'Union européenne s'inquiète des irrégularités présumées (...) ainsi que des faiblesses identifiées dans le processus électoral et le manque de transparence», a déclaré Catherine Ashton, la représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, samedi dans un communiqué. L'UE va «continuer à suivre les développements dans le pays et à travailler avec ses partenaires internationaux dans les semaines qui viennent», a-t-elle poursuivi. Elle a, par ailleurs, encouragé tous les partis politiques au Zimbabwe à «maintenir l'ordre et le calme», alors que les élections de 2008 avaient été entachées de violences.
Les défenseurs des droits de l'homme avaient souligné par avance le climat de liberté politique restreinte dans lequel le vote allait se dérouler. Mais, malgré les doutes sur l'honnêteté du scrutin, l'ensemble de la communauté internationale, y compris l'ONU, presse désormais pour que Morgan Tsvangirai s'incline et donne la priorité à l'absence apparente de violence.
Un membre de la commission électorale démissionne Le vote a toutefois été entaché d'irrégularités suffisamment sérieuses pour justifier qu'un membre de la commission électorale claque la porte samedi. «Je ne veux pas énumérer les nombreuses raisons de ma démission mais elles ont toutes à voir avec la manière dont les élections générales 2013 au Zimbabwe ont été convoquées et organisées», a déclaré Mkhululi Nyathi, dans une lettre de démission dont l'AFP a eu copie. «Alors que durant tout le processus j'ai gardé une dose d'espoir que l'intégrité de tout le processus puisse être sauvé au fil du chemin, cela ne s'est pas produit, d'où ma décision mûrie de démissionner», a-t-il ajouté.
LeParisien.fr
Italie : la survie du gouvernement en question
Les parlementaires du parti de Berlusconi ont remis vendredi soir à leurs chefs de groupes leurs démissions, en signe de protestation contre la condamnation définitive du Cavaliere.
Silvio Berlusconi a été condamné jeudi à une peine de prison. - DR
Silvio Berlusconi a été condamné jeudi à une peine de prison. - DR
Les parlementaires du Peuple de la liberté (PDL), la formation de Silvio Berlusconi, ont remis vendredi soir à leurs chefs de groupes leurs démissions, en signe de protestation contre la condamnation définitive du Cavaliere à une peine de prison, ont rapporté les médias. Renato Schifani (Sénat) et Renato Brunetta (Chambre des députés) ont indiqué leur intention de se rendre au palais du Quirinal auprès du président de la République, Giorgio Napolitano, pour porter ces démissions et demander « un retour à la justice ».
Silvio Berlusconi était réuni avec les parlementaires de son parti à Rome. Il a reçu une ovation et a affirmé, selon ce qu’ont rapporté des participants: « Nous ne pouvons nous soustraire au devoir d’une vraie réforme de la justice et pour cela nous sommes prêts aux élections ».
Angelino Alfano, ministre de l’Intérieur PDL dans le gouvernement de coalition droite-gauche d’Enrico Letta, a déclaré de son côté lors de la réunion, selon les mêmes sources: « Nous sommes prêts à la démission pour défendre notre idéal ». Peu de temps avant, Silvio Berlusconi a demandé aux députés de sa formation de droite d’exiger une réforme de la justice et, en cas de refus, de provoquer des élections législatives anticipées, a déclaré un responsable présent à la réunion.
« S’il n’y a pas réforme de la justice, nous sommes prêts à de nouvelles élections », a-t-il dit lors de cette réunion, selon ce responsable qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat. Le gouvernement de coalition en place depuis trois mois est dirigé par Enrico Letta, du Parti démocratique (centre gauche), et le PDL de Berlusconi en fait partie.
Enrico Letta, a lancé dès jeudi soir un appel à l’apaisement dans une phase économique critique pour l’Italie: « pour le bien du pays, il est nécessaire maintenant que, y compris dans le cadre du légitime débat interne aux forces politiques, prévale un climat de sérénité ». « Je suis absolument conscient que le moment est délicat, mais je pense d’abord à l’Italie. J’espère que l’intérêt général pourra prévaloir sur les intérêts particuliers, pour le bien du pays, et je suis convaincu que ça ce passera de cette manière », a-t-il dit vendredi.
« Le gouvernement est en danger »
« Le gouvernement est en danger » , affirme vendredi en première page le quotidien romain Il Messaggero. « Le gouvernement est désormais un mort qui marche », estime de façon imagée le journal Il Fatto quotidiano.
Jusqu’ici, Berlusconi avait privilégié l’apaisement, tentant de calmer les faucons de son parti, prompts à agiter le chiffon rouge des démissions en masse du gouvernement. Si le Cavaliere décide de « sauver le gouvernement », alors il se sera « déchargé de manière rusée sur le PD (Parti démocratique, gauche) de la responsabilité de continuer à coopérer avec un allié de droite dirigé par un repris de justice », observe Marcello Sorgi, éditorialiste du quotidien modéré La Stampa.
L’aile gauche du PD rechigne en effet à prolonger cette alliance contre nature. « Il n’est pas possible d’imaginer que le PD puisse rester allié du parti de Silvio Berlusconi », a ainsi réagi Nichi Vendola, chef du petit parti de gauche Sinistra e Liberta (SEL), proche du PD.
Au-delà du gouvernement, c’est aussi l’avenir politique du Cavaliere qui est désormais en jeu. « Berlusconi est quelqu’un capable de tirer un lapin du chapeau à n’importe quel moment. Il ne pourra plus se présenter sur une estrade en pleine rue (pour un meeting politique, ndlr), mais rien ne l’empêche d’enregistrer un message vidéo à l’adresse des milliers de personnes dans la rue, même s’il est assigné à résidence », a estimé pour AFPTV le professeur James Walston de l’Université américaine de Rome.
Condamné à quatre ans de prison dont trois couverts par une amnistie, il ne sera pas incarcéré en raison de son âge (76 ans) mais devra choisir à la mi-octobre entre l’assignation à résidence et les travaux d’intérêt social. « Son ère est achevée », estime Marcello Sorgi. « Il doit prendre acte que la Cour suprême a écrit le mot +fin+ et gérer au mieux sa sortie de scène ». « La question n’est pas de savoir si Berlusconi décidera de sortir de scène, ni quand, mais comment », conclut-il.
Le phénix de la politique
Il convient cependant de rester prudent: la fin de Berlusconi, éternel phénix de la politique italienne, a été annoncée plus d’une fois depuis son entrée en politique en 1994, mais il est toujours parvenu à rebondir. « Ceux qui croient que cette histoire est finie ou proche de sa fin se trompent », met d’ailleurs en garde Giovanni Orsina, professeur de Sciences politiques à l’université LUISS de Rome. « Il est vrai que nous sommes maintenant beaucoup plus proches de la fin du berlusconisme. Mais sa fin sera encore longue et elle risque d’être sanglante en termes politiques et institutionnels », conclut-il.
Bien que visiblement éprouvé, Berlusconi s’est montré combatif dans un message vidéo diffusé jeudi soir: « Nous devons continuer à combattre, à faire de la politique », a-t-il affirmé. Sur le front judiciaire, il doit encore gérer une autre affaire explosive: en juin, il a été condamné à sept ans de prison et à l’interdiction à vie d’exercer un mandat public pour abus de pouvoir et prostitution de mineure dans l’affaire Rubygate, mais il a interjeté appel de ce jugement.
Sources AFP et Reuters
A Auch, François Hollande définit sa politique de la ville
En déplacement dans le Gers samedi, le président de la République a affirmé que la politique de la ville concernait "tout l'espace français", et que toutes les agglomérations, grandes comme petites, devaient bénéficier de la même politique urbaine.
"Une politique de la ville, ce n'est pas une politique des métropoles." En déplacement dans le Gers samedi, le département "le plus rural de France", François Hollande a expliqué aux journalistes présents avec lui sa vision de la politique urbaine.
A Auch, le président de la République a précisé que la politique de la ville devait concerner "tout l'espace français", et que même des quartiers comme celui du Garros, qu'il a visité ce matin, devaient bénéficier "des dispositifs qui sont généralement regardés comme ceux des grandes agglomérations".
"Un grand enjeu pour le mandat qui est le mien, c'est de permettre à chacun de penser qu'il est à l'égal de l'autre et qu'il n'y a aucune préférence pour certains quartiers par rapport à d'autres", a-t-il déclaré à la presse. Au Garros, François Hollande participera à une table ronde sur ces questions. Il est accompagné de François Lamy, ministre délégué à la Ville et de Philippe Martin, ministre de l'Ecologie et ancien député du Gers.
Le président de la République a également profité de ce déplacement pour réclamer un peu de patience à ses détracteurs. "J'ai engagé une politique de long terme, et je demande à être jugé sur les résultats quand ils viendront, c'est-à-dire au terme du mandat", a-t-il expliqué.
Le PS s'insurge contre des propos de Bruno Gollnisch
Le Parti socialiste s'est élevé samedi contre des propos "insupportables", qui "s'inscrivent dans la plus ignoble tradition de l'extrême droite française" de Bruno Gollnish à l'encontre du porte-parole socialiste Eduardo Rihan-Cypel, qu'il a traîté de "Français de relativement fraîche date".
Le Parti socialiste s'est élevé samedi contre des propos "insupportables", qui "s'inscrivent dans la plus ignoble tradition de l'extrême droite française"...
Le Parti socialiste s'est élevé samedi contre des propos "insupportables", qui "s'inscrivent dans la plus ignoble tradition de l'extrême droite française" de Bruno Gollnish à l'encontre du porte-parole socialiste Eduardo Rihan-Cypel, qu'il a traîté de "Français de relativement fraîche date".
"Ces propos ad hominem, qui visent l'origine d'un responsable politique et d'un parlementaire français, sont insupportables et s'inscrivent dans la plus ignoble tradition de l'extrême droite française", écrit le premier secrétaire du PS Harlem Désir dans un communiqué, exprimant sa "solidarité" et son "soutien" à M. Rihan Cypel.
Dans une vidéo postée sur son blog, le député FN non-inscrit au Parlement européen s'en prend à Eduardo Rihan-Cypel, "un Français de relativement fraîche date" qui lui fait "penser à ces gens que vous invitez chez vous et qui, une fois qu'ils y ont pris pied, veulent y faire venir un petit peu tout le monde".
La France "vous a financé des cours pour que vous puissiez apprendre le français", poursuit M. Gollnisch. "Ne vous croyez pas autorisé à stigmatiser ceux qui trouvent quand même qu'il y a un peu trop de nomades qui viennent en France", ceux qui "se plaignent de se retrouver chaque jour étrangers dans leur propre pays".
Le PS juge que ces propos "montrent que le Front national reste un parti profondément anti-républicain qui veut opérer un tri inacceptable entre les Français en fonction de leur origine". Le PS est aussi convaincu que Marine Le Pen, présidente du FN, "ne sanctionnera probablement pas ce nouveau dérapage de M.Gollnisch".
ECONOMIE
Banque d'Israël: retrait surprise pour le poste de gouverneur
Le retrait surprise d'un deuxième prétendant au poste de gouverneur de la Banque centrale d'Israël continuait à être entouré samedi d'un mystère que les médias tentent de lever.
Léo Leiderman, universitaire et conseiller au sein la plus grande banque israélienne, la Hapoalim, avait été désigné par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre des Finances Yaïr Lapid, et sa promotion devait être confirmée dimanche par une commission chargée d'examiner les nominations de hauts fonctionnaires.
Or, M. Leiderman a annoncé vendredi qu'il renonçait à ce poste, moins d'une semaine après l'abandon du premier candidat, Yaakov Frenkel, soupçonné du vol d'une bouteille de parfum dans l'aéroport de Hong-Kong en 2006.
L'abandon de M. Leiderman fait l'objet de spéculations dans les médias israéliens, qui ont dans un premier temps avancé qu'il pourrait être lié à l'habitude de l'économiste de consulter un astrologue.
M. Leiderman, cité par une radio, a affirmé qu'il avait pris cette décision "pour des raisons familiales n'ayant rien à voir avec l'astrologie, qui constitue un passe-temps". Selon le quotidien Haaretz, M. Leiderman se serait en fait retiré pour éviter un scandale lié à ses fonctions passées à la Deutsche Bank, dont il aurait démissionné de "façon précipitée" à la suite d'une affaire de harcèlement sexuel.
Des lettres de dénonciation sur cette affaire auraient été envoyées à la commission des nominations des hauts fonctionnaires, ce qui expliquerait le retrait subit de M. Leiderman.
MM. Nettoyant et Lapid vont devoir trouver un autre candidat pour succéder à Stanley Fischer, un ancien du Fonds monétaire international (FMI) qui s'était bâti une réputation de sérieux et d'efficacité pendant ses huit années à la tête de la Banque centrale d'Israël.
L’horizon se dégage un peu pour le secteur automobile français
Philippe Varin, patron de PSA Peugeot Citroën, tient une conférence de presse, le 31 juillet 2013 à Paris (Photo Fred Dufour. AFP)
Par AFP
Libération
L’horizon se dégage un peu pour le marché automobile français dont la chute devrait ralentir au second semestre, ce qui viendrait soutenir les efforts déjà payants de PSA Peugeot Citroën et Renault pour sortir du marasme.
Les immatriculations en France ont grignoté 0,9% en données brutes en juillet à 150.248 voitures, signant leur premier rebond depuis octobre 2011. Le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), s’il reste prudent, veut y voir le premier signe d’un ralentissement de la chute à deux chiffres enregistrée en 2012 et au premier semestre.
Sur les sept premiers mois de l’année, la tendance reste morose, avec des ventes en recul de 9,7%. Le CCFA pense que la baisse devrait être contenue à -8% cette année, après -14% en 2012.
La tendance devrait être la même au niveau européen, avec un repli attendu par l’institut IHS Automotive de 5% à 11,4 millions de voitures, après un décrochage de 8,2% l’an dernier. Cette prévision est partagée par les deux grands groupes français, PSA Peugeot Citroën et Renault. En terme de production, la tendance devrait être meilleure car une partie des voitures sortant des usines européennes sont exportées. L’équipementier Valeo prévoit ainsi un repli limité entre 2 et 3%.
«Nous avons atteint un point bas» en Europe, espérait le directeur financier de PSA, Jean-Baptiste de Chatillon lors de la présentation des résultats semestriels mercredi. Quelques jours auparavant, le numéro deux de Renault, Carlos Tavares, disait tabler sur un deuxième semestre «moins difficile que le premier» même si le marché devrait rester «à des niveaux particulièrement faibles.»
«Regain indéniable»
En France, cette inflexion devrait profiter avant tout aux constructeurs nationaux, qui dominent le marché avec une part supérieure à 50%. Ils ont d’ailleurs plus profité que leurs concurrents étrangers de la timide reprise en juillet.
«Il y a un regain indéniable pour les Français grâce au renouvellement de leur gamme», commente Bertrand Rakoto, analyste chez Polk, que ce soit avec les 2008 et 3008 chez Peugeot, le nouveau C4 Picasso chez Citroën, ou encore la Clio 4, le Captur de Renault et la nouvelle Sandero de sa marque à bas coûts Dacia.
Cet effet devrait se poursuivre au second semestre, avec la montée en puissance de certains de ces modèles.
PSA et Renault s’en sont déjà sortis mieux que prévu au premier semestre. Renault, moins dépendant de l’Europe que son concurrent, a réussi à dégager une marge opérationnelle positive, à 211 millions d’euros, dans sa branche automobile, grâce à ces succès commerciaux, mais aussi à «une politique de prix vertueuse en Europe» où la guerre des prix est féroce, ou encore des mesures d’économies.
PSA, moins tourné vers l’international et qui souffre donc plus de la chute des marchés français, mais aussi espagnol et italien, a quand même réussi à réduire la perte opérationnelle courante de sa division auto au premier semestre à 510 millions, en vendant plus de véhicules à forte valeur ajoutée et en ayant dépensé moins pour la production, les achats et la recherche et développement.
Ceci a conduit le numéro un automobile français, en pleine restructuration, a revoir légèrement en hausse sa prévision pour l’année. Il espère réduire sa consommation de liquidités un peu plus que prévu.
Renault pour sa part table toujours sur une hausse de ses ventes mondiales, une marge opérationnelle et un flux de trésorerie opérationnel positifs pour sa branche automobile, «sous réserve qu’il n’y ait pas de nouvelle détérioration des conditions de marché».
Pour 2014, aucun rebond spectaculaire des ventes n’est attendu. Le cabinet spécialisé Alix Partners table au contraire sur «une stagnation du marché» sur le Vieux continent, sur fond de chômage et de stagnation des revenus.
Le nom d'EADS, les résultats de PSA, le métro de Riyad : les 10 actualités indutrielles de la semaine
EADS mise sur la marque Airbus, redressement en marche chez PSA, la LPM présentée en Conseil des ministres, ces français qui ont décroché le contrat du métro de Riyad... Retrouvez les 10 actualités qui ont marqué la semaine du 29 juillet au 2 août.
EADS mise sur la marque Airbus
Lors de la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes le 31 juillet, le conglomérat industriel européen d'aéronautique et défense EADS a annoncé se rebaptiser Airbus, adoptant ainsi le nom de la division qui assure la plus grand part de son chiffre d'affaires. Quelques mois seulement après avoir remanié en profondeur sa gouvernance, le groupe européen d'aérospatiale et de défense se réorganise autour de trois divisions déclinées sous l'appellation Airbus, sa marque phare : Airbus (avions civils), Airbus Defense & Space (Cassidian, Airbus Military et Astrium) et Airbus Helicopters (Eurocopter).
Redressement en marche chez PSA
Le président du directoire de PSA Philippe Varin s’est montré confiant dans sa stratégie pour redresser le groupe, mercredi 31 juillet, lors de la présentation des résultats financiers semestriels de PSA. "Nous voyons les premiers signes de redressement du groupe", n’a-t-il pas manqué de souligner à plusieurs reprises. Les mesures d’économie qu’il a dû mettre en place depuis fin 2011 commencent en effet à payer.
Autre priorité affichée par Philippe Varin : faire tourner les usines à 100% de leurs capacités en 2015. Elle ne tournent actuellement qu’à 74% de leurs capacités en Europe, 61% en France. La LPM présentée en conseil des ministres
La loi de programmation militaire 2014-2019 a été présentée, vendredi 2 août, en Conseil des ministres. Pour réaliser des économies et comme l’indiquait le livre blanc remis en avril dernier, le ministère de la Défense va poursuivre ses réductions d’effectifs. En revanche, les industriels apparaissent relativement épargnés grâce à la sanctuarisation des dépenses militaires et au maintien des grands projets, même si certains contrats sont en train d’être renégociés pour être étalés dans le temps.
Alstom, Vinci et Setec décrochent le métro de Riyad
Le 29 juillet, le gouvernement saoudien a annoncé avoir attribué pour 22,5 milliards de dollars (16,9 milliards d'euros) de contrats à trois consortiums pour la conception et la construction du futur métro de Riyad. Un consortium emmené par l'espagnol FCC (Fomento de Construcciones y Contratas), comprenant les français Alstom Transport, Vinci et Setec, ainsi que le sud-coréen Samsung C&T, a obtenu un contrat de 7,82 milliards pour la construction de trois lignes.
Nouvelles suppressions de postes en vue chez Air France
Lors d'un comité central d'entreprise tenu le 31 juillet, la direction du transporteur aérien Air France aurait informé les représentants du personnel de la suppression à venir de 2 600 postes environ.
Interdiction suspendue pour le maïs transgénique de Monsanto
Dans une décision du 1er août, le Conseil d'Etat "a annulé l'arrêté du ministre de l'Agriculture du 16 mars 2012" sur l'interdiction de cultiver en france le maïs transgénique MON810, rapporte l'AFP. Conformément au droit européen, le Conseil d'Etat avait déjà levé en 2011 la suspension de culture appliquée au MON810, un maïs transgénique fabriqué par l'entreprise américaine Monsanto.
Inspection des balises de détresse chez Boeing et Airbus
L'avionneur américain Boeing a demandé, le 28 juillet dernier, aux compagnies aériennes opérant ses 787, 717, 737NG, 747-400, 767 et 777 d'inspecter "le plus grand nombre" d'appareils, et plus particulièrement les balises de détresse fabriquées par Honeywell et mises en cause dans plusieurs incidents récemment. Idem pour Airbus qui indique : "par mesure de précaution, [ils vont] examiner la manière dont la balise est intégrée dans [leurs] avions afin de déterminer s'il y a matière à appliquer les recommandations que l'AAIB (les autorités britanniques en charge de l'enquête sur l'incident du 787 d'Ethiopian, ndlr) pourrait faire" ultérieurement.
Disparues de Perpignan : ouverture d’une information judiciaire
Le parquet de Perpignan a annoncé ce vendredi l’ouverture d’une information judiciaire pour élucider la disparition d’une mère et de sa fille de 19 ans qui n’ont plus donné signe de vie depuis mi-juillet.
La police judiciaire va reprendre à zéro des investigations complexes.
Elle disposera de moyens plus adaptés pour diffuser plus largement des signalements des disparues ou pour mieux exploiter leurs téléphones portables par exemple.
Marie-Josée Benitez, 53 ans, et sa fille Allison, 19 ans, n’ont plus donné signe de vie depuis le 14 juillet.
Les policiers ont d’abord envisagé ces disparitions comme faisant partie des dizaines de milliers répertoriées chaque année en France, d’autant que les parents d’Allison étaient en cours de séparation.
Inquiétudes
Aujourd’hui le parquet ne cache pas qu’il y a lieu d’être inquiet ; si Marie-Josée et Allison Benitez ont volontairement disparu, elles auraient au moins pu se manifester auprès des policiers ou de proches pour les rassurer, après la médiatisation de ces derniers jours.
« Toutes les pistes sont à exploiter », dit le procureur adjoint de Perpignan Luc-André Lenormand, « de la disparition volontaire à la disparition avec suspicion d’infraction, qu’il s’agisse d’un crime ou d’un délit ».
Un départ pour Toulouse ?
Les motifs de préoccupation ne manquent pas depuis que, sans explication, selon le père de famille Francisco Benitez, les deux femmes ont quitté le foyer avec leurs valises le 14 juillet après-midi en lui annonçant : « On s’en va… »
Ce jour-là, à 17 h, la fille aînée de Marie-Josée Benitez, née d’une précédente union, recevait selon le parquet un texto provenant du téléphone de sa mère et lui apprenant qu’elles partaient pour Toulouse.
Depuis lors, les portables des disparues sont coupés. Aucun mouvement n’a été décelé sur leurs comptes bancaires, ni sur les réseaux sociaux qu’elles affectionnaient. L’exploitation des caméras de vidéosurveillance, à la gare notamment, n’a rien donné, pas plus que l’appel à témoins lancé par les policiers.
Les deux femmes n’avaient apparemment pas d’attache à Toulouse.
La mère et la fille avaient un rapport fusionnel, disent les voisins qui parlent d’un foyer discret, installé il y a quelques mois dans le quartier populaire du Moyen-Vernet.
Le couple de Marie-Josée et Francisco, cependant, battait de l’aile. Ils s’étaient déjà entendus pour qu’elle, sans emploi, déménage en septembre avec sa fille. Francisco, militaire de carrière, avait accepté de payer le loyer.
Candidate au concours Miss Roussillon
Et puis comment comprendre qu’Allison se soit brutalement soustraite aux obligations du prochain concours pour Miss Roussillon alors que cette grande fille brune les avait honorées jusqu’alors et qu’elle était, selon la déléguée du comité, « la plus motivée » au point de mettre entre parenthèses son apprentissage de coiffeuse ?
Le 14 juillet, elle participait encore à une réunion du comité avant que son père ne vienne la chercher pour la ramener à la maison.
« On se retrouve où et à quelle heure demain ? », avait-elle demandé à la déléguée Cindy Filipiak, rapporte celle-ci. À une connaissance, elle aurait aussi dit son intention d’assister ce soir-là avec sa mère au feu d’artifice du 14 Juillet.
Hongrie : verdict attendu dans une série de meurtres contre des Roms
La justice hongroise doit rendre mardi son verdict dans le procès de quatre hommes accusés d’avoir froidement tué six Roms entre 2008 et 2009, sur fond de commémoration de l’Holocauste contre cette minorité toujours très stigmatisée dans le pays.
Par AFP
Libération
Quatre Hongrois, âgés au moment des faits de 28 à 42 ans, sont soupçonnés d’avoir perpétré entre juillet 2008 et août 2009 neuf attaques à la grenade, au fusil et au cocktail Molotov qui ont fait six morts et cinq blessés dans différents villages du nord-est. Les actes étaient particulièrement cruels : un enfant de 5 ans et son père ont été abattus alors qu’ils tentaient de s’échapper de leur maison en feu. Une femme a été tuée dans son sommeil. «Six personnes hongroises sont mortes simplement parce qu’elles étaient Roms. Cette tragédie doit rester vive dans la mémoire collective de la Nation, comme toutes les tragédies nationales», a estimé vendredi le parti d’opposition Ensemble 14 de l’ancien Premier ministre Gordon Bajnai, le principal rival politique du chef du gouvernement conservateur Viktor Orban.
Les quatre suspects, tous membres d’un noyau dur de supporteurs de l’équipe de football de Debrecen, grande ville à l’est du pays, et affichant des penchants néo-nazis, auraient chacun eu maille à partir avec des Roms et c’est en échangeant leurs expériences respectives dans un bar que l’idée de se venger aurait émergé, selon le parquet.
Arrêtés fin août 2009, les trois principaux accusés plaident non coupable, tandis que le dernier complice, qui servait de chauffeur, a reconnu être «coupable» mais sans avoir participé aux meurtres. La défense veut l’acquittement des trois premiers, et la mise en liberté du dernier, après quatre ans de détention provisoire.
Le parquet demande de son côté la prison à perpétuité pour les trois principaux acteurs, et une peine de prison de 20 ans pour le quatrième. Le procès avait commencé le 25 mars 2011.
«Leur crime était la couleur de leur peau»
La justice s’apprête à rendre son verdict alors que le pays commémore l’Holocauste contre les Roms. Le 2 août 1944, les nazis ont massacré près de 3.000 Roms dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Le 2 août marque aussi l’anniversaire du dernier meurtre de la série sanglante entre 2008 et 2009.
Les Roms, pauvres et marginalisés, représentent entre 5 et 8% de la population hongroise (de 10 millions d’habitants). Ils sont souvent l’objet d’attaques verbales de la part du parti d’extrême-droite Jobbik, représenté au Parlement, mais aussi de proches de Viktor Orban.
Début janvier, Zsolt Bayer, un des fondateurs du parti conservateur au pouvoir Fidesz, avait publié une tribune à la suite d’une tentative de meurtre contre des sportifs hongrois, attribuée à des Roms, les qualifiant «d’animaux» devant être «liquidés». Son journal avait été sanctionné par le Conseil des médias.
Vendredi, de nombreuses organisations culturelles ainsi que des institutions officielles ont rendu hommage à toutes les victimes roms, par des cérémonies, expositions ou messes.
Pour honorer en particulier les victimes de la série de meurtres, le groupe médiatique privé XKK a réalisé quatre courts-métrages, de 2 à 4 minutes chacun, intitulé «Leur crime était la couleur de leur peau», avec des monologues émouvants lus par les meilleurs acteurs et actrices de la Hongrie. Les films sont diffusés dans les cinémas de Budapest ou des festivals culturels. «Ce jour, qui est le jour de commémoration de l’Holocauste et l’anniversaire du dernier meurtre (de Roms en 2009), notre devoir commun est de promettre d’agir contre la haine», a déclaré Livia Jaroka, la seule députée rom du Parlement européen et membre du Fidesz, dans un communiqué. Elle a déposé une demande afin que le 2 août devienne la date de commémoration de l’Holocauste contre les Roms dans l’ensemble de l’Union européenne.
Manif' contre la grâce d'un pédophile
Plusieurs milliers de personnes ont tenté de se rassembler devant le parlement à Rabat pour dénoncer la grâce accordée à un pédophile espagnol, mais la police marocaine est intervenue pour les en empêcher.
la police n'a pas hésité à utiliser la force. (photo: Reuters)
Des dizaines de personnes, parmi lesquelles des journalistes et des photographes, ont été blessées par la police qui s'est déployée massivement peu avant le début de la manifestation. «C'est une répression tout à fait disproportionnée. Il n'y a qu'une seule explication, c'est que l'Etat n'a aucune explication», a estimé Fouad Abdelmoumni, un économiste présent lors de la manifestation. «On ne veut pas que les gens se rendent compte que le roi commet des bêtises», a-t-il ajouté.
Mardi, le roi Mohammed VI a «ordonné la libération de 48 prisonniers espagnols (...) en réponse à une demande formulée (...) par le roi Juan Carlos», qui a effectué à la mi-juillet une visite officielle au Maroc. 11 viols
Selon les médias, l'homme dont les manifestants contestent la libération est âgé de 60 ans et a été reconnu coupable en 2011 du viol de 11 enfants âgés de 4 à 15 ans. Il avait été incarcéré à la prison de Kenitra, au nord de Rabat. «Une honte internationale, il n'y a ni droits ni libertés», «vive le peuple, où est la justice ?, non à la pédophilie», scandaient les manifestants.
Des dizaines de blessés parmi lesquels des journalistes et des photographes ont été transportés à l'hôpital, selon les journalistes de l'AFP. «C'est la première fois que je participe à une manifestation parce que je suis outrée par cette grâce qui a permis de libérer ce pédophile», a déclaré à l'AFP une jeune étudiante. «L'Etat défend et protège le viol des enfants marocains. La dignité des Marocains est bafouée», a ajouté un autre manifestant. Pas de commentaire
Contacté jeudi par l'AFP, le ministre de la Justice Mustapha Ramid a confirmé la grâce royale, mais a estimé qu'il n'était «pas habilité à la commenter». «Cet individu fera l'objet d'une extradition, et il sera interdit d'entrée au Maroc», a précisé le ministre.
Le Maroc a été confronté à plusieurs affaires de pédophilie au cours des derniers mois. En juin, un Britannique soupçonné de pédophilie a été interpellé à Tétouan (nord). En mai, un Français de 60 ans a été condamné à 12 ans de prison ferme par un tribunal de Casablanca pour des actes pédophiles.
Affaire Karachi : un nouveau témoignage contre Balladur
Le Monde.fr
Le consultant politique américain Paul Manafort a accrédité, devant les juges de l'affaire Karachi, l'hypothèse d'un financement de la campagne d'Edouard Balladur en 1995 par des rétrocommissions, selon Libération.
Communicant de renom employé successivement par Ronald Reagan et George H. W. Bush, Paul Manafort a expliqué au juge Van Ruymbekeavoir touché 65 000 euros pour effectuer un sondage et rédiger une note stratégique pour la campagne du candidat Balladur.
"DIVERS PAIEMENTS"
Seulement, les fonds n'ont pas été versés par l'équipe de campagne, mais par Abdul Rahman El-Assir, un intermédiaire en armement intervenu pour conclure des contrats d'armement avec l'Arabie Saoudite et le Pakistan, pour le compte du gouvernement Balladur et aux côtés de Ziad Takieddine. Il pourrait bien s'agir de la première preuve tangible accréditant l'idée de rétrocommissions issues de ces ventes d'armes.
Si Abdul Rahman El-Assir assure que ses "divers paiements" à Paul Manafort "n'ont absolument rien à avoir avec la campagne d'Edouard Balladur", ce-dernier pourrait disposer d'une preuve pour accréditer sa version des faits : il assure avoir rencontré l'équipe de campagne du candidat en présence de Ziad Takieddine, qui aurait assuré la traduction. Ce dont aucun membre de l'équipe ne semble avoir le souvenir. En revanche, M. Takieddine, en prison depuis deux mois, a confirmé en juin l'existence de tels sondages.
Eurostat vient de publier une comparaison du niveau des 21 salaires minimum en vigueur en Europe. On y découvre que les smicards bulgares gagnent 12 fois moins que leurs homologues luxembourgeois.
En France, le Smic atteint 1.430 euros brut par mois soit 1.122 euros nets, soit neuf fois plus qu'en Bulgarie. (C) SIPA
C’est un fait que beaucoup d'Européens ignorent. Il existe au sein de l’Union européenne, au moins un Etat où le salaire minimum est désormais inférieur à ceux en vigueur dans la plupart des grandes villes de Chine. Il s'agit de la Bulgarie où le smic local se limite à 300 levas soit 159 euros. Or les autorités pékinoises imposent, elles, aux employeurs de payer leurs salariés au moins 1.400 yuans par mois soit 172 euros. Et à Shenzen, où la vie est plus chère, le salaire minimum local atteint même 1.600 yuans, soit 196 euros. A ce tarif, même le smicard roumain est plus "compétitif".
Publié voici quelques jours par Eurostat, l’équivalent européen de l’Insee, le tableau comparatif des salaires minimum en vigueur en Europe permet aussi de mieux mesurer le grand écart qui existe entre les pratiques salariales des 29 Etats membres de l’UE. Ainsi le salaire versé chaque mois à une caissière bulgare est près de 12 fois inférieur à celui qu'une compatriote installée au Luxembourg pourraient percevoir dans un supermarché du Grand duché. Le deuxième plus petit pays de l'Union Européenne après Malte détient en effet la palme du Smic le plus élevé à 1.874 euros bruts par mois. Quant à la France, elle n’est pas la plus généreuse avec celles et ceux qui doivent se contenter du minimum légal. L’équivalent de notre Smic national est plus élevé en Irlande (1.462 euros), aux Pays-Bas (1.478 euros) et en Belgique (1.502 euros).
Seuls 11 pays de l'UE ont un Smic supérieur à celui de la Turquie
Eurostat s’est aussi amusé à comparer les salaires minimum européens à ceux qui sont en vigueur sur les territoires américain (961 euros) et turc (405 euros). Il en ressort que seuls six pays de l’UE font mieux que les Etats-Unis (ceux cités plus haut dans cet article, auxquels s’ajoute le Royaume-Uni). La Turquie apparaît, elle, à un niveau médian entre les onze pays où le Smic dépasse les 500 euros et les dix pays où il est inférieur ou égal à 400 euros.
Mais, dans cette étude comparative, il y a un biais qui ne vous aura sans doute pas échappé. L’UE compte dans ses rangs sept pays qui ne contraignent pas légalement leurs entreprises à pratiquer un salaire minimum. A commencer par l’Allemagne où ce sujet fait justement l’objet d’une des thématiques abordées par les partis qui rêvent de chasser Angela Merkel de la chancellerie à l’occasion des élections de septembre prochain outre-Rhin.
SOCIETE
Notre-Dame-des-Landes : 50.000 festivaliers attendus par les opposants
Les opposants au projet d'aéroport organisent un festival militant ce week-end sur le site de Notre-Dame-des-Landes. Les organisateurs espèrent accueillir 50.000 personnes et maintenir ainsi la pression sur le gouvernement, malgré des tensions internes au mouvement.
Comme à Avignon, il y aura un festival "in" et un "off" ce week-end à Notre-Dame-des-Landes, sur le site prévu pour la construction du futur aéroport du Grand-Ouest.
Côté officiel, les opposants historiques de l'Acipa attendent quelque 50.000 personnes pour la 13e édition de leur rendez-vous estival baptisé "On ne lâche rien !". Plusieurs têtes d'affiches sont attendues comme Tryo ou San Severino. Côté "off", les zadistes, militants qui occupent le site depuis quelques mois, lancent au même moment le festival "le ZAD'nard déchaîné". La programmation ? Du punk, de l'électro ou du "hardcore".
Arrêté municipal contre le festival zadiste
Si les Zadistes assurent que leur festival est en "soutien à la programmation officielle et dans un but de diversité culturelle", l'initiative ne passe pas chez les militants historiques. Jean-Paul Naud, le maire de Notre-Dame-des-Landes et opposé à l'aéroport, a d'ailleurs pris un arrêté municipal pour interdire le "ZAD'nard déchaîné". Et il compte le faire appliquer, y compris par la force.
"C'est d'autant plus regrettable qu'on laisse toujours une place aux 'zadistes' lors de notre grand rassemblement estival", assure Dominique Fresneau, porte-parole de l'Acipa à Presse Océan.
Maintenir la trêve avant le début des travaux
Mais les autorités excluent le recours à la force. "Pour des raisons de sécurité, il est recommandé au public d'être attentif à la localisation du rassemblement autorisé", se borne à dire la préfecture de Loire Atlantique. La priorité est surtout de maintenir la trêve fragile mise en place après les violents affrontements de l'automne dernier.
De fait, les gendarmes se sont retirés du site en avril dernier après la publication d'un rapport de la commission de dialogue. Sans remettre en cause le projet, le texte prévoyait des études complémentaires et des mesures de compensation environnementale. En attendant les amendements promis par Jean-Marc Ayrault, le ministre des Transports a exclu le début des travaux sur le site du projet d'aéroport. Initialement, il devait être livré en 2017.
Des centaines d’Algériens mangent en public en plein Ramadan, une première
C’est la première action collective du genre pour marquer leur liberté de choix face à "l’islamisation" du pays.
Plus de 500 Algériens ont mangé et bu en public en plein Ramadan samedi dans la ville "rebelle" de Tizi-Ouzou, dans une première action collective du genre pour marquer leur liberté de choix face à "l’islamisation" du pays. "Il y a un climat de terreur qui règne contre ceux qui ne jeûnent pas" durant le mois de jeûne sacré musulman du Ramadan, dénonce à l’AFP l’un d’eux, Ali, la quarantaine, un technicien de cette ville kabyle située à 100 km d’Alger. Tahar Bessalah, un entrepreneur en climatisation kabyle venu d’Alger, acquiesce. "Il faut que la religion reste du domaine du privé", dit-il en s’affirmant "musulman de tradition mais pas jeûneur".
Drapeau berbère
Parmi les participants à cette action, figurent des citoyens sans affiliation et des militants politiques, surtout berbères, qui n’hésitent pas à afficher le drapeau berbère. Un étudiant de 18 ans, Lounès, va encore plus loin en arborant une pancarte sur laquelle est écrit : "Je ne suis pas arabe. Je ne suis pas obligé d’être musulman". La ville de Tizi-Ouzou a été le théâtre de troubles parfois sanglants liés aux revendications culturelles et identitaires des Kabyles qui ont très mal vécu les politiques d’arabisation imposées par le gouvernement depuis l’indépendance.
Face à un public essentiellement jeune et masculin, armé de bouteilles d’eau, de jus, de pain, de cigarettes et même de bières pour l’un d’eux, le président du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), Bouaziz Aït Chebib, a revendiqué "l’attachement ancestral" des Kabyles "à la liberté de conscience". "Nous voulons dénoncer l’inquisition des autorités", "l’instrumentalisation de la religion", lance-t-il, applaudi par les manifestants postés devant la préfecture sur le principal axe routier de cette ville de quelque 150 000 habitants, sans le moindre contrôle apparent de forces de sécurité. Et d’annoncer que des manifestations similaires sont prévues ce jour à Bejaïa, ville portuaire kabyle, et même en France et au Canada, où vivent d’importantes communautés kabyles.
Changement dans les années 1980
Pendant le Ramadan durant lequel les musulmans s’abstiennent de boire, de manger, de fumer et d’avoir des relations sexuelles du lever jusqu’au coucher du soleil, les restaurants sont ouverts seulement dans les hôtels de luxe, et les autorités tout autant que les religieux incitent la population à respecter le jeûne, l’un des cinq piliers de l’islam.
Jusque dans les années 1980, dans les villes au moins, les restaurants étaient ouverts et ne jeûnaient que ceux qui le voulaient. La guerre anti-islamiste de plus de dix ans (à partir des années 1990) a changé la donne. Depuis, la société civile et nombre de partis d’opposition dénoncent ce qu’ils appellent "l’islamisation rampante" de l’Algérie, accentuée avec le Printemps arabe qui a vu l’arrivée au pouvoir d’islamistes dans plusieurs pays.
Mesures vexatoires
Ce rassemblement à Tizi-Ouzou, l’une des principales villes de Kabylie, a été lancé dans la foulée d’un contrôle de police effectué sur dénonciation le 19 juillet dans un bar fermé d’une commune proche, Tigzirt, où des jeunes déjeunaient. Le propriétaire, qui s’était vu retirer sa licence, a finalement pu la récupérer, selon la presse. Le Wali de Tizi-Ouzou, Abdelkader Bouazeghi, avait alors expliqué qu’il s’agissait de "vérifications de routine".
Ce n’était pas la première fois que des mesures au moins vexatoires étaient prises contre des non-jeûneurs. Des chrétiens algériens se sont même retrouvés devant la justice ces dernières années pour avoir refusé de faire le Ramadan. "Quelque 80 % des Algériens sont d’accord avec ceux qui protestent contre le pouvoir grandissant des religieux dans le pays", dit le technicien Ali. Pour Hamid, un retraité de Tizi-Ouzou venu exprimer son soutien au mouvement, "il faut bien mettre un holà à tout cela : on ne peut pas forcer tout le monde à aller au paradis", la fin ultime "promise" à tout pratiquant.
Placé sous vigilance orange par Météo France avec 32 autres départements, la Dordogne a connu vendredi soir de violents orages qui ont provoqué de nombreux dégâts matériels. L'alerte orange a été levée samedi matin sur l'ensemble du pays.
Des grêlons de la taille de balles de ping pong, et des dégâts. Les orages qui ont touché la Dordogne vendredi soir ont laissé des traces : caves inondées, chutes d'arbres, toitures endommagées ou arrachées... Peu après 23 heures, les intempéries qui se sont abattues aux alentours de Périgueux avaient déjà obligé les pompiers à intervenir près de 150 fois.
"C'était l'apocalypse !"
C'est dans les alentours de la commune d'Excideuil (Aquitaine) que la grêle a frappé le plus fort, allant même jusqu'à briser les pare-brises de voitures. "Les grêlons étaient gros comme des poings. Cela n'a pas fait un pli : tout a été cassé, témoigne au micro de France Bleu Périgord une jeune femme dont le véhicule a été abimé par les intempéries. C'était l'apocalypse !"
A Villefranche-sur-Lonchat, à une centaine de kilomètres au sud-ouest d'Excideuil, le conseiller général UMP Thierry Boidé s'alarmait pour les agriculteurs de sa commune. "C'est catastrophique ! (...) Il y a énormément de dégâts, on estime que la vigne est détruite à environ 70 %", expliquait-il après les intempéries
Enfin dans le nord-est du département, le maire de Lanouaille, Jean-Pierre Cubertafond, s'inquiétait de l'ampleur des dégâts : "Beaucoup de routes communales ont été coupées par des arbres, il y a beaucoup, beaucoup de mal fait aux cultures, maïs, blé, arbres fruitiers... On va être surpris samedi de l'étendue des dégâts agricoles."
Soirée plus calme en Gironde, en Corrèze ou dans les Landes
En Gironde, le service d'incendie et de secours avait recensé à 22 heures 30 une vingtaine d'interventions liées à l'épisode d'orage et de grêle, essentiellement pour des caves inondées, alors que le gros de la dégradation se déplaçait déjà vers le nord-est.
En Corrèze, département limitrophe de la Dordogne, les pompiers comptaient vers 23 heures 30 après le passage de l'épisode moins d'une demi-douzaine d'interventions, notamment pour des arbres sur la voie. Enfin les Landes, le département le plus au sud concerné par l'alerte orange, ont elles aussi été épargnées, les pompiers ne recensant en fin de soirée aucune d'intervention liées aux intempéries.
Elle était jusque là maintenue dans les régions Champagne-Ardenne et la Lorraine, ainsi que dans les départements suivants : Aisne, Allier, Côte-d'Or, Nièvre et Yonne. Les averses orageuses qui perdurent de la Bourgogne à la Lorraine ne justifient plus le maintien de la vigilance orange orages, indique Météo-France qui note dans son bulletin que depuis 5 heures du matin, "les orages quittent le pays par la frontière allemande."
Un gratte-ciel de Shanghai devient le deuxième plus haut du monde
Le Monde.fr
Avec 580 mètres, la Shanghai Tower devient la deuxième structure derrière la Burj Khalifa à Dubaï. | REUTERS/CARLOS BARRIA
La dernière poutre de la structure principale de la Shanghai Tower a été posée, samedi 3 août, faisant du gratte-ciel la deuxième plus haute tour du monde, à 580 mètres. Elle dépasse une tour taïwanaise, la Taipei 101, qui avec 509 mètres était jusqu'ici le plus haut gratte-ciel d'Asie et deuxième au monde.
Une fois complètement terminée, la Shanghai Tower, dont la construction aura coûté 14,8 milliards de yuan (environ 1,8 milliard d'euros), atteindra 630 mètres, encore loin du record mondial, les 830 mètres de la Burj Khalifa à Dubaï.
Sa construction avait commencé en 2008, et l'an dernier de longue fissures avaient commencé à apparaître dans le sol autour du bâtiment, faisant craindre un affaissement du terrain.
L'un des architectes du projet, Ding Jiemin, a assuré samedi, à l'occasion de la cérémonie de pose de la dernière poutre, que ces problèmes étaient dus à la construction elle-même, mais disparaîtraient une fois la tour achevée.
La Chine compte maintenant, avec la Shanghai Tower, quatre des dix plus hauts bâtiments du monde. Et un groupe chinois a annoncé récemment avoir débuté la construction, dans la ville de Changsha, dans le centre de la Chine, d'une tour qui devrait atteindre 838 mètres et ravir ainsi son titre de plus haute du monde à celle de Dubaï. Avec ses 828 mètres, la tour Burj Khalifa, à Dubaï est la plus haute du monde. | AFP/JOEL SAGET
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